Loix : "Le rallye est moins dangereux que la route"
La discipline ne doit pas être remise en cause en raison du décès de Rik Vanlessen
- Publié le 05-11-2018 à 09h29
- Mis à jour le 05-11-2018 à 12h16
La discipline ne doit pas être remise en cause en raison du décès de Rik Vanlessen Pour la troisième fois en quatorze éditions, le Rallye du Condroz a été endeuillé. Cette fois, la sécurité de l’épreuve ne peut pas être mise en cause. Pas plus que celle des voitures. C’est juste la fatalité. Un choc latéral brutal contre un gros pylône a retiré la vie samedi après-midi du côté de Ben-Ahin à Rik Vanlessen, un père de famille de 52 ans. L’ami et équipier de Steve Matterne dans la Skoda Fabia N°7 a fait un arrêt cardiaque et n’a pu être réanimé. C’est affreusement triste.
Kris Princen qui a perdu un ami s’est directement retiré de la course. Tout comme Grégoire Munster, fils du patron de la structure BMA pour laquelle roulait Rik. Le cœur n’y était plus. Une bâche noire sur la voiture recouverte d’une fleur, le champion de Belgique a fait preuve d’un grand respect. Mais ceux qui ont décidé de continuer n’en ont pas manqué pour autant. Car la passion qui anime ces pilotes et copilotes est plus forte que tout. C’est la même qui poussait Rik Vanlessen à accepter les risques du métier.
"Je ne voudrais jamais qu’on arrête le rallye si cela m’arrivait et Rik ne l’aurait pas voulu non plus", a déclaré Freddy Loix, parmi les premiers à tenter de le secourir avec l’aide d’un pompier présent sur les lieux du crash. "C’est la fatalité, on ne peut rien y faire."
Certains vautours ne parlant du rallye que lorsqu’il est endeuillé vont peut-être essayer de remettre la discipline en question. Mais ce serait absurde. Car les accidents mortels sont rares, le dernier datant de 2012 à Bocholt quand l’équipage d’une Mitsubishi s’était tué à la suite d’une mauvaise réception d’un jump.
"Je me sens en sécurité dans ma Skoda, mais un choc latéral comme cela est ce qu’il y a de pire. Le Hans ne nous protège pas face à ce type d’impact", expliquait Kris Princen. "Les organisateurs n’ont rien à se reprocher. C’est un malheureux accident. Il y a statistiquement et proportionnellement plus de morts en football, en cyclisme ou sur la route tous les jours", reprenait Freddy Loix. "Les rallymen ne sont pas des fous. On pratique notre sport sur des routes fermées, avec des voitures renforcées, arceautées, en portant un casque, un Hans, une combinaison anti-feu et toujours une ambulance et des secouristes à proximité. Mais, le risque zéro n’existe pas. Comme en ski, en moto ou dans d’autres sports extrêmes. On l’accepte et on est tous choqués quand un d’entre nous ne revient pas. Mais jamais personne ne veut la mort du rallye."
Sauf ceux qui sont déjà contre et veulent profiter de la situation pour nuire à la discipline. Reposez en paix au paradis des copilotes M. Vanlessen. Condoléances à la famille et longue vie au rallye.