Athlète de l'année: la succession de Thiam est ouverte
Voici pourquoi l’heptathlonienne pourrait perdre son titre d’Athlète de l’année.
- Publié le 04-12-2018 à 11h00
- Mis à jour le 04-12-2018 à 11h01
Voici pourquoi l’heptathlonienne pourrait perdre son titre d’Athlète de l’année. Plus de 80 athlètes du monde entier ont rallié la principauté de Monaco pour assister, ce mardi soir, à la cérémonie des IAAF Athletics Awards au cours de laquelle seront notamment désignés les Athlètes de l’année. L’an dernier, on s’en souvient, Nafissatou Thiam avait écrit l’histoire lors de cette soirée de gala en devenant la première Belge, hommes et femmes confondus, à décrocher le titre suprême, le sauteur en hauteur Mutaz Essa Barshim l’accompagnant au palmarès de l’édition 2017.
Cette année très spéciale avait vu notre heptathlonienne décrocher, à Londres, le titre de championne du monde, un peu plus de deux mois après avoir signé un total historique de 7 013 points à Götzis, faisant d’elle la troisième performeuse de tous les temps. Quid, dès lors, de 2018 ? Nafi Thiam a réussi à conserver son brevet d’invincibilité ayant pris court à Rio en 2016, s’imposant à nouveau à Götzis (avec, au passage, un saut à 2,01 m en hauteur lui valant la 3e place mondiale dans cette épreuve) puis à Berlin, où elle a remporté la médaille d’or des championnats d’Europe à l’heptathlon. La conquête de ce titre européen est toutefois loin de garantir à la Namuroise - arrivée ce lundi après-midi à Monaco - la prolongation de ce titre honorifique d’Athlète de l’année. Et si elle figure parmi les cinq dernières athlètes nommées, voici des éléments jouant, on peut le craindre, en sa défaveur...
Elle n’a pas fait l’indoor
Nafi Thiam a fait le choix de ne pas disputer les championnats du monde en salle de Birmingham, début mars, en partie à cause d’un œdème à l’arrière du genou gauche, sa jambe d’impulsion. En pleine possession de ses moyens, elle aurait sans aucun doute lutté pour le titre mondial du pentathlon avec Katarina Johnson-Thompson, finalement sacrée, et probablement empoché une médaille supplémentaire.
Elle se produit trop rarement
C’est un problème inhérent aux épreuves combinées : pour des raisons bien compréhensibles, il est impossible de multiplier les compétitions au cours d’une saison et les possibilités de s’illustrer sont, dès lors, plus rares que pour ses concurrentes. Nafi ne dispute que deux (trois quand elle fait l’indoor) grandes compétitions par an alors que d’autres font des apparitions beaucoup plus régulières sur le circuit. Un combat inégal...
Elle n’a pas battu son record
Contrairement à l’année précédente, Nafi n’a pas battu son record personnel - qu’elle avait, il est vrai, porté très haut - en 2018. Cela se comprend aisément mais cela peut jouer dans l’esprit des votants qui suivent peut-être sa carrière d’un peu moins près et qui pourraient lui préférer un record du monde. Nafi sait ce qu’il lui reste à faire...
Les autres finalistes
Dina Asher-Smith 23 ans Angleterre
Double médaillée aux Jeux du Commonwealth (bronze sur 200m et or en 4x100m), la sprinteuse britannique a surtout réalisé un impressionnant triplé 100m-200m-4x100m lors des championnats d’Europe disputés en août dernier à Berlin. Trois épreuves dans lesquelles la jeune femme de 23 ans s’est hissée au sommet des bilans mondiaux avec des chronos respectifs de 10.85, 21.89 et 41.88. La native d’Orpington vient d’être élue Athlète européenne de l’année lors des Golden Track Awards organisés par l’Association européenne d’athlétisme.
Beatrice Chepkoech 27 ans Kenya
Médaillée d’argent du 1 500m aux Jeux du Commonwealth, championne d’Afrique et lauréate de la Diamond League en 3 000 m steeple, la Kenyane a abasourdi le milieu de l’athlétisme, cette année, à Monaco, en abaissant de huit secondes le record du monde du steeple (détenu jusqu’au 20 juillet dernier par son ex-compatriote Ruth Jebet, la championne olympique passée sous pavillon barheïni et... actuellement suspendue) pour porter la nouvelle référence planétaire à 8.44.32. Une performance qui, dans le contexte ambiant, incite plutôt à la prudence...
Caterine Ibarguen 34 ans Colombie
De loin la plus âgée des candidates au titre honorifique d’Athlète féminine de l’année, la Colombienne, invaincue en huit concours de triple saut cette saison et double lauréate en Diamond League (elle a remporté le classement final du saut en longueur et du triple saut), est également double championne continentale dans ses épreuves de prédilection. Au triple saut, cette athlète - qui avait totalisé 34 victoires consécutives entre 2012 et 2016 - a, par ailleurs, dominé le ranking mondial avec une marque de 14,96m et s’est classé quatrième à la longueur (6,93m).
Shaunae Miller-Uibo 24 ans Bahamas
Championne olympique et vice-championne du monde du 400m, la Bahaméenne a multiplié les épreuves et les distances cette saison (l’influence de son mari décathlonien?), conservant son brevet d’invincibilité au travers des 15 courses (du 200m au 4x400 mixte) et des deux concours qu’elle a disputés. Auteur sur 400m du chrono le plus rapide enregistré depuis 2006 (48.97), et de deux autres références mondiales 2018 en indoor, Miller a, en outre, remporté l’or du 200m aux Jeux du Commonwealth et s’est imposée en Diamond League.