Camille Laus : "J'exploite enfin les clés qu'on m'a données"
Depuis le temps qu'elle attendait ce moment, Camille Laus, engagée dans les séries du 400m ce mercredi matin (11h30) au même titre que Cynthia Bolingo, est bien décidée à faire durer le plaisir et à franchir au moins un tour à Berlin.
- Publié le 08-08-2018 à 09h22
- Mis à jour le 08-08-2018 à 09h42
Depuis le temps qu'elle attendait ce moment, Camille Laus, engagée dans les séries du 400m ce mercredi matin (11h30) au même titre que Cynthia Bolingo, est bien décidée à faire durer le plaisir et à franchir au moins un tour à Berlin.
À 25 ans, la sprinteuse est libérée depuis la fin de la saison passée et un record personnel enfin battu sur le tour de piste après des années de souffrance (à l'ischio) sur 100m et 200m… et même à la longueur pendant quelques mois. "Le déclic, je l'ai en fait eu lors de la Coupe d'Europe en Finlande où je me suis portée volontaire pour faire le relais 4x400 vu le nombre de blessées", raconte-t-elle. "J'ai adoré et je me suis dit que j'allais en faire quelques-uns. Puis il y a eu ce record et j'étais décidée à me lancer. Je suis contente d'avoir persévéré et d'avoir continué à croire en moi même si chaque année était une déception et que mes résultats ne reflétaient pas ce que je valais."
Le fait de passer sur 400m a clairement été bénéfique pour Camille qui arrive désormais à mieux à exploiter mon potentiel. Ce n'est pourtant pas Jacques Borlée, son coach, ni Kevin Borlée, son compagnon, qui l'y ont incitée. "Non, pas du tout", dit la Tournaisienne (51.49), désormais proche du record de Belgique de Kim Gevaert (51.45). "Mais je me suis aperçue que le 400m me convient bien. Les gens me disent parfois que je suis folle, mais je préfère de loin faire des séances de 300-250-200 plutôt que 6x60. En sprint court, j'avais toujours l'impression de devoir forcer. En long, c'est tout le contraire !"
Ce qui est certain, c'est que sa présence au sein d'un groupe d'entraînement évoluant de la manière la plus professionnelle possible l'a grandement aidée à surmonter des années difficiles. "Depuis le début, la famille Borlée m'a montré l'exemple", poursuit Camille Laus. "J'ai appris comment aborder l'entraînement, les compétitions, à avoir le bon état d'esprit. Et le fait d'avoir des gens de ce niveau, c'est inspirant, ils montrent que de grandes choses sont possibles. Oui, ils sont pour beaucoup dans mon évolution. Il y a le coach mais aussi les partenaires d'entraînement qui motivent et aident au quotidien. Ils m'ont permis d'arriver à ce niveau aujourd'hui, d'exploiter mon potentiel et les clés qu'on m'a données. J'ai eu de la chance d'avoir rencontré les bonnes personnes. Et j'ai aussi pris exemple sur Olivia qui a eu de gros problèmes de tendon d'Achille pendant des années et n'a jamais abandonné. Quand elle s'est qualifiée pour les JO en 2016, j'ai vraiment trouvé ça extraordinaire. C'est pour ça aussi que je ne lâchais pas moi-même."
Ambitieuse pour l'avenir ("mon rêve est d'aller aux Jeux Olympiques 2020 en 400m et en 4x400m, et de faire les championnats intermédiaires en individuel"), Camille Laus apprécie aussi qu'on ne la reconnaisse plus uniquement comme "la copine de Kevin Borlée". "Ce n'est pas que ça me dérange que l'on me parle de Kevin, c'est un fait que nous sommes en couple depuis six ans et on ne s'en cache pas, mais je veux aussi exister par moi-même", affirme-t-elle avec force. "Je me suis fixée mes propres objectifs sportfs et je suis heureuse d'y arriver enfin. Mais,bien sûr, c'est super de pouvoir partager ces moments-là avec Kevin."