Thierry Neuville se confie avant le Rallye du Portugal: "Une lutte à trois pour le titre"
Thierry Neuville espère tenir Ogier et Tanak derrière lui ce week-end
- Publié le 16-05-2018 à 20h04
- Mis à jour le 16-05-2018 à 20h20
Thierry Neuville espère tenir Ogier et Tanak derrière lui ce week-end.
Un grand soleil, un ciel bleu et un thermomètre affichant les 24 degrés à mi-journée, la météo particulièrement estivale ne devrait pas jouer un rôle cette année lors du Rallye du Portugal, sixième manche du Championnat du Monde. Les reconnaissances des derniers jours ont été d’autant plus aisées pour les ténors du WRC que le parcours est la copie conforme de l’édition 2017.
“100 % des spéciales sont identiques,” nous confirme un Thierry Neuville très relax. “Personnellement, je préfère le changement. Quand on repart sur les mêmes tracés, le rythme est plus élevé pour tout le monde lors de la première boucle. Il y a moins de risques de se faire surprendre mais il est plus difficile de faire la différence sur la prise de notes ou même sur le pilotage.”
Après une spéciale show ce jeudi soir sur la piste de rallycross de Lousada, l’équipage de la Hyundai N°5 entamera la première étape en deuxième position sur la route, sa place au championnat, dix points derrière Sébastien Ogier. “J’espère que cela balayera un peu moins ici. Au fur et à mesure que le championnat avance, l’écart se creuse avec certains gros bras s’élançant de plus en plus loin ce qui leur donne un avantage certain. Ici je pense à mon équipier Hayden Paddon, de retour après une longue absence, mais aussi à Mads Ostberg, Kris Meeke ou Jari-Matti Latvala. Il sera dur de rivaliser avec eux le premier jour. Mais je suis optimiste pour la suite du week-end. Les essais se sont bien déroulés. Le set-up est bon. On bénéficie encore de quelques petites évolutions au niveau des réglages d’amortisseurs, de la configuration électronique du moteur.”
Les Toyota Yaris WRC ne sont-elles désormais pas un petit cran au-dessus de la concurrence ? “Non, en tout cas j’espère que non,” estime TN. “En Argentine, c’était peut-être le cas, comme elles partiront aussi favorites en Finlande. Ott (Tanak) a aussi fait un super rallye. Il avait une meileure position de départ et a su en profiter. Il n’y a pas eu de réelle surprise. De mon côté, je n’ai pas trop bien roulé le premier jour. J’ai trop perdu sur lui. Mais après, même en attaquant fort dans le brouillard, il nous collait quand même trois ou quatre secondes. J’ai comparé les images vidéos et l’on prenait pourtant plus de risques que lui.”
Mais une épreuve n’est pas l’autre et Thierry Neuville , deuxième ici l’an dernier, espère bien pouvoir battre ici ses deux rivaux pour le championnat.
“Il est clair aujourd’hui qu’on se dirige vers une lutte à trois pour le titre. Cela ne se jouera pas uniquement entre Ogier et moi. Tanak aura le rôle d’arbitre. Il est encore un peu loin pour l’instant et je ne veux pas le laisser trop se rapprocher.”
L’Estonien a le vent en poupe. Sa Yaris fonctionne de mieux en mieux. “C’est vrai mais l’an dernier il n’était pas bien ici. Je vais le tenir à l’œil, tout comme Mikkelsen. Mais je compte bien cette fois le garder derrière.”
Mais l’objectif principal pour ce dimanche sera de se rapprocher encore d’Ogier au classement du Mondial. “La priorité est effectivement de réduire encore mon retard au championnat. Je crois qu’il sera difficile de se battre pour la victoire absolue. Je vois bien gagner un des pilotes s’élançant loin derrière vendredi. Mon but ici est très simple : devancer Ogier et Tanak.”
Histoire de confirmer ses prétentions à la couronne au moment de franchir, en Sardaigne mi-juin, le cap de la mi-saison.
"Je n'entre pas dans le jeu d'Ogier..."
Vous vous en souvenez certainement. Interviewé par la RTBF à l’arrivée du dernier rallye d’Argentine, Sébastien Ogier, battu, avait taclé son rival belge en le traitant de “pleureuse.” Des propos étonnants du monde des “pleurnichards”...
Thierry en a bien sûr entendu parler. Mais pas question pour lui de polémiquer là-dessus : “Je n’ai plus vu Seb depuis la dernière course,” a réagi notre compatriote. “Je fais mon rallye et je ne veux pas entrer dans son jeu. Depuis les années, on le connaît… De mon côté, j’estime que j’ai tout à fait le droit de dire ce que je pense. Et souvent, je ne suis pas loin de la vérité. En Corse, j’avais raison de prétendre que l’on doit progresser et que l’on n’avait pas la meilleure voiture. Si je fais une superbe course, je le sais. J’ai tout de même deux équipiers de gros calibre. Si j’ai mal roulé, alors que doit-on penser d’Andreas ou de Dani confirmant mon ressenti concernant notre i20 WRC sur asphalte ? Par contre, sur la terre argentine, je n’ai pas eu à me plaindre de l’auto. Grâce notamment à quelques évolutions, on était au niveau.”
"En fin de contrat avec Hyundai"
L’air de rien, c’est déjà la cinquième saison que Thierry et Nicolas roulent pour la marque coréenne. Un bail arrivant bientôt à terme… “Je suis effectivement en fin de contrat et donc théoriquement sur le marché,” confirme notre vice-champion. “Mais il est encore un peu tôt pour commencer à négocier et évaluer les différentes options. Les temps ont changé depuis 20 ans. Les moyens ont diminué. Il faut se débrouiller avec ce que l’on a.”
Et à choisir entre un gros salaire et un premier titre mondial ? “J’ai de la chance, avec Hyundai, j’ai les deux. Je suis bien payé et je peux viser la couronne. Je me sens bien ici. Je suis heureux.”