"On n’affiche pas complet": André Maes regrette la diminution du nombre de spectateurs au GP de Spa
Entretien avec l’organisateur André Maes (Spa GP) regrettant une diminution de l’ordre de… 8 à 9 % du public néerlandais.
- Publié le 21-08-2018 à 21h26
Entretien avec l’organisateur André Maes (Spa GP) regrettant une diminution de l’ordre de… 8 à 9 % du public néerlandais.
Bien rétabli d’un souci de santé, André Maes (68 ans), cheville ouvrière de la société Spa GP, est toujours sur le pont pour s’occuper de l’organisation et de la promotion du Grand Prix de Belgique qui doit avoir lieu en cette fin de semaine, à Spa-Francorchamps.
André, où en est-on dans la vente des tickets ? Le Grand Prix 2018 est-il sold out ?
"Non. L’an dernier, on avait limité à 100.000 par ordre de police et pour des raisons de sécurité. Et on était arrivé à 98.000. Aujourd’hui, on a clôturé la vente en ligne à 85.000 tickets week-end, ce qui veut dire 220.000 sur l’ensemble des trois jours. On devrait encore vendre 5.000 billets cette semaine aux guichets pour arriver à 90.000."
Comment expliquez-vous cette diminution de l’ordre de 8 à 9 % ?
"Tout d’abord, je tiens à préciser que les 10.000 spectateurs qu’il nous manque plus ou moins par rapport à l’an dernier sont tous néerlandais. Il y a deux explications : le retour du Grand Prix d’Allemagne à Hockenheim qui a attiré 10.000 spectateurs du Nord des Pays-Bas. C’est plus facile pour eux que de venir chez nous. Enfin, les organisateurs du Grand Prix d’Autriche ont fait une promo terrible en offrant des places de tribune spécialement dédiées aux supporters de Max Verstappen meilleur marché que les enceintes générales. Et vous connaissez les Néerlandais : si on leur dit que c’est moins cher…"
On parle de plus en plus de la mise sur pied d’un Grand Prix aux Pays-Bas, à Zandvoort ou Assen. Ce qui constituerait un gros manque à gagner pour SpaGP. Qu’en est-il ?
"J’en ai entendu parler. Mais, pour l’instant, j’ai reçu une lettre avenante à mon contrat stipulant qu’aucun autre Grand Prix ne sera organisé dans le Benelux avant l’échéance de notre bail, soit fin 2021. Nous sommes repartis pour au moins trois belles éditions."
Toujours aux mêmes conditions ?
"Oui, Liberty Media souhaitait une augmentation de 10 % du droit de plateau, mais on a réussi à prolonger au même prix."
Qui est toujours très (trop) cher puisque, même avec 98.000 tickets vendus en 2017, vous avez encore besoin d’un subside de la Région wallonne pour boucler le budget et arriver à l’équilibre financier. C’est dingue, non ? Cela signifie qu’organiser un Grand Prix ne peut pas être rentable ?
"Pourquoi croyez-vous qu’il n’y aura de nouveau plus de Grand Prix en Allemagne l’an prochain ? Que Barcelone et Silverstone tirent la langue. C’est compliqué. Et dans les Émirats ou autres pays émergents, c’est l’État qui paie. Ce qui est une concurrence déloyale pour les pays européens quand ils doivent négocier les prix. De manière directe, il est donc très difficile de couvrir les frais d’organisation avec la vente des tickets ou les contrats publicitaires. Par contre, une étude a démontré qu’un euro investi pour le Grand Prix en rapporte trois à la Région et cinq au fédéral en comptant les différentes taxes."
La présence d’un pilote belge comme Stoffel Vandoorne contribue-t-elle à remplir les tribunes ?
"Pas vraiment, non. Le Belge est moins supporter que le Néerlandais, question de mentalité. Ceux qui viennent sont là avant tout pour la F1 en général. Bien sûr, on est content qu’il y ait un de nos compatriotes au départ. Mais cela ne change rien dans les chiffres. D’ailleurs il n’y aura plus cette année de tribune Stoffel."
Que reste-t-il comme billets à vendre aux guichets ?
"Il reste environ 2.000 places dans la nouvelle tribune érigée à la sortie du Speaker Corner. C’est 195 euros pour les trois jours, soit 50 euros à peine en plus qu’une enceinte Bronze, mais vous avez une place assise. Sinon, il reste 300 places dans la Silver 3, une tribune située au niveau du Double Gauche."
Quid du trafic ? Pas de travaux sur les autoroutes avoisinantes ?
"Non, on nous a promis que tous les chantiers aux alentours seraient terminés. La voie d’accès au village de Francorchamps a été élargie jusqu’à l’hôtel du Roannay. Ce qui devrait contribuer à fluidifier un peu plus le trafic puisque les voitures devraient pouvoir rouler sur trois bandes plutôt que deux lors de l’arrivée vers les parkings."