Lotterer: “Pas là pour faire troisième”
Mais battre les Toyota en dehors du Mans s’annonce tout de même compliqué...
- Publié le 04-05-2018 à 11h45
- Mis à jour le 04-05-2018 à 20h30
Mais battre les Toyota en dehors du Mans s’annonce tout de même compliqué...
Toujours sous contrat Porsche (il disputera les 24H du Nürburgring dans deux semaines pour le compte de l’usine), André Lotterer aura encore Toyota pour principal adversaire cette saison en WEC. Mais cette fois, l’Allemand de Nivelles roule sur un proto LMP1 non hybride privé de la réputée l’écurie suisse Rebellion. Il fera équipe durant cette Super Saison WEC avec Neel Jani et Bruno Senna.
André, après l’annonce du retrait de Porsche de la catégorie LMP1, votre priorité était de trouver un autre volant en WEC?
“Oui, j’adore ces voitures et le Mans que j’aimerais gagner une quatrième fois est mon épreuve fétiche. Rebellion est le meilleur team privé depuis quelques années déjà. L’équipage est top. C’était la meilleure opportunité.”
Vous n’avez pas essayé de rejoindre Toyota pour qui vous rouliez en Super Formula au Japon?
“On a eu des contacts. Mais j’ai refusé leur offre (bien meilleure financièrement que celle de Porsche) fin 2016. Peut-être l’ont-ils mal pris. Et puis ils ont déjà engagé un nouveau pilote. Un certain Alonso.”
Vous êtes là pour viser au mieux la 3e place derrière les deux Toyota usine?
“Non, on vient pour gagner. Mais bon, hormis au Mans où tout est possible, cela va être difficile de les battre avec leur système hybride et surtout leurs quatre roues motrices. OK, on peut compenser la puissance, d’accord on va aller plus vite en ligne droite, mais eux cela vient plus vite à chaque accélération. Nous on va devoir contrôler notre propulsion.”
Vous avez fait plusieurs simulations de longue distance.
“Oui, on est bien préparé. L’équipe Rebellion n’est pas débutante. On repart sur une base connue: le châssis Oreca LMP2 et le moteur Gibson de 2017 doté de plusieurs évolutions selon la règlementation LMP1. On doit avoir 700 chevaux sous la pédale, notre package aéro est performant, cela reste plaisant à piloter. La différence avec la R18 ou la 919 n’est pas énorme. Je pense que l’on va tourner dans des chronos similaires à l’an dernier. Ce n’est pas un gros pas en arrière.”
L’”Equivalence de Technologies” a récemment été revue en faveur des Hybrides car Toyota a déclaré que lorsqu’elles roulaient en conformité avec le règlement 2018 elles étaient moins rapides que vous. Vous y croyez à cela?
“Non. Ils essaient de mettre tout à leur avantage. Certaines personnes prennent des décisions influençant la course. Mais je ne veux pas faire plus de commentaires...”
Vous êtes plus rapides en lignes droites?
“Au Mans, cela devrait être le cas effectivement. On devrait pouvoir passer les Toyota dans les Hunaudières...”
Vous êtes les meilleurs des privés?
“Je l’espère. mais attention tout de même aux SMP avec Dallara.”
Qu’implique encore votre contrat Porsche?
“Je vais notamment rouler pour eux lors des 24H du Nürburgring avec le team de Timo Bernhard en compagnie de Cairoli, Bergmeister et normalement Kristensen.”
Et les 24H de Spa?
“Initialement cela tombait en même temps que la Formula E. Donc ce n’était pas possible. Maintenant cela pourrait encore changer...”
La 919 Evo va revenir à Francorchamps début juillet en lever de rideau des 25H Fun Cup. Avec vous cette fois au volant?
“Ils ont choisi Neel Jani la fois dernière pour le record car il pèse 20 kg de moins que moi! Ils ne négligent aucun détail. Mais pour une Démo devant mon public, là cela me plairait bien. Faut que je passe un coup de fil...”
“Je me fais plaisir en Formula E”
Voici encore un an à peine, il se moquait de l’électrique. Et maintenant, André Lotterer fait partie de ses adeptes: “J’étais sceptique à la base c’est vrai, mais en tant que pilote, franchement j’apprécie les courses en ville. A 200 km/h à ras des murs, il y a moyen de se faire peur. Ces monoplaces ne sont pas faciles à piloter, le niveau est très relevé, le championnat est complexe, c’est un défi intéressant. Le pilote ici fait encore une grande différence. OK, cela ne fait pas de bruit. Mais il ne faut pas comparer la Formula E au sport auto que l’on connaît. C’est quelque chose de différent. Mais de chouette quand même. Et puis ce n’est que le début. Dès l’an prochain avec la Gen2, cela va encore aller plus vite.” Samedi dernier à Paris, André s’est fait fortement critiquer par certains de ses collègues après avoir provoqué un crash avec Sam Bird. “A 300m de l’arrivée, je me suis retrouvé sans batterie, le moteur a coupé, la différence de vitesse était énorme. Je ne savais pas où me mettre et Bird m’a heurté. C’est ma faute, je découvre encore des choses. J’ai été pénalisé de 10 places sur la grille de la prochaine course à Berlin.”