La chance du (futur?) champion: Neuville a augmenté son avance alors qu'il s'apprêtait à perdre des points
- Publié le 19-08-2018 à 13h47
- Mis à jour le 20-08-2018 à 10h52
Un analyse signée Olivier de Wilde.
A côté de la plaque et de ses réglages durant trois jours avant de trouver enfin le bon réglage d'amortisseurs arrière ce dimanche où il signa même son seul scratch du rallye, Thierry Neuville s'apprêtait samedi midi à perdre des plumes par rapport à son rival direct Sébastien Ogier. On craignait même assister à un tournant du championnat, plus psychologique que mathématique.
Mais vingt-quatre heures plus tard, la situation s'est complètement retournée à l'avantage de notre compatriote qui, un brin chanceux il faut l'avouer, a effectué un pas supplémentaire (mais loin d'être définitif attention) vers son premier titre mondial.
Cela a commencé par la crevaison consécutive a une touchette avec un gros « inkelstein » de Sébastien Ogier perdant près de deux minutes et dégringolant de la 2e à la 9e place. Même si au final, il a pu remonter quatrième, le Français a perdu deux points sur le Belge alors qu'il espérait en reprendre le triple.
Ensuite, alors qu'ils espéraient à peine conserver leur 4e place, Thierry et Nicolas ont profité des abandons quasi simultanés de Jari-Matti Latvala et de Dani Sordo à l'issue de l'antépénultième spéciale de ce Rallye d'Allemagne. « Thierry est vraiment très chanceux, » a spontanément déclaré - dans un langage nettement moins poétique - le vainqueur Ott Tanak qui espérait évidemment reprendre plus que dix unités à notre représentant pour se relancer dans la course au titre mondial.
Après pas mal de déveine l'an dernier, Thierry mérite bien d'avoir un peu de réussite. La roue semble tourner en sa faveur.
Alors qu'il reste 4 courses à disputer et un maximum de 130 points à distribuer, son avance est désormais de 23 unités, soit un peu moins d'une victoire. Restons prudents et ne vendons toutefois pas la peau de l'ours Ogier. Car il suffirait d'un abandon du pilote Hyundai conjugué à une victoire du quintuple champion pour remettre les compteurs quasi à zéro. Et, paramètre important, ouvrir la route constituera un handicap lors des quatre dernières joutes, en Turquie dans moins de quatre semaines, puis au Pays de Galles, en Espagne et surtout en Australie. Seb Ogier a donc encore son sort entre les mains. Et n'est pas du genre à baisser les bras. Même si la réussite semble aujourd'hui avoir changé de camp... On dit généralement que la chance sourit au champion. Espérons que dans ce cas-ci, l'adage s'adresse au futur couronné...