Jean-Marc Fortin, principal outsider sur le Dakar : "Gagner en battant Peugeot !"
- Publié le 04-01-2018 à 17h55
- Mis à jour le 04-01-2018 à 17h59
Jean-Marc Fortin et le team Overdrive font figure de principal outsider sur ce 40e Dakar Une victoire sur le Dakar, Jean-Marc Fortin en rêve depuis près de vingt ans. Et si, par le passé, le coup n’est pas passé loin, le Huttois sait que cette 40e édition aura une saveur toute particulière.
"En sachant qu’il s’agit de l’ultime Dakar du Team Peugeot, j’aimerais autant l’emporter cette année. Cela aurait une toute autre saveur !", lance le directeur sportif du Team Overdrive qui alignera pas moins de 10 Pick-up Hilux sous la bannière Toyota Gazoo Racing Overdrive. "En plus de 7 voitures clients, nous alignerons trois voitures de pointe pout Nasser Al-Attiyah, Giniel De Villiers et Bernhard Ten Brinke"
Trois Hilux entièrement nouveaux bénéficiant d’une nouvelle réglementation technique édictée en septembre dernier par la FIA. Plus de débattements de suspension, un poids revu à la baisse, mais également un moteur central favorisant nettement la répartition des masses…
"Un step important a été fait", poursuit le Huttois. "Un autre pas très important réside dans les nouveaux pneus développés par BF Goodridge pour les 4x4. Cela nous offre plus de possibilités aujourd’hui."
En deux mots : il paraît évident que pour son ultime participation au Dakar, le Team Peugeot devra composer avec un adversaire de taille… "C’est exactement ce que nous espérons", embraye notre interlocuteur. "Peugeot aura d’autant plus de pression que, si j’ai bien compris, il s’agira également de la dernière course de Sébastien Loeb en Rallye-Raid. J’imagine que le désir est grand, à tous les niveaux chez le constructeur français, de voir Loeb remporter ce Dakar, ce qui ne leur facilitera certainement pas la tâche de gestion au sein du team. J’espère qu’avec des champions comme Carlos Sainz et surtout Stéphane Peterhansel, ils vont se mettre la pression en interne… en tout cas jusqu’à quatre jours de l’arrivée. Car si Loeb se bagarre en tête avec Peterhansel en vue de l’arrivée finale, on imagine bien de quel côté tombera la pièce de 50 centavos…"
Loeb face à Nasser Al-Attiyah : voilà le duel attendu sur les quelque 9.000 kilomètres entre Lima et Cordoba même si le budget du constructeur français est cinq fois supérieur à celui du team belge, basé à Villers-le-Bouillet.
"C’est Anderlecht face au Real Madrid en Champions League ", poursuit Jean-Marc Fortin. "Sauf que je suis persuadé qu’avec Al Attiyah et Baumel, nous possédons le meilleur équipage actuel dans la discipline…"
Et pour cause, invaincu en 7 manches de la Coupe du Monde, dont une victoire sur Loeb et peugeot, en octobre dernier au Maroc, le binôme a raflé une nouvelle couronne cette saison.
"Personnellement, si nous devons gagner, j’aimerais autant que ce soit cette année en battant Peugeot…"
"Michel Périn ? C'est un renfort"
Quadruple vainqueur du Dakar aux côtés de Pierre Lartigue (1994, 95 et 96) et avec Nani Roma (2013), Michel Périn qui a mis fin à son contrat avec X-Raid le 31 mai dernier, renforcera cette année le team Overdrive en remplacement de Stéphane Prévot aux côtés du Néerlandais Bernhard Ten Brinke.
"C’est un renfort qui nous offre trois des meilleurs co-pilotes du plateau", souligne Fortin, lui-même ancien co-pilote. "Avec Périn et Baumel, nous couvrons quasiment 30 ans de rallye-raid, c’est dire l’expérience qui sera partagée au sein du team !"
"On a appris de nos erreurs..."
On le sait, le tracé de cette 40e édition du Dakar plongera d’emblée le peloton dans le vif du sujet avec 5 étapes disputées dans les dunes et le sable péruvien. " C’est un tracé qui nous convient plutôt bien ", précise Jean-Marc Fortin. "L’expérience des dernières courses, notamment au Maroc où Nasser ouvre la piste, démontre que nous sommes capables de faire la différence sur les Peugeot dans ce type d’étapes. Donc le but est de sortir du Pérou avec un certain avantage. Car nous allons souffrir en altitude sur les deux étapes boliviennes avant de redevenir compétitifs sur l’Argentine…"
Pour autant, il faudra éviter les faux pas et notamment un excès d’enthousiasme… comme ce fut le cas l’an dernier.
"Nous avons appris de nos erreurs ", précise encore Fortin. "Nasser avait connu de gros soucis mécaniques lors de la première petite étape de 25 kilomètres. Une surchauffe due à une erreur humaine au sein du team. Mis sous pression par Loeb, il avait survolé la première partie de la 3e étape avant de partir à la faute. Il était sur un rythme de Baja… Mais après avoir passé toute la saison avec Overdrive, il se retrouvait subitement avec des mécanos sud-africains. Tout cela a changé…"