Loeb peut-il viser un 10e titre ?
À 44 ans, le nonuple champion n’est pas chaud pour un retour à temps plein. Mais...
- Publié le 30-10-2018 à 13h59
À 44 ans, le nonuple champion n’est pas chaud pour un retour à temps plein. Mais...
Ils sont très rares les grands sportifs à avoir réussi à s’imposer pour leur retour au plus haut niveau, en championnat du monde. Surtout à 44 ans!
En sport auto, le retour du quarantenaire Michael Schumacher chez Mercedes fut loin d’être gagnant même s’il est juste de préciser que sa monoplace de l’époque n’était pas encore au top.
Dans l’histoire du sport mondial, on se souvient juste du retour très médiatique du plus grand basketteur de tous les temps, Michael Jordan, lors de la saison 2002-2003 de NBA qui fut toutefois loin d'être couronnée de succès.
D’un autre côté, vous nous direz que Sébastien Loeb n’a jamais vraiment raccroché son casque. Depuis qu’il a quitté le WRC à temps plein voici six ans, il a continué à courir dans un peu toutes les disciplines. On l’a vu ainsi en GT3, en Porsche Supercup, en WTCC (Tourisme), en rallye-raid, à Pikes Peak (avec la victoire à la clé) et ces deux dernières années en WRX, le championnat du monde de rallycross.
Le Rallye de Catalogne était par ailleurs sa troisième pige de la saison après le Mexique et la Corse où il avait déjà confirmé qu’il n’avait rien perdu de son talent. Mais une crevaison au pays des cactus et une inhabituelle sortie de route d’entrée de jeu en Corse l’avaient empêché de déjà monter sur le podium.
En Espagne, certains rabat-joie ont souligné qu’il avait bénéficié d’une meilleure position de départ et de la meilleure WRC sur asphalte (rappelons que Kris Meeke avait dominé la course voici douze mois sur la même C3) pour signer son mémorable exploit. Ce n’est pas totalement faux, mais...
"Jeudi, ma position de départ m'a plutôt désavantagé car je partais deuxième et la spéciale show s’est nettoyée au fil des passages, ce qui m’a coûté une dizaine de secondes", soulignait l’Alsacien. "Et vendredi, le balayage n’a pas été aussi important que cela."
Disons que cela a compensé son manque de rythme.
Sur le bitume ensuite, mouillé puis sec, son expérience et un beau coup de poker pneumatique lui ont permis de faire la différence et de mater les trois jeunes candidats au titre.
De quoi lui donner l’envie de revenir en WRC ?
"Je ne sais pas vraiment. Il est clair qu’après mon premier scratch, je me suis dit ‘p... je suis encore bon’. Le rallye est vraiment ma discipline de prédilection. Je m’imaginerais encore plus être encore champion du monde en WRC qu'en rallycross. Le problème c’est que je sais pourquoi j’ai arrêté. C’est très prenant, une saison de rallye. Je ne suis pas très chaud pour repartir là-dedans pour un programme de 14 courses. Quelques rallyes d’accord, mais tout un championnat, cela demande à réfléchir. D’un autre côté, faut que je me trouve quelque chose car je ne me sens pas encore prêt pour le jardinage."
Avec sa pointe de vitesse et son expérience, il pourrait pourtant être un bon candidat au titre, un pilote capable de gagner partout ou presque. Le problème maintenant est que Citroën a déjà cassé sa tirelire pour Sébastien Ogier. Une cohabitation entre les deux coqs français n'aura plus lieu, si ce n’est occasionnellement. Il reste certes les pistes Hyundai et Ford qui auraient bien besoin de renfort pour 2019, mais Seb Loeb ne possède-t-il pas un contrat à vie avec PSA? "Je ne sais pas. On va voir ce qu'ils me proposent. Je dois penser à tout cela."
Rendez-vous à Monte-Carlo alors ? "On verra si je suis dans le coin en janvier", nous a-t-il lancé en boutade.
Reverra-t-on le nonuple champion au départ de la saison WRC 2019 ? Pour un mini programme voire plus ? On prend le pari que oui... "Se battre avec les jeunes, cela vous fait rester jeune", conclut dans un clin d’oeil le maître Loeb avant de célébrer sa victoire sur la digue de Salou en perpétuant la tradition du flip arrière. Tout cela en combinaison, sans échauffement et à 44 ans.
Chapeau l’artiste!