Didier de Radiguès préface le GP de France: "Siméon doit franchir un cap"
Consultant pour la RTBF, Didier de Radiguès connaît la moto comme sa poche. La preuve...
- Publié le 17-05-2018 à 18h18
- Mis à jour le 18-05-2018 à 10h57
Consultant pour la RTBF, Didier de Radiguès connaît la moto comme sa poche. La preuve...
Entrons directement dans le vif du sujet, cher Didier. Qui sera champion du monde ?"S’il n’organise pas sa chute, que ce soit au propre comme au figuré, alors, Marc Marquez se succédera à lui-même. Il est le plus rapide et souvent le plus efficace. L’osmose avec son équipe et sa moto est parfaite. Les Honda d’usine sont, à mon avis, les plus performantes. Cela dit, son pilotage est à risques et il joue constamment avec les limites. Il tombe régulièrement afin de voir jusqu’où il peut aller et ses chutes se font par l’avant, ce qui est moins dangereux sur le plan physique. Attention quand même : en moto, on peut toujours se faire mal et Marquez n’est pas au-dessus des lois de la gravité. On dirait un pilote de rallye qui serait aussi le meilleur pistard."
À quelques heures du Grand Prix de France sur le circuit Bugatti du Mans, que pensez-vous de Johann Zarco ?
"Qu’il est le premier challenger de Marquez. Zarco est un positiviste. Bien sûr, ce n’est pas un tendre au guidon mais il garde le sourire, même s’il est critiqué. Voulant absolument disposer d’une machine d’usine en 2019, il a peut-être signé un peu tôt avec KTM mais il ne voulait pas se compliquer la vie et attendre. Il n’y avait pas de place pour lui chez Yamaha mais il aurait sans doute pu devenir l’équipier de Marquez chez Honda. Mais ça, c’est plus facile à dire après… KTM, c’est l’avenir et être pilote Red Bull ouvre toutes les portes."
Quelle est la grosse déception de ce début de saison ?
"Il y en a trois : Rossi, Vinales et, surtout, les Yamaha officielles."
Et Ducati ?
"C’est toujours relativement laborieux et le principal souci est le manque de constance. Cela dit, Dovizioso sera là et bien là. Je l’imagine dans le top 3 ou top 4 du championnat."
Vous suivez la carrière de Xavier Siméon plus que n’importe qui. Que pensez-vous de ses premiers pas en Moto GP ?
"Pas mal. Il continue avec application son apprentissage, il accumule les kilomètres, il ne tombe pas et il progresse. Maintenant, Siméon doit franchir un cap. Il est très concentré, très humble, il se connaît bien et je pense qu’il a mieux abordé cette saison qu’on ne le pensait lors de ses premiers tours de roues."
Et Livio Loi ?
"Un coup, ça va, un coup, ça ne va pas du tout ! C’est une déception sans doute, mais c’est surtout un mystère ! Ce qui est frustrant avec lui, c’est qu’il est capable de gagner des courses (NdlR : il a signé une victoire en 2015 à Indianapolis) ou de se louper complètement. Difficile de saisir exactement ce qui se passe. La solution, en tout état de cause, est en lui."
Enfin, chez Zelos, vous vous occupez aussi de Barry Baltus, 14 ans, pilote de la Red Bull Rookies Cup.
"La RTBF diffuse même ses courses. C’est une chance extraordinaire pour lui et ses partenaires. D’autres champions actuels sont passés par cette école tels Zarco, Martin et Mir. La route est encore longue mais il est sur la bonne voie."