Bilal Laggoune (boxe) : "J’ai appris énormément à Miami”
À 25 ans, le boxeur de Ninove, l'une des têtes d'affiche du gala de Liège ce samedi, peut déjà s’appuyer sur une belle expérience
- Publié le 19-10-2018 à 12h21
- Mis à jour le 19-10-2018 à 12h56
Il sera l’un des visages du grand gala qui se déroule ce samedi soir au Country Hall à Liège. Bilal Laggoune a des affinités avec la Wallonie : le boxeur de Ninove y a débuté sa carrière pro en 2011, à l’âge de 18 ans.
Il a ainsi boxé successivement à Bernissart, à Soumagne, à Seilles et à Charleroi, puis plus tard à Liège et à Floreffe, où il conquit le titre national des lourds-légers en 2014. Cette même année, le jeune homme d’origine algérienne ira chercher en Croatie le titre de l’Union européenne, un résultat semblant lancer véritablement sa carrière internationale. “J’ai encore forcé un match nul contre l’Ukrainien Dmytro Kucher l’année suivante lors du championnat d’Europe EBU”, rappelle Bilal Laggoune (23-1-2), classé n°3 de la catégorie en Belgique derrière le champion d’Europe actuel, Yves Ngabu, et le Bruxellois Ryad Merhy.
De bons résultats sans doute imputables à plusieurs camps d’entraînement menés au sein du célèbre 5th Street Gym (autrefois cher à Angelo Dundee, l’entraîneur de Mohamed Ali) où le jeune Belge a fréquenté, outre d’excellents boxeurs, différentes célébrités telles la top modèle Adriana Lima ou l’acteur Forest Whitaker. “En juin 2016, j’ai alors remporté une victoire convaincante sur le Français Chioui, à laquelle a assisté celui qui allait devenir mon manager, Joe Fournier, rencontré un peu plus tôt à Miami”, explique le boxeur de 25 ans. Connu pour ses amitiés célèbres dont celle de Paris Hilton, ce milliardaire britannique, qui s’était pris de sympathie pour Bilal Laggoune, n’allait toutefois pas pouvoir (ou vouloir) aider véritablement Bilal dans sa carrière. “Il avait lui-même envie de faire son petit bout de chemin sur les rings et toute l’attention partait sur lui. Nos chemins se sont, dès lors, séparés. Mais je ne regrette absolument pas mon expérience aux États-unis. Ce n’était pas une erreur ! J’ai appris énormément, ma boxe a beaucoup évolué là-bas grâce aux coaches, dont Dino Spencer, et aux boxeurs que j’ai croisés. 90 % de mon bagage technique s’est développé là-bas.”
La seule erreur commise par Bilal Laggoune fut peut-être de boxer un temps en mi-lourds (-79,378 kg), une catégorie certes mieux considérée outre-Atlantique mais où ses qualités s’exprimaient plus difficilement dans la mesure où faire le poids s’apparentait déjà à un combat en soi. “Mais il fallait que je le tente pour être convaincu que les lourds-légers me convenaient mieux”, sourit Bilal. Lequel est convaincu que sa nouvelle association avec Alain Vanackère (manager) peut lui ouvrir bien des portes. “Dans la boxe, aujourd’hui, les qualités seules ne suffisent pas”, affirme Bilal Laggoune. “Il faut avoir des relations, des contacts, pouvoir se vendre. Je remercie mon frère de s’être démené pour moi depuis mes débuts, il a fait beaucoup d’investissements, mais j’ai besoin de franchir une nouvelle étape pour arriver un jour au championnat du monde. J’ai déjà fait des combats durs, je sais ce dont je suis capable. Un jour, j’aurai ma chance et il ne faudra pas la laisser passer."
Un combat pour le titre en décembre
Détenteur de la ceinture IBF Intercontinentale, après avoir détenu le titre WBC francophone, Bilal Laggoune connaît la valeur de ces titres. “À mes yeux, ce sont de simples étapes dans ma carrière, ni plus ni moins, explique-t-il. Certains boxeurs considèrent que c’est déjà fantastique d’en posséder mais pour moi, ce n’est pas assez. Cela vous donne confiance, surtout lorsque ces ceintures sont acquises de haute lutte, mais je suis conscient que la seule vraie ceinture, c’est la World, celle de champion du monde.”
Et c’est bien là l’objectif de Bilal Laggoune. “Je sais que la catégorie est très dense au plus haut niveau mais, un jour ou l’autre, je veux être challenger mondial et avoir ma chance pour le titre.”
Le 15 décembre, à Charleroi, il croisera les gants avec l’Australien Jai Opetaia (légèrement blessé, celui-ci a déclaré forfait pour Liège), un combat qui servira à déterminer le nom de celui qui disputera un combat mondial éliminatoire. Mais d’abord, il faut dominer le Hongrois Tamas Lodi (19-10-2) ce samedi soir à Liège.