C’est le grand jour pour Nafi Thiam: "Elle supporte mieux la tension aujourd’hui"
Roger Lespagnard voit son élève continuer à grandir
- Publié le 09-08-2018 à 09h10
- Mis à jour le 09-08-2018 à 13h47
Roger Lespagnard voit son élève continuer à grandir.
Comme Hanne Maudens et Noor Vidts, les deux autres Belges engagées dans la compétition, la Namuroise entame son heptathlon ce jeudi matin au stade olympique avec, au menu de cette première journée où il fera à peine moins chaud que ce mercredi, le 100 m haies, le saut en hauteur, le lancer du poids et le 200 m. Avec une certaine confiance mais sans auto-suffisance. Car, comme elle l’a rappelé voici deux jours, tout peut arriver dans les épreuves combinées.
"Ce que je lui dirais si elle mordait les deux premiers sauts en longueur vendredi ? Qu’elle passe au troisième !" plaisante Roger Lespagnard, son entraîneur, à qui la mésaventure du champion du monde du décathlon Kevin Mayer n’a pas échappé. "Plus sérieusement, je préférerais qu’elle assure un saut au deuxième essai plutôt qu’au troisième. Je le lui rappellerai d’ailleurs au besoin."
Le mentor de la championne olympique et du monde trouve, en tout cas, son élève "détendue" surtout en comparaison avec l’an dernier, à Londres, où son titre olympique était encore jeune.
"Mettez-vous à sa place : sa victoire aux Jeux a fait en sorte qu’elle était en quelque sorte obligée de gagner à Londres aux yeux de beaucoup", reprend Roger Lespagnard. Et n’est-ce pas le cas cette année ? "Si ! Mais elle l’assume différemment de l’année dernière où elle ne savait pas ce qu’était la tension. Elle la vit mieux aujourd’hui…"
La saison 2018, hormis un problème physique au genou en début d’année et une inflammation à la cheville en juillet, s’est globalement bien déroulée. "Elle a dû assumer certaines missions pour l’université et n’a pas su s’entraîner de manière évolutive pendant un mois, un mois et demi. Mais je m’en accommode ! C’est un choix qu’elle a fait. Disons donc qu’il y a eu un peu plus de relâchement que l’an dernier mais à côté de ça, franchement, on a bien travaillé. Elle manquait de courses et pendant trois semaines, un mois, on a bien travaillé son rythme."
Sa participation au meeting de Götzis a, par ailleurs, permis au duo de tirer beaucoup d’enseignements. "Si elle lance le javelot à 57 m, elle tournerait autour du record d’Europe (7.032 pts). Je ne me tracasse donc pas. Mais tu ne peux évidemment pas passer à côté d’une épreuve, dit Roger Lespagnard. Mais pour le total, il faudra voir comment elle gère des horaires un peu spéciaux, le poids étant prévu à 19 h 20 et le 200 m à 20 h 30. Elle peut vite laisser deux dixièmes et donc 20 points dans l’aventure. Sans oublier que c’est 2,01 m qu’elle a franchis en hauteur à Götzis. Maintenant, elle peut faire 60 m au javelot aussi, je n’en sais rien…"
La suite de son histoire, c’est à présent sur la piste de l’Olympiastadion que Nafi Thiam va l’écrire.