Euro d'Athlétisme: cinq stars aux côtés de Nafi Thiam

Dafne Schippers, une sprinteuse sous la menace

Double championne d’Europe en 2014 (100 m-200 m), puis à nouveau en 2016 (100 m-4x100 m), des sacres entrecoupés en 2015 par un titre mondial sur 200 m qu’elle a conservé l’an dernier, la Néerlandaise Dafne Schippers semble moins en réussite depuis quelques mois, elle qui plafonne lors des meetings de la Diamond League face à des adversaires du calibre de la Jamaïcaine Elaine Thompson. L’Euro de Berlin lui offrira-t-elle la possibilité de se relancer ? Pas sûr  ! La sprinteuse d’Utrecht, qui s’alignera sur 100 m, 200 m et en relais 4 x 100 m, pourrait, en effet, se heurter dans l’épreuve reine (où elle est bloquée cette année à 11.01) à la Britannique Dina Asher-Smith (10.92) voire à la Suissesse Kambundji (10.95). Au-delà de cette confrontation très intéressante, la vice-championne olympique du 200 m devra aussi se méfier dans cette épreuve davantage taillée pour les qualités de la même Asher-Smith, laquelle se permet de la devancer au ranking 2018 (22.25 contre 22.34). De la revanche dans l’air ?

Kevin Mayer: l'athlète le plus complet au monde est français

Adoubé à Rio par l’immense Ashton Eaton qui a vu en lui son successeur, Kevin Mayer marche bel et bien dans les pas de l’Américain. Le Français a pris une autre dimension depuis sa médaille d’argent olympique, remportant les deux derniers titres mis en jeu en salle et, surtout, la médaille d’or aux Mondiaux de Londres l’an dernier. En quête de perfection, le natif d’Argenteuil, dont le niveau de performances se distingue par sa régularité, s’est préparé (préservé ?) tout au long de la saison pour tenter d’offrir à Berlin une partition inoubliable. D’aucuns lui promettent déjà le record du monde d’Eaton s’il évolue à son meilleur niveau lors des deux journées du décathlon mardi et mercredi.

Serguei Shubenkov: un hurdleur de niveau mondial

S’alignant sous pavillon neutre à Berlin, où il est arrivé avec un solide chrono de 12,92 sur 110 m haies, Serguei Shubenkov sait ce qu’il en coûte pour devenir champion d’Europe, lui qui a déjà remporté l’or à deux reprises, en 2012 et en 2014. L’athlète de 27 ans est le mieux placé pour se parer des lauriers au stade olympique, et sa forme des dernières semaines laisse penser qu’il pourrait assortir un éventuel succès d’un temps canon. L’occasion, aussi, pour le grand public d’admirer ses qualités techniques et de faire mieux connaissance avec une personnalité facétieuse. L’Espagnol Ortega et le Français Martinot-Lagarde, qui le suivent à bonne distance au ranking européen, se présentent comme les rivaux théoriques du Russe. Mais théoriques seulement…

Mariya Lasitskene: un coup de barre vite effacé

Quarante-cinq succès consécutifs. Deux ans d’une domination sans partage. La Russe Mariya Lasitskene a subi un coup d’arrêt inattendu, le 13 juillet dernier, à Rabat, où la championne du monde (elle n’avait pu participer aux JO de Rio en raison de la suspension, toujours en cours, de son pays pour dopage institutionnalisé) n’a pu effacer une barre à 1,94 m. Ce faux pas étonnant n’a cependant pas connu de suite : neuf jours plus tard, à Londres, Lasitskene reprenait de la hauteur et se donnait de l’air avec une envolée à 2,04 m, égalant sa meilleure performance de l’année. Voilà donc la double championne du monde relancée au meilleur moment, à la veille des championnats d’Europe où elle pourrait décrocher son premier titre continental en plein air. Quant à se rapprocher du record du monde de Kostadinova (2,09 m), ce ne sera peut-être pas pour cette fois pour la reine Mariya.

Karsten Warholm, un champion venu du froid

C’était l’une des (très) bonnes surprises européennes des Mondiaux 2017 à Londres où il a remporté avec panache un titre inattendu sur 400 m haies. Ancien décathlonien, le Norvégien Karsten Warholm aime faire le spectacle et il entend bien le démontrer à nouveau au cours de cette semaine allemande. C’est, en effet, tant sur 400 m haies que sur 400m que le Viking, qui a porté son record à 47.65 cette saison et possède une référence à 44.87 sur le plat, a demandé à être inscrit par sa fédération. Audacieux et à l’image du bonhomme, le pari est certes un peu facilité par une présence qui n’est pas requise en séries de ces deux épreuves, mais la simple idée de vouloir le tenter est déjà séduisante. À 22 ans, Karsten Warholm n’a peur de rien et certainement pas de s’emparer du record d’Europe de Stéphane Diagana (47.37 en 1995) sous les yeux de l’intéressé…