Bruxelles, locomotive de la boxe belge
- Publié le 14-02-2018 à 11h31
- Mis à jour le 14-02-2018 à 11h39
La boxe féminine et éducative explique en partie le boom de la boxe dans la capitale. Les qualifications des championnats de la Ligue francophone de boxe avaient lieu ce week-end. Et ce n’est pas un hasard si ces derniers étaient organisés à Bruxelles, où la boxe est en plein boom, avec des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. "Sur les 263 participants, c’est déjà un record, 116 étaient issus de Bruxelles. Parmi ces participants, il y avait 36 filles dont 24 Bruxelloises", lance Jean-Christophe Van Ghyseghem.
Ces chiffres font évidemment le bonheur de tous les amateurs de boxe à Bruxelles et ne sont pas dus au hasard. C’est tout simplement le résultat d’un travail de longue haleine. "On a par exemple proposé cinq démonstrations lors de Bruxelles les Bains, ce qui a rempli les clubs à Bruxelles. On fait un gros travail d’initiation et de promotion dans les écoles et autres."
Mais il n’y a pas que ça. "Aussi étonnant que cela puisse paraître, les résultats des Françaises aux Jeux Olympiques ont une répercussion énorme chez nous. De nombreuses filles ont débuté la boxe et expliquent le boom de la boxe à Bruxelles."
Et puis il y a un nouveau phénomène, avec une boxe qui s’est ouverte aux enfants. "Les jeunes peuvent désormais boxer à partir de 8 ans et non plus 13 ans. Cela nous a permis de consolider le travail de boxe éducative que nous effectuons au club depuis quatre ans."
Ce boom à Bruxelles s’explique donc par une ouverture de la boxe vers un public féminin et plus jeune. Ce qui devrait permettre à la Belgique de mieux se placer sur la scène de la boxe mondiale dans les années à venir. "Je suis persuadé que dans moins de dix ans, nous serons moins ridicules en matière d’inscriptions aux Jeux Olympiques puisque nous n’envoyons actuellement aucun boxeur aux JO. Mais avec les filles et les jeunes qui arrivent, on devrait se faire une place."
De quoi combler l’écart avec les autres pays. "Le problème en Belgique, c’est que la meilleure Belge actuelle, Bianca Ciccarelli, ne compte que 11 combats, là où les participantes aux JO sont à 200. Ma fille de 9 ans est déjà à 11 combats et devrait donc être à 200 combats lorsqu’elle sera en âge d’aller aux JO. Et là, nous aurons des sélectionnés olympiques, d’où l’importance de la boxe éducative."
Preuve que cela fonctionne, les instances politiques et sportives suivent le mouvement. "Le service des sports de la Ville de Bruxelles et Prosport se bougent pour la boxe à Bruxelles; la fédération, via son président, Marco Giuliani, a également compris l’importance de la boxe éducative. Il faut désormais que tout le monde suive le dynamisme des clubs bruxellois qui multiplient les initiatives."
La JBA rassemble les clubs bruxellois
Passé de 20 à 300 membres en trois ans, la Jah Boxing Academy tire la boxe bruxelloise vers le haut
La Jah Boxing Academy est le plus bel exemple de la réussite de la boxe à Bruxelles. Un club en plein boom, véritable moteur de l’évolution de ce sport dans notre capitale. "On a débuté il y a trois ans avec 20 membres, nous sommes aujourd’hui 300, là où la plupart des clubs restent à 25-30 membres", débute Jean-Christophe Van Ghyseghem.
S’appuyer sur une base la plus large possible, voici peut-être la recette du succès. "Avant la boxe, je travaillais pour la fédération d’athlétisme. Quand j’ai commencé, il y avait 1.500 affiliés, dix ans après, il y en avait 15.000. J’ai appliqué ça à la boxe car je sais que c’est la masse qui va nous permettre de sortir des champions."
Et cela fonctionne puisque la JBA devrait rafler de nombreux titres dans les semaines à venir. "Sur les 36 filles engagées, il y en avait 10 du JBA, qui devraient toutes aller chercher le titre national. Chez les garçons, 36 boxeurs sont engagés dont 11 sont assurés de la demi-finale et 14 de la finale. Je dirais, sans trop m’avancer, que nous sommes partis pour aller chercher 15 à 20 titres."
Mais attention, pas question pour le JBA de tout rafler et de ne laisser que les miettes aux autres. Loin de là. "Le but n’est pas de tout gagner et d’écraser la concurrence. Si nous sommes tout seul à notre niveau, on n’avancera pas. C’est pour ça que nous avons mis sur pied des regroupements et des échanges avec d’autres clubs bruxellois. Concrètement, tous les premiers dimanches de chaque mois, nous invitons chaque club pour un entraînement commun avec des échanges d’information entre entraîneurs. Nous savons très bien que pour relever le niveau, nous devons nous rassembler. Et cela fonctionne puisque huit clubs ont participé à la première organisation."