Ogier: "L’erreur la plus bête de ma carrière"
Le Français a, par deux fois, manqué l’occasion de contre-break.
- Publié le 16-09-2018 à 11h12
Le Français a, par deux fois, manqué l’occasion de contre-break. Sébastien Ogier sera passé par tous les sentiments lors de cette journée de samedi un peu folle et peut-être déterminante pour le Championnat. La rage d’abord quand il s’est élancé le couteau entre les dents, trois dixièmes derrière le leader Thierry Neuville. Un énorme soulagement ensuite quand il apprit que son grand rival pour la gagne, mais aussi le titre avait cassé sa suspension dans l’ES8. "C’est le jeu!" , se réjouissait-il à cet instant. Mais la joie du Français fut de courte durée.
Dans le tronçon suivant, alors qu’il n’avait pourtant plus qu’à assurer avec 25 secondes d’avance sur Andreas Mikkelsen, il cassait à son tour. "J’ai brisé un triangle de suspension dans un gros trou caché après un sommet en ligne droite", pestait-il. "Je n’ai vraiment pas de réussite…"
Il mit son énergie, celle du désespoir, pour réparer. "Je me suis ouvert la main, blessé au genou, fait mal partout. J’ai failli abandonner. J’étais à bout de forces, mais j’y suis arrivé", expliquait ce mécanicien de formation.
Il pointait six minutes en retard, écopait d’une minute de pénalité, signait le scratch et, relégué au quatrième rang à 46 secondes, repartait à l’attaque pour la deuxième boucle. "Je voulais remonter le plus haut possible. J’étais fatigué par ma mésaventure précédente et je me suis laissé déconcentrer. A l’amorce d’un virage lent, j’ai mal entendu la note de Julien (Ingrassia), j’ai freiné un peu tard pour un gauche en deuxième, j’ai quitté la trace et je me suis retrouvé dans la gravette avant de sortir à 5 km contre un arbre. J’avais à peine un rétroviseur cassé. J’ai directement enclenché la marche arrière. Ma Ford a reculé mais, au moment de vouloir repartir en première, le terrain meuble s’est affaissé et je me suis retrouvé posé. En Finlande, dix gros supporters seraient venus me sortir de ce mauvais pas mais, là, il n’y avait qu’un commissaire et je suis resté planté. C’est la plus bête sortie de ma carrière. Je m’en veux, j’ai loupé le coche, l’occasion de refaire mon retard au championnat. Quelle malchance ! Ce n’est vraiment pas mon année. Enfin, il reste trois courses et tout n’est pas fini. Mais les choses se compliquent avec le retour d’Ott. On a pris un gros coup au moral, mais on va continuer à se battre dès dimanche pour tenter d’accrocher les cinq points de la Power Stage histoire de réduire quand même un peu le retard sur Thierry."
Flambeur, le quintuple champion du monde a fait le pari de jouer le tout pour le tout. Et il a perdu. C’est le jeu…