Guillaume Deflandre: "Quand on sait maîtriser une Nascar, on sait tout piloter"
Rencontre avec le jeune spadois de 19 ans aborde la finale de la Nascar européenne à Zolder dans la position de leader du classement Elite 2.
- Publié le 19-10-2018 à 17h05
Rencontre avec le jeune spadois de 19 ans aborde la finale de la Nascar européenne à Zolder dans la position de leader du classement Elite 2.
La Nascar Whelen Euro Series n’est certes pas le championnat le plus médiatisé sur le vieux continent mais il ne cesse de grimper au fil des saisons. Contre un budget oscillant entre 50.000 et 70.000€, un pilote peut dompter un muscle car américain sur une poignée de circuits européens, le tout dans une ambiance typiquement US faite de pom-pom girls, confettis et musique country.
Guillaume Deflandre fait partie des animateurs du championnat ayant reçu la bénédiction de la sacro-sainte NASCAR américaine. Reconnaissable à sa très belle combinaison aux couleurs de la bannière étoilée, ce Spadois issu du karting dispute déjà sa 4e saison dans cette compétition. Il n’est certes pas le plus connu des pilotes belges au départ mais cela ne l’empêche pas d’arriver à Zolder, théâtre de la finale du championnat 2018, en leader du classement Elite 2 avec deux unités d’avance sur le Français Ulysse Delsaux.
Sympathique, loquace et très ouvert (comme doit l’être tout pilote de Nascar), Guillaume s’est confié sans le moindre tabou à Les Sports + sur sa belle aventure dans la variante européenne de la plus célèbre des compétitions réservées aux stock-cars.
Guillaume, tu roules en Nascar Whelen Euro Series depuis 2015. Comment en es-tu arrivé là ?
"Après le karting, un recruteur de talents m’a présenté à Jérôme Galpin, l’organisateur du championnat. Et comme tous les tests s’étaient montrés concluants, j’ai suivi cette piste. J’admets que c’est une discipline qui m’a toujours attiré. Quand j’étais petit, je regardais les courses à la télévision. C’est un spectacle très divertissant et entendre tous ces gros V8 est enivrant. Je n’ai pas laissé passer cette opportunité. Car, à partir du moment que je peux courir sur ce qui a quatre roues et un moteur, ça me convient parfaitement."
Ambitionnais-tu de jouer le titre en Elite 2 quand tu as débuté ta saison ?
"A vrai dire, je n’aurai jamais pensé que cela se passerait aussi bien. Cette année, je défends les couleurs d’une écurie suédoise, Memphis Racing, qui faisait ses débuts dans le championnat cette année. Mais nous avons beaucoup travaillé pour améliorer la voiture à chaque sortie. A Zolder, nous ferons tout pour que je puisse être champion en Elite 2 et accéder à la catégorie Elite 1 en 2019."
Souhaites-tu courir aux Etats-Unis à moyen-terme ?
"Si l’opportunité se présente, je la saisirai à pleines mains. J’ai déjà couru aux USA quand j’avais 15 ans et j’en garde un excellent souvenir. Au-delà d’être un gros fan du sport automobile américain en général, j’adore ce pays dans sa globalité."
Quel fut le meilleur moment de ta saison ?
"Assurément les demi-finales du championnat à Hockenheim où j’ai remporté ma 2e victoire de la saison après celle de Brands Hatch. C’était un circuit que j’avais hâte de découvrir en vrai après l’avoir foulé sur simulateur. L’équipe a beaucoup travaillé pour améliorer les performances de la voiture pendant le week-end. Mais surtout, je me suis énormément amusé là-bas. J’ai vécu des bagarres musclées avec d’autres pilotes et cela s’est souvent joué sur le fil du rasoir."
Tu fais partie d’une filière jeunes mise en place par le championnat. En quoi consiste-t-elle ?
"Team FJ et Jérôme Galpin ont effectivement mis en place le programme NWES afin de venir en aide à des jeunes pilotes déjà présents en Nascar ou qui ambitionnent d’y accéder. Nous sommes suivis afin de nous faire rouler aux Etats-Unis sur le long terme. C’est un projet qui est actuellement en cours de développement et qui doit grossir au fil des saisons."
La référence belge du championnat est PK Carsport. Quelle est ton opinion sur la débâcle que le team vit cette année ?
"J’avoue être assez surpris. Les voitures de l’équipe sont très rapides et bien préparées. PK a vraiment joué de malchance cette saison. Mais je suis certain qu’ils rebondiront tôt ou tard."
Selon toi, pourquoi un jeune pilote ne doit pas négliger l’option de la Nascar européenne ?
"Tout simplement parce que c’est un championnat où il y a beaucoup de niveau parmi les pilotes. Il est en croissance constante et le spectacle offert en vaut la chandelle. Pour moi, quand on sait maîtriser un stock-car comme ceux utilisés en Nascar, on sait tout maîtriser car nous ne disposons d’aucune assistance au pilotage. C’est le gros point fort de la série. Le travail que Galpin et son équipe ont réalisé au fil des saisons est colossal et il faut les féliciter pour cela."