Stoffel Vandoorne évincé par McLaren: pourquoi son départ est sa meilleure nouvelle depuis 2013
Analyse des raisons pour lesquelles ne plus voir le pilote belge en orange est positif...
- Publié le 03-09-2018 à 15h09
- Mis à jour le 04-09-2018 à 09h58
Analyse des raisons pour lesquelles ne plus voir le pilote belge en orange est positif...
A-t-il sauté pour permettre à son patron Zak Brown de sauver sa peau à la tête de McLaren ? Dans tous les cas, l’aventure de Stoffel Vandoorne au sein de l’écurie britannique s’arrêtera au soir du Grand Prix d’Abou Dhabi en novembre prochain. Même si apercevoir l’avenir d’un de nos compatriotes s’assombrir ne nous enchante guère, le voir quitter le navire de Woking en train de chavirer est néanmoins un soulagement.
Il s’agit peut-être de la meilleure nouvelle qui est arrivée à Stoffy depuis qu’il a été intégré dans la filière jeune de l’écurie britannique en 2013. A l’époque, tout le monde a applaudi son arrivée. Notre représentant avait désormais son destin entre les mains d’une équipe qui venait de remporter sept victoires lors de la saison précédente et qui faisait partie des candidates pour le titre mondial. Mais en réalité, la formation basée à Woking commençait à amorcer son déclin et surtout à multiplier les erreurs stratégiques.
Pendant qu’on coupait les têtes à tour de bras par manque de résultats, on a demandé à Vandoorne de prendre son mal en patience. Il aura fallu mettre à la retraite un Jenson Button toujours vert pour le titulariser en 2017. Là aussi, une erreur stratégique de la part de McLaren qui a non seulement écarté le champion du monde 2009 qui pouvait encore lui être utile mais a aussi envoyé son meilleur atout jeune à la guillotine. McLaren nous avait vendu Stoffel comme étant son prochain grand champion. Comme Kevin Magnussen avant lui, le team qui devait être son tremplin vers la gloire est devenu son aller-simple vers l’ombre.
Stoffel ne pourra donner qu’un nouvel élan à sa carrière en quittant les Oranges pourries. Allant de restructurations en restructurations qui ne sont pas sans rappeler les heures les plus sombres de… Ferrari, le staff de l’équipe anglaise est méconnaissable par rapport à la fin de l’ère Mercedes et évolue sur un système qu’on croyait appartenir au siècle dernier : quand quelque chose ne va pas, on se rejette la faute. Honda et bien d’autres en savent quelque chose. Pas étonnant que Jost Capito ait pris ses jambes à son cou au bout de quelques mois, effrayé par le manque de savoir-faire et de cohésion de cette écurie qui promet toujours monts et merveilles « Beaucoup de bling-bling mais peu de compétences », indiquera en substance l’ancien homme fort de Volkswagen Motorsport.
Il y a quelques années seulement, cette écurie mythique fondée par Bruce McLaren imposait le respect. Aujourd’hui, le blason s’est beaucoup terni et est synonyme d’échec. Pour un pilote, ce n’est jamais un bon plan d’aller risquer sa réputation au sein d’une écurie qui rime aujourd’hui avec « grandeur et décadence ». Carlos Sainz Jr prend un énorme risque en prenant la succession de Fernando Alonso. L’an prochain, elle aura droit au duo de pilotes le plus faible depuis 1995, l’Espagnol et encore moins le néophyte Lando Norris n'ayant pas décroché le moindre podium en Grand Prix. Faute de renouveau dans la réglementation technique, il sera étonnant de voir la future MCL34 se battre pour une place dans le Top 5.
Vandoorne va aussi se libérer de ce poison qu’est Fernando Alonso. Même s’il a toujours joué les hypocrites face aux caméras, le double champion du monde espagnol est un one man show et a tout fait pour que McLaren n’ait d’yeux que pour lui. La principale victime de cette politique est Stoffel, jamais loin de l’Asturien en performances. Alonso fait la pluie et le beau temps à Woking. Si Vandoorne est si bon, pourquoi alors avoir titularisé Carlos Sainz Jr, certes bon pilote mais dont l’entourage est ami avec Alonso ? En ajoutant le fait que Lando Norris est managé par Zak Brown, pas besoin de faire un dessin pour comprendre les conflits d’intérêt qui sévissent dans le Surrey…
Mais qu’on se rassure : à 26 ans, Stoffel a encore tout l’avenir devant lui. A lui désormais de transformer ce qui peut s’apparenter à un enterrement de première classe en une seconde naissance à sa carrière.