Jacky Ickx se confie: "Ce qui arrive à Stoffel est cruel"

Jacky Ickx a pris le volant de sa Ferrari en prélude du Grand Prix de Belgique. Plus de trente ans après avoir mis un terme à sa carrière sur circuit, Jacky Ickx continue de susciter l’engouement et parle à toutes les générations. Il suffisait de voir le nombre de personnes, qu’il s’agisse d’amis, de fans, de commissaires et même de membres d’écuries de F1, l’encercler quand il a pris le volant de sa Ferrari 312B. Grâce à l’initiative du Club des V de Jean-Pol Piron ainsi que d’Etienne Van Eyll, celui qui a remporté huit Grands Prix de Formule 1 a pu reprendre le volant d’une monoplace avec laquelle il a disputé le Championnat du Monde en 1970.

L’émotion était très forte sur le coup de 12 h 50 quand le plus grand pilote belge de tous les temps a pris la piste pour effectuer deux tours de piste avant de rentrer dans la pitlane au milieu de nombreux fans surpris de voir une F1 faisant encore du bruit. Ne roulant pas du tout à un rythme de sénateur en piste, Monsieur Le Mans était le premier heureux de prendre le volant de cette superbe monoplace rouge qui a fait tourner beaucoup de têtes.

"Quand je pilote cette Ferrari, je me dis Mon Dieu ! Que le temps passe vite !, nous confie Monsieur Ickx.

"Cela fait depuis presque 50 ans que j’ai couru en Formule 1 avec cette 312B. Rouler en lever de rideau du Grand Prix de Belgique, sur ce magnifique circuit de Spa-Francorchamps, est formidable. C’est une très chouette expérience que de me produire devant toutes ces personnes. Cela permet aussi de montrer au public un petit morceau de l’histoire de la F1."

La Ferrari 312B n’est pas passée inaperçue dans le paddock de Spa-Francorchamps. Repeinte à l’identique de la livrée qu’elle arborait lors du Grand Prix de Belgique 1970, plus d’un a été séduit par celle qui est considérée comme une des plus belles F1 de tous les temps.

"Il s’agit du châssis n°4 avec lequel Clay Regazzoni a remporté le GP d’Italie 70", explique celui qui termina 8e à Spa cette année-là. "Rouler dans une Ferrari, une marque qui représente un des meilleurs moments de ma carrière, est toujours magique. En prendre le volant à Francorchamps, dans le cadre du Grand Prix, c’est un moment très précieux."

Une voiture avec laquelle il fut vice-champion dans des conditions particulières puisqu’il termina au championnat derrière Jochen Rindt, sacré à titre posthume.

"L’histoire de la saison 1970 fut belle dans mon cas. Le début du championnat fut compliqué car la 312B était une voiture nouvelle, la première équipée d’un 12 cylindres à plat. La deuxième partie de la saison fut superbe et j’ai pu gagner des Grands Prix à son volant. Je suis très heureux d’avoir fini vice-champion car le titre était dédié à Jochen. À mon époque, les F1 étaient bien moins sûres qu’aujourd’hui et il fallait une bonne dose de chance pour ne pas y rester."

Il y a dix-huit mois, Jacky Ickx déclarait que son compatriote Stoffel Vandoorne allait faire rêver la Belgique tout entière. On est finalement loin du compte, le Belge n’ayant eu droit qu’à des fours de la part de McLaren et voyant sa place en F1 menacée.

"Ce qui arrive à Stoffel est cruel. Qui aurait cru cela, il y a 2 ans ? Nous placions beaucoup d’espoirs en lui mais McLaren n’a pas tenu ses promesses. Cependant, il devait battre Alonso et il n’y est pas parvenu."

À 73 ans, celui qui a disputé 114 Grands Prix mérite plus que jamais notre respect…