Rodgers, Brady, Kaepernick, Griffin: la NFL fera à nouveau parler d'elle !
La NFL, ligue us du football américain, reprend ses droits cette nuit. Que le show commence !
- Publié le 06-09-2018 à 15h23
- Mis à jour le 16-09-2018 à 17h48
La NFL, diffusée sur Eleven, va lancer dans la nuit de jeudi à vendredi sa 99e saison. Quasiment centenaire, la ligue de football américain va à nouveau attirer des millions d'yeux sur ses rencontres toujours aussi spectaculaires. Mais aussi sur ses à-côtés qui font les choux gras de la presse et des réseaux sociaux...
Si, en Belgique, le football américain se développe sans pour autant rivaliser avec le ballon rond, aux USA, ce sport est une véritable religion. Voici en quelques mots clés et histoires, une manière pour un profane de s'intéresser aux 32 équipes qui tenteront de s'offrir, le 3 février prochain, le sacro-saint Super Bowl...
Le futur MVP ? Aaron Rodgers
Dans nos contrées, ce n'est sans doute pas le sportif le plus connu. Pourtant, son nom va revenir sur toutes les lèvres, sur tous les claviers. Il apparaitra en tout cas en fin d'année comme l'un des sportifs les mieux payés de la planète. En effet le quarterback des Green Bay Packers a signé un contrat record cette année. En fin de contrat, l'athlète de 34 ans a prolongé jusqu'en 2023, avec un salaire de 33 millions de dollars la saison. C'est déjà pas mal. Mais là où Aaron Rodgers a fait fort, très fort même: le Californien s'est vu offrir une prime à la signature de...57,5 millions de dollars. Excusez du peu. Aaron Rodgers a de quoi voir venir, lui qui avait dû mettre prématurément un terme à sa saison en octobre dernier, en raison d'une blessure à l'épaule. Les Packers n'avaient pas participé aux playoffs et misent donc énormément sur leur quarterback, qui a la pression. Depuis 2005, Rodgers a offert 313 touchdowns et a remporté le Super Bowl en 2011. Déjà 7 ans donc. Le temps est beaucoup trop long pour la franchise du Wisconsin.
La pression est énorme sur les épaules de Rodgers, que certains spécialistes outre-Atlantique consacrent déjà avant le début de la saison comme le meilleur joueur de l'année (MVP), comme il l'a été lors des saisons 2011 et 2014. "Je pense que Rodgers fait partie des cinq meilleurs joueurs de tous les temps, peu importe la position sur un terrain qu'on évoque", ose le mythique Brett Favre, prédécesseur au poste de quarterback chez les Packers. C'est un peu comme si le Roi Pelé consacrait un autre joueur, en somme.
S'il a un compte en banque florissant, Rodgers a aussi la tête bien pleine. En 2002, il avait en effet failli arrêter le football pour se consacrer à des études d'avocat. L'homme n'a en tout cas besoin de personne pour prendre sa défense sur le terrain. Il se sait attendu mais ne se met pas la pression pour autant. "Les treize premières années avec les Packers étaient formidables", soulignait Rodgers à l'annonce de sa prolongation de contrat. "Je suis excité à l'idée de commencer la quatorzième maintenant. Merci aux fans qui nous poussent à devenir meilleurs d'année en année. Merci aux Packers de me donner l'occasion de diriger cette équipe. Maintenant que mon contrat a été prolongé, je n'y songe plus. Je pense à mes équipiers, à mon rôle de leader et à mes performances sur le terrain..."
L'increvable ? Tom Brady
A l'âge où les plus grands sportifs songent à la reconversion, Tom Brady, lui, est prêt à batailler ferme. Le quarterback des New England Patriots, finaliste l'an dernier du Super Bowl, l'a remporté à cinq reprises. Il n'est pourtant pas considéré comme le meilleur quarterback de tous les temps, Joe Montana ravissant les suffrages. Ce qu'on reproche au mari de la sublime Gisele Bundchen? Tom Brady ne serait le meilleur que parce que son équipe lui offre la possibilité d'être entouré par les meilleurs. Sans ses équipiers, Tom Brady n'aurait pas soulevé cinq fois le trophée Vince Lombardi. Le quarterback, qui vient de fêter ses 41 ans le 3 août dernier, est sans doute mû par un besoin irrépressible de reconnaissance. Mais par l'amour du jeu aussi. Il vit et respire le football américain et se voit continuer encore longtemps. Il a ainsi récemment déclaré vouloir jouer encore au moins...cinq ans ! "Cela sera dur à faire, mais je pense que je peux le faire", explique l'ami de Donald Trump, le controversé président américain, dont la relation avec la NFL et les stars du footbal américain n'est pas au beau fixe. "Une fois vous que vous arrêtez, c’est fini, et je pense que je ne suis pas prêt à dire que c’est fini pour moi, parce que je n’ai pas l’impression d’en avoir fini. J’ai toujours l’impression d’avoir des choses à accomplir. C'est comme si, en tant qu'alpiniste, vous vous approchez du sommet de la montagne mais qu'à quelques pas, vous vous dites que c'est bon, que ça va. Je suis plutôt du genre à me dire que j'ai travaillé très dur pour arriver là où j'en suis. Pourquoi ne pas y mettre un terme en beauté?"
Tom Brady va donc commencer sa 19e saison en NFL et espère bien améliorer son total de passes décisives, qui culmine actuellement à 488. Brady serait-il increvable? Le Californien serait-il le Benjamin Button du football américain, l'âge n'ayant pas de prise sur ses performances? Toujours est-il que le Californien est attendu au tournant. Mais il remet l'ouvrage sur le métier, ne se contentant pas de ses acquis. Brady en veut plus, toujours plus. "Maintenant, si je fais quelque chose, c'est parce que je l'apprécie. Ces dernières années, beaucoup de choses ayant trait au football n'étaient pas agréables alors qu'elles aurait dû l'être. Quand on est là depuis longtemps, il y a des hauts et des bas. Les gens cherchent des choses sur lesquelles écrire. Ils veulent des drames. Mais maintenant, je m'en fous. Je m'intéresse à des choses tellement plus importantes: comme la famille, la santé, la vie et la mort. Ce que les gens peuvent dire ou écrire, je ne m'y intéresse plus."
A 41 ans, Brady préserve son corps, mais son esprit également...
La polémique : Colin Kaepernick
Il n'a pas d'équipe, il ne sera pas sur le terrain mais son ombre plânera sûrement sur tous les terrains, notamment lors du traditionnel hymne national. Colin Kaepernick, tout le monde en a entendu parler. En 2016, alors quarterback des 49ers de San Francisco, Kaepernick n'en peut plus de tous ces décès d'afro-américains lors de leur arrestation par la police. Il veut s'exprimer, surtout que ces morts avaient provoqué des émeutes dans plusieurs villes du pays de l'Oncle Sam. Lors d'un hymne, en 2016, il pose un genou à terre en guise de protestation. "Je ne vais pas me lever pour démontrer ma fierté envers le drapeau d’un pays qui opprime les Noirs et les personnes de couleur", soulignait alors Kaepernick. "Pour moi, cela va au-delà du football et ça serait égoïste de ma part de détourner le regard. Il y a des cadavres dans les rues et des gens qui prennent des congés payés et s’en sortent après avoir tué."
Le geste est remarqué et sera bientôt imité sur tous les terrains. Kaepernick s'attire les foudres de la NFL, où il est désormais un paria et dont aucune franchise n'a osé lui proposer un contrat depuis l'expiration du sien à San Francisco en janvier 2017. Flairant le bon coup publicitaire et marketing, Nike l'enrôle et en fait récemment l'une de ses effigies. "Nous croyons que Colin est l'un des sportifs les plus charismatiques de sa génération qui utilise la puissance du sport pour faire bouger le monde", a expliqué l'un des dirigeants de la marque à la virgule.
On n'a pas fini de parler de la protestation silencience de Colin Kaepernick. Mais les autres joueurs oseront-ils à nouveau mettre un genou à terre, au risque de devenir des parias?
La belle histoire : Shaquem Griffin
Comme dans tout bon film hollywoodien, il y a des histoires sur lesquelles on s'attarde. Emouvantes, elles donnent envie de venir en aide au plus démuni, au plus faible. La belle histoire de cette nouvelle saison de NFL, c'est lui, Shaquem Griffin. Il n'a pas encore joué une minute avec les pros, à Seattle, qu'il a déjà écrit l'histoire du football américain. Recruté par Seattle, il est en effet le premier joueur handicapé à jouer en NFL. Amputé de la main gauche à quatre ans en raison d'une malformation congénitale qui lui faisait souffrir le martyre, Shaquem Griffin ne s'est jamais apitoyé sur son sort. Avec l'aide de son père et le soutien de son frère Shaquill qu'il retrouve dans l'effectif des Seahawks, il n'a jamais eu de cesse de travailler son corps, de le sculpter. "Il y a eu tellement d’histoires et de personnes qui m’affirmaient que le football américain, c’est un sport destiné à des personnes qui ont deux mains valides ; je sortais pourtant sur le terrain et je me faisais mal", raconte Shaquem Griffin dans la presse outre-Atlantique. "J’aurais pu être cette personne qui se disait que cela ne vaudrait pas la peine de se faire mal ou de travailler dur, mais je ne laisserai jamais qui que ce soit me dire ce que je ne pourrais pas faire ou me mettre des limites.. Parce que je sais ce dont je suis capable." Shaquem Griffin, c'est une bête de sport (1,83 m, 103 kg), un mec aussi impressionnant que serviable, doux et affable. Motivé, il l'est certainement et le montre à chaque fois qu'il monte sur un terrain, que ce soit à l'entraînement ou en match. Son handicap ne l'a ainsi pas empêché de s'imposer comme l'un des meilleurs défenseurs du championnat universitaire. Et Seattle de lui offrir sa chance en le sélectionnant en 141e position. "Shaquem est un jeune homme extraordinaire, il est explosif et talentueux. Il dû surmonter beaucoup de choses en croyant simplement en lui et grâce à la confiance que son frère a en lui. C'est une belle histoire", admet Pete Carroll, l'entraîneur en chef des Seattle Seahawks.
Shaquem Griffin le sait: il n'en est qu'au premier chapitre de son histoire en NFL. Durant les matches de préparation, Griffin a réalisé 29 plaquages, histoire de montrer de quel bois il se chauffe. Et il sera titulaire ce dimanche face aux Broncos de Denver, profitant de la blessure d'un titulaire et prêt à saisir sa chance."Ce n'est pas la fin de ma route, ce n'est que le début et je vais continuer à montrer à tous ceux qui ont douté de moi, et qui doutent de moi, qu'ils avaient tort", annonce-t-il. To be continued...