Lewis Hamilton : "J’ai dû changer de style"
Moins agressif, le Britannique mène aux points malgré une étoile moins brillante
- Publié le 12-05-2018 à 07h22
Moins agressif, le Britannique mène aux points malgré une étoile moins brillante. À la veille de la cinquième manche du Championnat du Monde, ce week-end en Espagne, le duel entre Lewis Hamilton et Sebastian Vettel, mais aussi entre Mercedes et Ferrari, n’a jamais été aussi intense. Si la Scuderia semble disposer du meilleur matériel en ce début de saison, ce qui s’est traduit par deux victoires et trois pole lors des deux premiers GP, le Britannique pointe pourtant avec quatre points d’avance au championnat à l’heure de se rapprocher des bases européennes.
La faute à la maladresse de Max Verstappen en Chine puis à la voiture de sécurité et à une erreur de l’Allemand, quatrième seulement à Bakou après avoir mal géré le deuxième restart suite au strike des pilotes Red Bull. Deux dernières courses où Seb Vettel, en pole et en tête jusqu’à son arrêt, a cependant confirmé l’avantage pris par les Rouges durant l’hiver sur des Gris cherchant toujours à mieux exploiter leurs gommes.
Une période un peu plus difficile après quatre ans de domination faisant dire à certains - et non des moindres - que le quadruple champion tatoué n’avait plus la même motivation qu’auparavant. "Je ressens chez lui une certaine lassitude", avait lancé Bernie Ecclestone à la presse en Azerbaïdjan.
Une déclaration faisant le tour du monde à la vitesse de la lumière. Mais des propos totalement infondés selon Toto Wolff. "D’abord, je vous rappelle que sans une voiture de sécurité sortie au plus mauvais moment pour nous, Lewis aurait gagné dès le premier GP en Australie," souligne le directeur sportif de Benz. "L’inverse s’est produit à Bakou où nous avions laissé Valtteri (Bottas) en piste dans l’espoir justement de profiter d’une neutralisation. Malheureusement, il a joué de malchance en crevant après avoir roulé sur un débris, mais Lewis a pu en profiter. Un juste retour des choses en quelque sorte. Cela s’équilibre souvent sur une saison."
Et l’Autrichien de revenir sur ce délicat début de saison. "Pas notre meilleur de notre côté, en effet," reconnaît-il. "De l’autre côté, la Scuderia est forte. Mais il ne faut pas exagérer non plus. Quand cela ne marche pas pour nous, c’est la fin d’une ère. Et quand cela fonctionne, on détruit le sport. Pour dire la vérité, ce n’est pas Lewis qui n’a pas performé à son niveau habituel lors des derniers GP, c’est toute l’équipe. Avec un peu plus de réussite, on aurait pu en gagner deux ou trois autres. Mais ne vous inquiétez pas, notre champion a toujours le feu sacré, l’envie de se battre."
Et il l’a démontré ce vendredi. Après Valtteri Bottas le matin, Lewis a signé le meilleur temps l’après-midi. Plus discret en ce début d’année, le Britannique semble de retour aux affaires. Grâce peut-être a de nouveaux pneus Pirelli avec une bande de roulement plus fine faisant moins chauffer les gommes arrière. La solution pour remettre Mercedes au niveau de Ferrari ? "J’ai dû quelque peu changer mon style de pilotage en ce début d’année pour m’adapter à la voiture. J’ai roulé de manière moins agressive, cela me convenait moins", a reconnu Lewis. "Les évolutions apportées ici semblent bien fonctionner. Elles corrigent notre souci d’exploitation des pneumatiques. Je pense pouvoir lutter pour la pole. Mais cela s’annonce très serré. Avec Ferrari mais aussi Red Bull très proche ici... Une chose est certaine : si je décroche un 5e titre cette année, ce sera sans doute le plus dur. Et dès lors le plus beau", a déjà indiqué le rappeur de la F1, bien décidé à ne pas laisser Sebastian Vettel égaler Juan-Manuel Fangio avant lui.