MLS: le fils de Bakero veut percer chez les pros...aux USA
Nul n'est prophète en son pays. Jon Bakero, fils d'un sextuple vainqueur de la Liga (José Maria Bakero) a dû s'expatrier pour pleinement s'exprimer...
- Publié le 19-01-2018 à 16h05
- Mis à jour le 19-01-2018 à 18h00
Le MLS Superdraft a lieu depuis ce vendredi à Philadelphie. Le fils d'un multiple champion d'Espagne va lancer sa carrière pro par ce biais : Jon Bakero.
A l’heure du sacro-saint mercato hivernal, le MLS Superdraft permet aux clubs de la ligue nord-américaine de football de faire leur marché parmi les footballeurs qui ont privilégié leurs études à leur carrière mais qui, après coup, tentent leur chance dans le monde du ballon rond. Au début des années ‘90, lors de la renaissance de la MLS, les clubs faisaient surtout leur marché par ce biais. Mais ils sont actuellement fort actifs pour la recherche de talent et les joueurs provenant du Superdraft ayant réussi une belle carrière ne sont pas légion. Le dernier en date, Cyle Larin, qui fut un temps cité par les médias américains à...Anderlecht mais devrait déménager à Besiktas, a été drafté à Orlando en 2015, qui n’a eu qu’à s’en féliciter avec 77 goals en 87 rencontres.
220 joueurs tenteront d’être l’exception qui confirme la règle et espèrent avoir séduit un potentiel recruteur. Dans cette liste, certains favoris se dégagent. Parmi ceux-ci, il y a un nom dont les amateurs de football se rappellent forcément : Jon Bakero. Son père ? L’ancien illustre milieu de terrain du FC Barcelone José Maria Bakero, sextuple vainqueur de la Liga, avec également au palmarès une Coupe des Champions et deux Coupes des Coupes. "Ne vous méprenez pas : je suis très fier de porter mon nom", assure Jon Bakero. "Mon père est une personne que je prends en référence. C’est certainement la personne qui a le plus influencé ma carrière. Mais je pense qu’en Espagne, la plupart des gens disent que vous réalisez des choses parce qu’on vous a ouvert des portes."
Avec plus de 500 matches au compteur, il est vrai que José Maria Bakero n’est pas n’importe qui. Après une riche carrière agrémentée de trente sélections en équipe nationale et de sept buts, Bakero a entraîné sans grand succès avant de revenir l’été dernier au bercail catalan pour occuper un poste dans la formation.
Alors que son illustre paternel terminait sa carrière chez les Blaugrana avant d’aller jeter un petit coup d’oeil au Mexique, Jon Bakero a poussé ses premiers cris en novembre 1996. Si son père a fait carrière dans le milieu de terrain, Jon est plus porté vers l’attaque, comme ses oncles, dont l’un a joué cinq saisons en première division avec l’Hercules Alicante et la Real Sociedad. Mais sortir de l’ombre de son paternel et se faire un prénom dans un monde où le père a laissé sa trace, ce n’est pas donné à tout le monde. "Mon père évoque toujours des histoires du temps où il a connu Johan Cruyff (NdlR : son entraîneur lors de sa période à grand succès au Camp Nou)", racontait récemment Jon Bakero. "Une chose qu’il raconte toujours c’est que Cruyff poussait tout le monde à la limite, car il pensait que c’est de cette manière qu’il pouvait tirer le meilleur de chacun."
Jon n’a jamais été poussé sur le terrain par son illustre paternel. Comme beaucoup de jeunes garçons, il tâte la balle mais ne passe pas par La Masia, le centre de formation du FC Barcelone. Pas de passe-droit pour le fils d’un ancien serviteur de la maison blaugrana. Alors qu’il se trouve sur une voie de garage à La Blanca Subur, Jon Bakero s’apprête à remiser ses rêves de gloire footballistique au vestiaire. Mais un coup de fil venu d’outre-Atlantique a changé la donne. Un ami de son père avait pour contact une personne qui se chargeait de placer de jeunes Européens dans les équipes universitaires américaines. Cette personne s’est arrangée pour qu’un émissaire des Demon Deacons, l’équipe de Wake Forest, vienne scouter le jeune Bakero. Rapidement séduit, il propose à Jon de rejoindre l’université de Caroline du Nord. Ce dernier relève le défi et tente l’aventure américaine à l’été 2014. "J’ai été toujours été très intéressé à l’idée de venir aux Etats-Unis", déclare-t-il maintenant, alors que les projecteurs sont braqués sur lui. "Cela dit, je n’avais pas vraiment d’attente car je ne connaissais pas vraiment le niveau du football universitaire. Je suis simplement venu aux Etats-Unis pour tenter de tracer ma voie..."
Le moins que l’on puisse dire est qu’il y est parvenu : l’attaquant de 21 ans a complètement relancé la machine au pays de l’Oncle Sam. Il a inscrit 37 goals et délivré 26 assists en 88 matches de NCAA en 3,5 ans. Sa dernière saison fut certainement la meilleure puisque Jon Bakero a combiné 16 goals et 14 assists en 23 rencontres seulement, ce qui lui a offert sans la moindre discussion le trophée MAC Hermann, accordé au meilleur joueur universitaire.
"Je pense qu’ici, tout ce que j’ai réussi à faire, c’est en raison de mon travail et de mon talent", sourit à présent Jon Bakero." C’était important pour moi de partir d’Espagne ; c'est quelque chose que mon père voulait que je fasse aussi. Il ne m’a jamais mis de pression ; il ne voulait pas spécialement que je joue et disait plutôt : ‘Fais ce que tu veux. Si tu veux jouer, c’est bien ; si tu ne veux pas jouer, c’est bien aussi.’ Cette décision de partir était importante et je pense avoir plutôt bien réussi."
Récemment conseillé par David Villa, la star du New York City Football Club, lors d’événements précédant le Superdraft où il marqué un but, Jon Bakero sait maintenant où il jouera cette saison.
Chicago a remporté le gros lot et lancera sa carrière en Major League Soccer. "Il y a quatre ans, quand je suis arrivé à Wake Forest, devenir professionnel me semblait impossible", explique le jeune homme de 21 ans. “J’essaie de profiter de chaque jour et de prendre chaque jour comme un cadeau. Le simple fait d’être ici, de jouer dans des stades comme ceux-ci et de signer un contrat pro me rend heureux."
A 43 jours du début de la nouvelle saison, les observateurs sont prévenus : Jon Bakero est prêt à montrer à la MLS et au monde entier de quel bois il se chauffe !