La date des 6h de Fuji avancée pour Alonso, et c’est la zizanie !
- Publié le 10-02-2018 à 21h33
- Mis à jour le 10-02-2018 à 21h34
La manche japonaise du WEC est désormais en clash avec Petit Le Mans et le Super GT, ce qui ne fait pas que des heureux…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les ouailles du Championnat du Monde d’Endurance se gargarisent à l’idée d’accueillir Fernando Alonso. Il y a quelques jours, l’Espagnol a enfin été confirmé dans le baquet de la Toyota TS050 Hybrid n°8 aux côtés de Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima. Le pilote McLaren devait disputer l’intégralité de la saison 2018-2019, à l’exception des 6 heures de Fuji en raison d’un clash avec le Grand Prix des Etats-Unis à Austin.
Ni une ni deux, sans qu’Alonso ait demandé quoique ce soit explicitement (le pauvre...), les organisateurs du WEC ont annoncé que la date de l’épreuve nippone était avancée d’une semaine pour se tenir finalement le week-end du 14 octobre. Sauf que l’initiative a été avalée de travers par de nombreux acteurs de l’univers des courses d’endurance. En effet, Fuji tombe désormais en conflit direct avec Petit Le Mans, finale du championnat IMSA et épreuve légendaire aux USA. Et de nombreux pilotes à l’instar d’Olivier Pla, Mike Conway, Bruno Senna ou encore Nick Catsburg devaient courir à Road Atlanta…
Les commentaires de mécontentement n’ont pas tardé à fusé, notamment sur Twitter. « Je suis dégoûté par cette situation ! », a fustigé Harry Tincknell, pilote officiel Ford. « Cela prouve tout le respect que le WEC a envers les teams et les pilotes... ». Son équipier Olivier Pla a également eu tenu à donner son avis : « Nous sommes des professionnels et notre présence à Petit Le Mans est capitale pour Ford. C'est un manque total de respect et de considération pour les spécialistes de l'endurance pour faire plaisir à un seul pilote... ». Simon Dolan, ancien lauréat des 24H du Mans en LMP2, va plus loin : « Il y a environ 90 pilotes qui doivent courir à Fuji. Et tout est chamboulé à cause d’un seul individu. Voyez-vous ça dans d’autres sports ? »
La solution avancée par Gérard Neveu, promoteur du WEC, était toute simple : modifier la date de Petit Le Mans afin de gommer le clash. Refus catégorique de l’IMSA qui, désireuse de ne pas se faire marcher sur les pieds, a indiqué qu’un changement de date provoquerait beaucoup trop de complications, notamment au niveau télévisuel, événementiel et logistique.
La situation a également des répercussions du côté du Super GT nippon puisque la manche d’Autopolis entre également en clash avec Fuji. Et met… Toyota dans une situation embarrassante puisque Kazuki Nakajima et Kamui Kobayashi ont également des engagements dans ce championnat ! L’ironie dans tout ça, c’est que le Super GT avait justement avancé la manche d’Autopolis aux 13 et 14 octobre pour éviter un clash avec le WEC. « Quel dommage ! », a commenté Jenson Button, désormais pilote Honda au Japon. « Les victimes dans cette histoire sont les pilotes qui ont un contrat dans différents championnats, mais aussi les fans. »
Du côté du WEC, on préfère se mettre en position défensive. « Lorsqu'on prend une décision comme celle-là, vous savez que cela ne va pas plaire à tout le monde. », a reconnu Gérard Neveu. « Nous avons placé l'intérêt du championnat en premier lieu et quand on a quelqu'un du calibre d'Alonso, qui plus est courant pour Toyota, comment se passer de lui pour notre épreuve au Japon ? ».
On a surtout l’impression que le Mondial d’endurance a voulu frotter la manche de Toyota, dernier constructeur engagé en LMP1 et qui apporte une manne financière non négligeable au championnat. Et de tout faire pour maximiser les retombées générées par la présence d’Alonso, qui a assurément joué un rôle dans la bonne tenue du WEC pour 2018-2019 alors que nombreux étaient ceux qui annonçaient le naufrage il y a quelques mois. Et d’un point de vue sportif, il serait regrettable que le double champion du monde de F1 rate le titre suite à sa seule absence à Fuji.
Une situation cocasse serait que l’Espagnol, après une énième défaite de Toyota au Mans, décide de claquer la porte pour se focaliser sur la F1. Là, beaucoup de personnes l’auraient vraiment mauvaise…