Kevin Borlée: "Il faut oser rêver grand !"
L’histoire familiale unique des Borlée continue à fasciner. Et à inspirer.
- Publié le 04-12-2018 à 15h22
- Mis à jour le 04-12-2018 à 15h24
L’histoire familiale unique des Borlée continue à fasciner. Et à inspirer. Invités par la Fédération internationale à Monaco, Kevin, Jonathan et Dylan Borlée ont établi leurs quartiers dès dimanche dans l’hôtel officiel très cossu où logent les athlètes et devant lequel se succèdent les voitures de luxe. Les amateurs de sports mécaniques qu’ils sont, ne sont certainement pas restés indifférents devant certains bolides. "Ça fait plaisir d’être invités ici à Monaco, c’est sûr", explique Jonathan. "C’est une belle reconnaissance de la part de l’IAAF. On a donné des interviews, participé à des shootings photo et à certaines activités comme le beach-volley ce lundi après-midi. C’est très chouette."
Ce qui l’est surtout, c’est de pouvoir vivre ces instants en famille. Un élément qui a toujours été une force dans la carrière des trois frangins qui, rappellent-ils, ont eux-mêmes été inspirés par leur sœur aînée Olivia. "À quoi aurait ressemblé ma carrière sans eux ? Cette année, j’aurais terminé deuxième du 400 m à Berlin, et pas troisième !" plaisante Jonathan, qui reconnaît avoir eu besoin de prendre "plus de temps que d’habitude" pour récupérer d’une saison terriblement éprouvante nerveusement, notamment en raison de sa fracture au coude.
"Indépendamment de la famille, même si Olivia nous a montré la voie, l’envie de faire de l’athlétisme est toujours venue de nous", souligne Kevin Borlée qui, comme ses frères, s’imaginait sportif de haut niveau étant enfant. "C’est plus sain que quand on s’y sent obligé et cela explique en partie notre longévité sur le circuit. Si mon père nous avait obligé à faire de l’athlé, on n’aurait pas pu fonctionner aussi bien, avoir une telle relation père-fils. Je l’ai déjà dit : on ne choisit pas son père mais on choisit son coach. Il nous a placé dans de bonnes conditions dès le début et cela nous a permis d’évoluer en tant qu’athlète et en tant que personne. Ce n’est pas toujours évident, il faut que lui, comme nous, fassions la part des choses entre le coach et le papa, il faut savoir le gérer, mais on y arrive assez bien."
"Gérer les tensions n’est pas simple et des trois, c’est sans doute moi qui ai le plus de difficultés, notamment à bien communiquer", reconnaît Jonathan. Qui avance d’autres raisons de ce succès familial qui continue à fasciner le monde de l’athlétisme international. "On s’est toujours concentré sur la qualité là où d’autres se focalisent sur la quantité. Un moment, le corps dit stop et ça casse. Oui, on a eu des blessures mais on a toujours écouté notre corps et respecté certains signaux. C’est aussi la raison pour laquelle on a voulu travailler avec les meilleurs dans notre staff, qu’ils soient flamands ou francophones. Et puis, évoluer dans un groupe d’entraînement qui vous tire vers le haut quand ça va moins bien, c’est aussi très important."
"Pour moi, le nom Borlée n’est pas du tout lourd à porter, c’est une force", affirme Dylan. "La difficulté pour moi a toujours été de créer mon propre chemin alors que je connaissais la valeur des performances et des chronos réussis par Kevin et Jo. Mais j’ai profité de leur expérience, tous les jours, à l’entraînement et j’ai réussi à m’émanciper."
Et Kevin de lancer : "Personnellement, j’envie le positivisme de Dylan et sa motivation hors norme." Jonathan embraie : "C’est vrai que c’est impressionnant et si je pouvais avoir cette qualité dans les moments durs, je gérerais mieux certaines situations."
Vient alors la question de l’héritage qu’ils veulent laisser dans l’athlétisme. "Je veux laisser l’image d’un athlète qui n’abandonne jamais et qui a pu inspirer des jeunes comme Cédric Van Branteghem m’a inspiré en 2005", répond Jonathan. "On a tendance en Belgique à se dire qu’on est un petit pays, que c’est difficile et on a vu cet été que cette mentalité change petit à petit. Il faut commencer par croire en soi et oser rêver grand car tout est toujours possible..." conclut Kevin.