Neuville, après son abandon: "Frustrant, mais pas la fin du monde"

Le Belge pourra repartir dimanche en Rally2, Ogier a perdu plus d'une minute et chuté au 4e rang.

Neuville, après son abandon: "Frustrant, mais pas la fin du monde"
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Le Belge pourra repartir dimanche en Rally2, Ogier a perdu plus d'une minute et chuté au 4e rang.

Quelle matinée ! Alors que l'on s'apprêtait à vivre un duel à couteaux tirés entre les deux principaux candidats au titre séparés par seulement trois dixièmes de seconde à l'avantage du Belge ce matin, les deux leaders du Rallye de Turquie ont connu, coup sur coup, une avarie. Et c'est, hélas, notre compatriote qui a eu le moins de chance puisqu'il a dû abandonner. Son adversaire, lui, a réussi à réparer et a entamé la 2e boucle au 4e rang à 46 secondes du leader Andreas Mikkelsen.

« Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé, les techniciens doivent encore analyser les pièces pour essayer de comprendre, » nous a raconté Thierry à son retour au parc d'assistance. « Les amortisseurs avaient été changés vendredi soir et je n'ai rien tapé, pas de grosse pierre, rien du tout. Alors qu'il restait neuf kilomètres, j'ai senti un souci à la roue avant gauche. Je pensais avoir crevé puis j'ai vu soudainement le capot se lever et l'amortisseur passer à travers. »

Le Belge a fini la spéciale au ralenti pour ne pas risquer d'endommager le châssis traînant par terre à l'avant puis a tenté une réparation de fortune. En vain... « Il n'était pas possible de réparer avec le matériel à notre disposition. On a essayé mais on risquait de tout casser et de compromettre notre participation à la Power Stage de dimanche. On a donc décidé d'en rester-là. C'est frustrant car je me sentais plus fort qu'Ogier ici. On avait 8 secondes d'avance au dernier intermédiaire et je pouvais gagner ce rallye et augmenter encore mon avance au championnat. »

Au lieu de cela, il va perdre pas mal de plumes et risque de voir fondre sur lui Sébastien Ogier mais aussi Ott Tanak. « Que puis-je y faire ? On va tenter de limiter les dégâts en visant les cinq points bonus dimanche. Ce n'est pas la fin du monde. Il reste trois courses. On est compétitifs. On reste favoris pour le titre. »

Dans leur incroyable malchance suite à leur premier abandon de l'année, Thierry et Nicolas ont cependant été soulagés de voir que Seb Ogier avait lui aussi connu des soucis dans la spéciale suivante. « Après un sommet, cela a tapé fort dans un trou à l'avant droite. J'ai cassé un triangle de suspension, » racontait le Gapençais les mains noires avec un doigt ensanglanté. « On a perdu 16 secondes dans la spéciale. Heureusement, on avait la pièce à bord. Pendant plus de vingt minutes, je me suis dès lors lancé dans une grande séance de mécanique. J'ai cru que je n'y arriverais jamais. J'ai failli abandonner, j'étais à bout de force. Je ne parvenais pas à faire rentrer le triangle dans le berceau. Finalement, c'est passé. Ouf ! J'ai pointé six minutes en retard au départ de l'ES9, soit une minute de pénalité, mais j'ai réussi à signer le scratch. »

A mi-journée, alors qu'il reste une boucle de trois spéciales, Sébastien Ogier a donc chuté au 4e rang, à 46 secondes du leader Andreas Mikkelsen et dix secondes de la 2e place d'Ott Tanak. Jari-Matti Latvala complète un podium provisoire qui risquer. encore fort de changer. « On va essayer de remonter au max, » concluait Ogier. « C'est râlant. Il y avait une bonne opération à faire. Je n'ai vraiment pas de réussite cette année. »

Quoi qu'il arrive, on devrait assister demain après-midi à un resserrement en tête du championnat avec non plus deux mais peut-être trois candidats au titre. Et toujours Thierry Neuville en tête ? Oui à condition que Sébastien Ogier ne remonte pas premier.

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