Neuville: les cinq raisons d’un sacre manqué
Thierry Neuville et Nicolas Gisloul, mais également Hyundai, ont abandonné trop de points en chemin cette saison.
- Publié le 19-11-2018 à 14h08
Thierry Neuville et Nicolas Gisloul, mais également Hyundai, ont abandonné trop de points en chemin cette saison.
Soixante unités selon nos calculs. Voici les cinq raisons pour lesquelles nos compatriotes sont à nouveau passés à côté d’un premier titre mondial cette année. Trois sorties dont une éliminatoire: -17 points
À la limite constamment, les pilotes commettent parfois des erreurs tout à fait pardonnables. S’il n’a pas détruit d’auto cette année, Thierry a tout de même commis deux petites fautes lui coûtant quelques unités avant celle éliminatoire de ce dimanche. En perdant quatre minutes surpris par une plaque de verglas à du 30 km/h, le Belge a peut-être perdu le titre dès la toute première spéciale du championnat à Monte-Carlo où il a terminé 5e alors qu’une deuxième place, au minimum, derrière Ogier était à sa portée. Huit points abandonnés d’emblée pesant lourd au décompte final. On doit y ajouter les quarante secondes et cinq unités abandonnées dans un fossé du Wales où il a terminé 5e alors que le podium était facilement jouable. Ajoutons y encore l’abandon de l’Australie l’empêchant de disputer la Power Stage et lui coûtant donc entre 4 et 9 unités.
Défaillance mécanique en Turquie: -25 points
Thierry n’a abandonné qu’une fois par souci mécanique, au plus mauvais moment en Turquie. Alors qu’il allait gagné la course, un amortisseur mal monté est passé à travers le capot. La faute d’un fournisseur nous a-t-on expliqué. 25 points s’envolant d’un coup, cela fait cher. C’est très certainement là que Hyundai et Thierry Neuville ont perdu les titres mondiaux. Des soucis de direction assistée et de pression d’essence ont aussi coûté un peu de temps à nos représentants au Mexique où ils n’ont pu terminer que sixième.
Pas d’aide de ses équipiers: +0 point
C’était le gros point faible de Hyundai cette année. Thierry Neuville s’est trop souvent retrouvé tout seul. Jamais il n’a pu compter sur l’aide de ses équipiers. Ni pour lui offrir un point en fin de rallye comme l’ont fait à plusieurs reprises Elfyn Evans et Teemu Suninen, ni pour ralentir afin de lui offrir une meilleure position de départ le deuxième jour, ni encore pour prendre des points à ses rivaux. Andreas Mikkelsen, Hayden Paddon et Dani Sordo n’ont jamais été utiles à notre pilote. Alors que du côté de Toyota et de M-Sport, on a souvent joué le jeu d’équipe et imposé des consignes de team. Pour remédier à cela, il faudrait des équipiers plus solides. Mais il n’y a pas de solution sérieuse sur le marché, si ce n’est peut-être Elfyn Evans semblant toutefois fortement lié à Ford et Malcolm Wilson.
Deux crevaisons au cours des deux derniers rallyes: -9 points
Sa crevaison sur une pierre ramenée dans une corde lors de la dernière spéciale du Rallye d’Espagne lui a coûté une place au classement général et deux points minimum dans la Power Stage, soit une perte sèche de cinq unités. Le problème de déjantage en Australie est encore différent. Difficile d’imaginer ce qu’aurait pu faire Thierry Neuville s’il n’avait pas été victime de cette malchance dans l’ES6. Car étant contraint, du coup, d’ouvrir la route le dimanche, sa course était quaisment ruinée. Mais la sixième place au pire aurait été à sa portée, soit encore quatre unités de plus. Cela fait donc un total de 9 unités envolées sur deux rallyes sur crevaison.
Manque de compétitivité de la i20 WRC en Corse et en Finlande: -9 points
Si la Hyundai s’est imposée à trois reprises cette saison, en Suède, au Portugal et en Sardaigne et si elle aurait pu le faire également certainement en Turquie, au Monte-Carlo voire en Australie avec une meilleure position de départ, il faut avouer que la i20 WRC manque de compétitivité sur certains terrains. C’est le cas globalement sur l’asphalte, certainement en Corse, la 2e place de l’Allemagne ayant été très chanceuse, mais surtout en Finlande. Il faut impérativement s’améliorer sur ces points. Alors que début 2017, la Coréenne pouvait être considérée comme la meilleure des WRC, ce n’est aujourd’hui plus le cas, la Toyota mais aussi la Citroën (du moins sur l’asphalte) étant supérieures.