Alonso: à 9 points d’être l’égal de Fangio
- Publié le 16-08-2018 à 09h46
- Mis à jour le 16-08-2018 à 09h47
Considéré comme un des plus grands pilotes de sa génération, l’Espagnol aura connu plus de revers que de réussites en F1 Qu’il soit admiré ou détesté, Fernando Alonso ne laisse personne indifférent. Pas étonnant que le double champion du monde ait suscité l’émoi quand il a annoncé son départ de la F1 à la fin de cette saison.
"Après 17 saisons passées au plus haut niveau, il est temps pour moi de passer à autre chose", a déclaré l’Espagnol.
Le Taureau des Asturies aura laissé son empreinte sur la F1 au cours des deux dernières décennies. Que cela soit avec Michael Schumacher ou Max Verstappen comme rival, l’enfant d’Oviedo aura toujours été sous les feux de la rampe. Il fascine, considéré comme le meilleur pilote de sa génération alors qu’il est moins titré que Vettel et Hamilton. À vrai dire, il a connu aussi une pléiade de désillusions. Pas étonnant dès lors que le fier Ibère, frustré par ces échecs, raccroche pour de bon.
"Il n’a pas réussi à tirer le maximum des opportunités, a indiqué Bas Leinders. Ne pas faire Monaco pour aller à Indy était un signe du changement de ses intérêts. Après avoir gagné Le Mans, c’était évident qu’il ne s’amusait plus en F1."
En faisant les comptes, il aura manqué 9 points à Alonso pour être quintuple champion du monde et égaliser Juan Manuel Fangio. Prometteur chez Minardi en 2001, Alonso s’affirma comme un leader chez Renault, à la belle époque du losange avec Flavio Briatore à la barre et des Michelin diaboliques. 2005 et 2006 seront une mise sur orbite avec deux titres mondiaux malgré les efforts de Räikkönen (McLaren) et Schumacher (Ferrari). El Naño ne ceindra jamais cette troisième couronne qui lui aurait permis de rejoindre son idole Ayrton Senna.
En 2007 , il fugue chez McLaren, vit une cohabitation houleuse avec Hamilton et rate le titre pour 2 points. S’ensuivent deux saisons chez Renault, totalement à la dérive. Alonso ne gagne que deux fois, dont un succès volé à Singapour après le crashgate. Puis vint l’épisode Ferrari où son jeu politique éclate au grand jour. Felipe Massa en fait les frais. Sans l’erreur stratégique de son équipe à Abou Dhabi 2010 et le strike de Grosjean à Spa 2012, il aurait réalisé son rêve d’être sacré en rouge.
"Il agaçait les écuries et toute personne travaillant avec lui, a souligné Jody Scheckter, champion du monde 1979. Vous ne remportez pas des titres ainsi."
À 37 ans, Alonso continue de susciter de l’intérêt. Tant mieux pour les championnats qu’il fréquentera dans le futur.
Un futur entre USA, WEC et… F1
Ce n’est pas le genre de Fernando Alonso de rester dans son fauteuil à la maison. L’Asturien a besoin de bouger et la fin de sa carrière en Formule 1 marquera le début d’un nouveau chapitre de son tableau de chasse. "Je veux vivre de nouvelles aventures", a confié Alonso. "Il y a plein de défis qui m’attendent au tournant. On verra bien de quoi le futur sera fait."
Quoi qu’il en soit, Alonso ne divorcera pas avec McLaren, son écurie "de cœur" comme il le dit si bien. En parallèle de ses activités avec Toyota en WEC, l’Espagnol serait le fer de lance d’une offensive du constructeur anglais en IndyCar, l’équivalent américain de la F1. Ayant disputé Indy 500 sur une Dallara orange, Nando disputerait cette fois l’intégralité de la saison sur une voiture alignée par le team Andretti ou Rahal avec un soutien financier et logistique de McLaren (une base américaine serait trop coûteuse pour Woking). "Si je roule aux USA, c’est pour faire tout le championnat. Ne faire qu’Indianapolis ne m’intéresse pas", avait déclaré Alonso qui rêve d’être champion en Indycar, en Endurance et en F1. Ce qu’aucun pilote n’a fait jusqu’à présent. Et pourquoi pas une pige en Nascar, le stock-car US faisant les yeux doux au latino.
Mais Alonso n’a pas pour autant fait une croix sur la F1. Si McLaren retrouve enfin les avant-postes, il pourrait demander à revenir et faire ses adieux en apothéose sur un 3e titre. "Je suis certain que l’équipe va retrouver son lustre d’antan. Ce sera peut-être le bon moment pour moi pour revenir."Les premiers Grands Prix de 2019 seront cruciaux. Le fiasco McLaren-Honda avait poussé son ancien équipier Jenson Button à la retraite.
En ambassadeur de la marque anglaise, Nando se laissera-t-il également tenter par une pige aux 24H de Spa sur une 650S GT3 ? Zak, si tu nous lis…
Fernando Alonso : son CV
Né le 29 juillet 1981 à Oviedo (Espagne)
1988-1998 : karting
1999 : Formule Nissan (champion)
2000 : Formule 3000 (champion)
2001 : Débuts en F1 chez Minardi (23e, 0 pts)
2002 : Essayeur chez Renault
2003 : Titulaire chez Renault (2 poles, 1 victoire, 6e, 55 pts)
2004 : Renault (1 pole, 4e, 59 pts)
2005 : Renault (champion du monde, 6 poles, 7 victoires, 133 pts)
2006 : Renault (champion du monde, 6 poles, 7 victoires, 134 pts)
2007 : McLaren (2 poles, 4 victoires, 3e, 109 points)
2008 : Renault (2 victoires, 5e, 61 points)
2009 : Renault (1 pole, 9e, 26 points)
2010 : Ferrari (2 poles, 5 victoires, 2e, 252 pts)
2011 : Ferrari (1 victoire, 4e, 257 pts)
2012 : Ferrari (2 poles, 3 victoires, 2e, 278 pts)
2013 : Ferrari (2 victoires, 2e, 242 pts)
2014 : Ferrari (6e, 161 pts)
2015 : McLaren (17e, 11 pts)
2016 : McLaren (10e, 54 pts)
2017 : McLaren (15e, 17 pts), participation à Indy 500 (Abandon)
2018 : McLaren (9e, 44 pts), FIA WEC avec Toyota (2 victoires)