Marc Marquez, l’ange zélé
L’Espagnol ne se précipita pas pour prendre la tête du Grand Prix. Mais après sept tours, l’histoire était écrite.
- Publié le 06-05-2018 à 21h57
- Mis à jour le 07-05-2018 à 16h48
L’Espagnol ne se précipita pas pour prendre la tête du Grand Prix. Mais après sept tours, l’histoire était écrite. Ange ou démon ? Cela dépend des jours, parfois de l’heure aussi. L’Espagnol, quadruple champion du monde en Moto GP, est comme ça. Impossible à vivre en Argentine, il fut récupéré par ses vieux démons. Puis, il y eut la démonstration d’Austin et la prestation angélique qu’il livra ce dimanche, chez lui, à Jerez de la Frontera.
Pourtant, il fit l’une ou l’autre chute ce week-end encore et notamment lors du warm up. Aux essais, il repousse les limites le plus loin possible, prend quelques risques pour voir jusqu’où il ne peut pas aller, mais en course, le plus souvent, il revêt le costume de l’ange zélé. Hier, parti en cinquième position, il prit le temps nécessaire afin de remonter ses adversaires. Il lui fallut sept tours pour s’offrir le scalp de Crutchlow, Zarco, Pedrosa et Lorenzo.
L’Espagnol de la formation Ducati, ancien champion du monde, était le plus dur à cuire. Mais, comme les autres, Lorenzo plia et se rendit alors qu’il restait encore 17 tours de course. Rapide, efficace et calculateur, Marquez ne fut plus jamais rejoint et profita même de la bagarre qui se tenait derrière lui.
Lorenzo, Dovizioso, bien revenu, et Pedrosa firent le jeu du futur vainqueur au point d’ailleurs de s’auto-éliminer. Il restait huit tours, Dovizioso vit enfin l’opportunité de dépasser son équipier mais il tira trop large. Lorenzo s’engouffra dans la brèche. Hélas, il fit chuter Pedrosa qui entraîna Dovizioso. Nous venions de perdre trois animateurs du Championnat, ce qui permit à Marquez de dérouler à l’aise et au tandem Zarco-Iannone de s’offrir les places sur le podium aux côtés du maître absolu.
Petrucci, finalement quatrième, domina son ami Valentino Rossi qui ne fut jamais en mesure de se battre pour les honneurs. Évidemment, la chute du trio magique permit à des pilotes privés de remonter dans la hiérarchie. C’est ainsi que Franco Morbidelli, toujours d’attaque ce dimanche, prit la neuvième place finale pour le plus grand plaisir de l’équipe belge, Marc VDS. Il termina juste devant le revenant Mika Kallio, ayant profité d’une invitation afin de participer à la manche espagnole.
Et, fatalement , les chutes des trois cadors mais aussi de Rins, Crutchlow et Luthi permirent à Xavier Siméon de progresser dans le peloton. Il prit la 17e place finale, ce qui est son meilleur score actuel en Moto GP.
Siméon : "Je n’ai pas apprécié !"
Il est passé de la 24e à la 17e position finale mais il n’a pas aimé cette course.
Gagnant sept places entre les qualifs et l’arrivée de l’épreuve, Xavier Siméon aurait pu être fier de son résultat mais il n’est évidemment pas dupe. Il a profité des abandons et des sorties de route pour remonter au classement.
"Je n’ai pas apprécié ce Grand Prix où les réglages étaient de moins en moins performants. On a modifié plein de choses pour obtenir plus d’adhérence à l’arrière mais on a juste rendu la situation encore plus difficile. Je n’étais pas en confiance et chaque fois que j’accélérais le rythme, la moto était prête à se dérober. Le seul élément positif ? J’ai augmenté mon expérience."
Tito Rabat, l’équipier de Siméon, n’a pas été beaucoup plus en verve ce week-end. Dix-septième sur la grille, il rejoignit l’arrivée en 14e position seulement. Il loupa complètement son départ et lorsqu’il se décida à hausser le ton, sa moto montra de nouvelles faiblesses. Pour son premier Grand Prix à domicile, Tito Rabat espérait mieux qu’une modeste place dont le seul avantage est de confirmer que l’Espagnol est toujours dans le Top 10 au championnat. L’équipe Avintia restera un jour de plus à Jerez afin de trouver quelques solutions en vue du Grand Prix de France. Il aura lieu dans deux semaines au Mans.
En Moto 3, Livio Loi a également vécu un week-end à oublier. Trentième des essais le vendredi, il loupa ses qualifications, prenant son envol en 28e position. Certes, il remonta de dix places, pour terminer l’épreuve en 18e position, non loin des points, mais cela ne pouvait le satisfaire. Il est dans un contexte où un Top 10 est un objectif très raisonnable.
"Ce fut un week-end particulièrement difficile à vivre, confirma Livio Loi. Lors du premier tour, j’ai perdu beaucoup de temps après avoir été touché par quelques pilotes trop impatients. L’écart avec le Top 10 était bien trop grand pour envisager une progression rapide. Je veux faire une croix sur Jerez dont je ne garderai aucun bon souvenir. Il faut maintenant travailler encore plus et revenir dans quinze jours avec de vraies solutions durables."
De fait, c’est tout ce qu’on peut lui souhaiter.