Le vivier Red Bull est à sec: quelles solutions pour le taureau rouge?
- Publié le 30-08-2018 à 20h04
- Mis à jour le 03-09-2018 à 12h41
Toro Rosso est obligée de rappeler des anciens pour compléter ses équipages.
Créé en 2002, avant même le team F1 Red Bull (ex-Jaguar en 2005) puis Toro Rosso (ex-Minardi en 2006), le Red Bull Junior Team a donné des ailes à 55 pilotes de monoplace ou de karting.
Durant ces dix-sept dernières saisons, tous ont porté fièrement les couleurs des taureaux ailés. Plusieurs dizaines de millions d’euros ont été investis dans cette filière ayant permis à dix-neuf d’entre eux, soit un pourcentage tout de même de près de 40% de réussite, de réaliser leur rêve en accédant à la F1.
Il n’est jamais très facile de repérer les meilleurs jeunes et de leur permettre de gravir les échelons pour accéder au sommet.
Sur ces 17 ans , Red Bull a donc sorti jusqu’ici un quadruple champion du monde (Sebastian Vettel) et deux vainqueurs de GP considérés aujourd’hui comme des futurs champions potentiels : Daniel Ricciardo et Max Verstappen. Trois autres pilotes Red Bull évoluent actuellement en F1, soit près de 33 % du plateau, avec Carlos Sainz Jr, Pierre Gasly et Brendon Hartley.
Les treize autres arrivés grâce à l’une des quatre principales filières menant vers la F1 (avec Mercedes, Ferrari et Renault) sont le champion de Formula E Jean-Eric Vergne, le dernier vainqueur des 24h du Mans Sébastien Buemi et les sans-grades au plus haut niveau Enrique Bernoldi, Christian Klien, Narian Karthikeyan, Patrick Friesacher, Robert Doornbos, Vitantonio Liuzzi, Scott Speed, Jaime Alguersuari, Karun Chandok, Felipe Nasr et Daniil Kvyat.
Parmi les 29 pilotes ayant jadis défendu les couleurs Red Bull sans jamais atteindre le nirvana, les plus doués sont sans doute Neel Jani, Daniel Juncadella, Antonio Felix Da Costa, Tom Blomqvist, Robert Wickens ou encore l’actuel pilote de F2 Alexander Albon.
Depuis 2005, seuls trois pilotes ont réussi à rouler pour Red Bull en F1 sans être passés par la filière: David Coulthard et Mark Webber aux débuts de l’histoire, puis Sébastien Bourdais en 2008 à l’époque où le Français avait décroché quatre titres consécutifs en Indy et était managé par Nicolas Todt.
Mais depuis cette année, la filière semble à court de talents. En 2018, Toro Rosso a déjà dû repêcher un de ses anciens membres, le peu convaincant Brendon Hartley.
Et pour 2019, Helmut Marko (responsable de la filière) et Franz Tost (patron de Toro Rosso) se demandent bien à qui attribuer leurs deux volants. Garder le Néo-Zélandais pour l’un d’eux est un pis-aller. Ce n’est clairement pas un champion du monde. C’est peut-être le cas de Daniel Ticktum, vainqueur à Macao l’an dernier et actuel leader du championnat de F3 après s’être fait retirer sa licence durant un an pour avoir volontairement accroché un rival dans le tour de rentrée au stand. Le problème est que le Britannique n’a pas assez de points pour obtenir sa Super Licence F1.
Pour sa deuxième saison en Eurocup FR2.0, l’Américain des Pays-Bas Neel Verhagen déçoit fortement, tandis que Jack Doohan (fils du quintuple champion moto) et Dennis Hauger ne sont encore qu’en F4, les Britanniques Jonny Edgar et Harry Thompson évoluant, eux, toujours en kart.
Il n’y a donc pas dans la pépinière de talents prêts à éclater en F1. Alors que faire? Introniser un jeune tel Lando Norris (McLaren) ou George Russell (Mercedes) issus de filières concurrentes? Ou rappeler encore une valeur sûre dont on ne voulait plus après l’avoir déjà rétrogradée style Daniil Kvyat? Ce serait ridicule. Alors, même s’il n’est plus tout jeune, peu fun et pas issu de la filière, autant donner une vraie deuxième chance à Stoffel Vandoorne (titré devant le Russe en Eurocup FR2.0) de redéployer des ailes brûlées dans l’incendie McLaren.