Andy Lewis, la vie sur un fil
Pionnier en matière de slackline, ce funambule de 31 ans, qui a tapé dans l’œil de Madonna, est aussi un adepte de basejump.
- Publié le 30-06-2018 à 15h11
Pionnier en matière de slackline, ce funambule de 31 ans, qui a tapé dans l’œil de Madonna, est aussi un adepte de basejump.On peut le trouver à 4.000 mètres au-dessus du sol entre deux montgolfières, sur une corde de 169 m de long tendue entre deux gratte-ciel à Bangkok et parfois même... nu comme un ver au-dessus du Canyon de Moab, dans l’Utah, où il s’est établi. Andy Lewis n’a jamais rien fait comme tout le monde depuis qu’il a épousé sa passion pour la slackline à sa sortie du collège.
Né à Santa Rosa, en Californie, ce sportif de 31 ans a commencé à susciter la curiosité des médias à l’issue du Super Bowl 2012 où sa performance - en toge ! - et ses tricks lors du concert donné par Madonna à la mi-temps (sous les yeux de 111 millions de téléspectateurs) a fait exploser sa cote de popularité. Invité dans les plus grands talk-shows américains, Sketchy Andy en a profité pour mieux faire connaître ses activités suspendues. Un rôle d’ambassadeur dont il avait toujours rêvé.
"J’ai commencé le slackline en 2004, c’est devenu mon hobby favori en 2005 et mon style de vie en 2006", raconte-t-il. "Depuis lors, cette discipline m’a complètement absorbé. À la limite, je me disais que si je devais mourir, cela valait le coup pour faire connaître la slackline. C’est un sport qui mérite davantage de reconnaissance."
Premier champion du monde de la spécialité en 2008, l’équilibriste aux cheveux bouclés, chanteur à ses heures, se nourrira un temps de compétitions mais c’est bien la quête de liberté qui guide ses exploits dont plusieurs records établis en free solo, c’est-à-dire sans le moindre équipement de sécurité. Un goût du risque qui explique aussi son besoin de se tourner vers d’autres disciplines telles l’escalade et surtout le basejump, son autre passe-temps préféré.
"Quand je me rends dans une grande ville, je ne la vois pas comme les autres gens. Je vois comment escalader les buildings, je vois les lignes qu’on peut tracer sur les sommets, je vois les possibilités de faire du basejump un peu partout. Je n’ai pas du tout la même perception que le commun des mortels et je suis traversé par plein d’idées que d’aucuns qualifieraient de stupides. Mais je ne peux rien y faire !"
Et notre homme de dresser la comparaison entre ses deux activités. "La slackline est à l’opposé du basejump : c’est très lent. En basejump, il faut une seconde de courage et c’est parti. C’est finalement très facile à pratique. En slackline, on se dit 3, 2, 1 et c’est là que le voyage commence. On se trouve dans un état de concentration maximal. C’est un challenge physique et mental jusqu’au moment où on est de l’autre côté de la ligne. Parfois je ressens le besoin de dormir pendant une heure tellement je suis allé au bout de moi-même pendant une vingtaine de minutes ! Tu dois être prêt à oublier l’importance de la famille, des amis, sacrifier l’image que tu as auprès d’eux, pour pouvoir t’engager totalement."
Concentration, équilibre, placement, technique, contrôle : la slackline a gagné de très nombreux adeptes ces dernières années et les prouesses d’Andy Lewis, pionnier en la matière, n’y sont pas étrangères.
"Qu’est-ce que la slackline ? je crois qu’il est impossible de définir une activité en perpétuel mouvement et qui évolue de manière exponentielle", explique le Californien. "Il suffit de voir les records qui sont battus les uns après les autres. La globalisation de la slackline est en marche et un jour viendra où ce mot sera entré dans le langage courant, où les gens demanderont à leurs amis s’ils ont déjà essayé, et où cette discipline sera considérée à sa juste valeur et respectée au même titre que d’autres sports."
En attendant, Andy Lewis, malgré le temps qui passe et qui, l’avoue-t-il, lui a fait "perdre un peu la flamme" et "prendre conscience des risques", continue à jouer son rôle d’ambassadeur et à faire bouger les lignes...