Vincent Vosse : "Deux voitures et Thierry Tassin à la gestion sportive en DTM"
Le team belge Audi WRT a entamé, ce mardi à Jérez, sa préparation de la saison 2019 en DTM.
- Publié le 11-12-2018 à 15h19
- Mis à jour le 11-12-2018 à 15h20
Le team belge Audi WRT a entamé, ce mardi à Jérez, sa préparation de la saison 2019 en DTM.
Un nouveau défi pour lequel l'écurie montoise s'est encore renforcée avec le recrutement d'une vingtaines de nouvelles personnes. Car les programmes en Blancpain GT Series et WTCR ne seront pas abandonnés. Que du contraire. Et la trêve sera de très courte durée car après le Trophée des Nations début du mois à Bahreïn, Audi WRT s'alignera aux 24H de Dubai et de Daytona le mois prochain.
Vincent, quel bilan tirez-vous de la saison 2018 de votre équipe WRT ?
"Cela n'a pas été notre saison la plus brillante même si on s'est battu pour le titre jusqu'au bout dans les cinq championnats dans lesquels on était engagés. On a eu des superbes courses et des magnifiques victoires comme à Monza ou lors des 12H de Bathurst, mais on a aussi connu des moments difficiles. Notre disqualification des essais à quelques heures du départ des 24H de Spa a bousillé notre week-end. La décision prise à la légère d'un commissaire sportif bloquant notre voiture en parc fermé durant toute la nuit pour qu'il ait le temps d'aller manger tranquillement avec ses collègues le vendredi soir nous a empêché de bien préparer la course de la voiture du poleman Dries Vanthoor. Cela a gâché la fête. Et c'est d'autant plus regrettable qu'après coup, certains techniciens en chef de SRO nous ont avoué que ce n'était pas vraiment ce qu'ils pensaient. Audi Sport a démontré que leurs calculs n'étaient pas tout à fait justes. Certaines personnes ne voulaient pas que l'on gagne et elles y sont arrivés. Les trois minutes de pénalité ont été le coup de grâce. Certains de nos pilotes se sont néanmoins mis en avant. On a eu un Dries explosif tout au long de la saison en GT3. Jean-Karl Vernay s'est toujours battu aux avant-postes en WTCR et TCR Europe mais a dû se consoler avec le titre en TCR Benelux. Le Français aurait pu gagner à Macao, mais il s'est fait harponner au freinage du 3e virage."
Votre dernière course lors de la Nations Cup de Barheïn a été à l'image de votre saison. Pas de chance...
"Tout à fait. Nous étions tous très déçus. Après avoir signé les deux poles et gagné la première manche, on croyait à fond pouvoir faire gagner l'équipage belge. Hélas, par deux fois, on s'est fait accrocher. Enfin, on ne va pas s'apitoyer sur notre sort. Le positif est que Charles Weerts s'est révélé pour ses débuts en GT3. Ce qu'il a fait est incroyable avec le peu d'expérience qu'il avait en GT. Comme Gilles Magnus en début de saison à Zolder, Charles a confirmé que les écoles du karting et de la monoplace sont les meilleures. Je suis fier aujourd'hui quand je vois où sont déjà arrivés les quatre pilotes qui composaient la WRT Karting Academy il y quatre ans, Charles mais aussi Maxime, Gilles et Ugo. Quand à Mike Den Tandt, il a prouvé après quinze ans d'absence qu'il n'avait rien perdu de son talent."
La grosse surprise de cette saison, c'est bien sûr l'annonce de l'engagement de WRT dans le DTM 2019.
"Je connais bien Dieter Gass depuis un certain déjà. Je gère la carrière de Robin Frijns et on s'est donc déjà rencontré quelques fois pour parler DTM. Lorsque l'occasion s'est présentée suite au retrait de Mercedes, on n'a pas hésité longtemps. C'est une magnifique catégorie. Un pas en avant et un nouveau challenge pour une équipe qui sera bien sûr renforcée. J'ai recruté pas mal de nouvelles personnes (une vingtaine) pour ce projet auquel va se consacrer Thierry Tassin qui abandonne donc la gestion de la Blancpain GT Series."
Quels pilotes vont rouler sur vos voitures ?
"Il faut savoir que nous ne sommes pas un team officiel. Plutôt une sorte de Junior Team soutenu par l'usine. Il n'est donc pas question d'aligner des pilotes Audi Sport comme Fred Versvish ou Dries Vanthoor qui continuera à rouler pour nous en Blancpain. Il nous faut deux bons pilotes issus de la monoplace, F2 ou F3, avec un certain budget. Nous testons cette semaine à Jerez Jonathan Aberdein, Sacha Fenestraz et Benoît Tréluyer (ndlr : ce dernier est sans doute là pour servir de valeur étalon pour les jeunes). Aucun n'a encore signé avec nous mais un des trois au moins fera partie assurément de notre équipe 2019."
Quelles seront vos ambitions pour cette première saison en Allemagne ?
"Prendre nos marques, mettre l'équipe en place. On est engagé sur du long terme. Tout le monde repart avec une nouvelle voiture, une nouvelle motorisation avec un 4 cylindres turbo. Les voitures seront encore plus puissantes, avec plus d'appui."
Cela signifie que vous allez un peu réduire la voilure dans les autres compétitions dans lesquelles vous étiez présents ces dernières années ?
"Non, au contraire. On continue avec deux Audi RS3 en WTCR, le Championnat du Monde de Tourisme. Une présence en TCR Europe est toujours à l'étude. Nous disputerons les Blancpain Sprint et Endurance Series avec minimum deux Audi R8 LMS, sans doute trois car je voudrais aligner un ou deux teams de jeunes en Silver Cup."
Vous reverra-t-on encore aux 24H de Dubai ?
"Oui, on sera présent avec une voiture. Et il y aura bientôt une annonce concernant les 24H de Daytona. Nous ne défendrons pas notre titre à Bathurst. Par contre, il y a de fortes chances pour que l'on redispute l'Intercontinental GT Challenge. Quant aux 24H du Nürburgring, cela reste à discuter. J'ai une réunion à ce sujet chez Audi Sport le 17 décembre."
Sur quel championnat vous verra-t-on le plus personnellement ?
"Je vais essayer de me diviser en trois. Il n'y a qu'un seul clash avec le DTM. Ce ne sera pas facile d'autant que je voudrais consacrer aussi un peu plus de temps à ma famille. 2019 sera une année importante pour mon fils Jules et je voudrais pouvoir le soutenir au maximum."