Goldmanmania sur la scène du Cirque Royal ce samedi : une première pour le coverband qui déchaîne les foules
Christophe Celen et ses musiciens font revivre les spectacles de Jean-Jacques Goldman comme personne. Ce sont les fans du chanteur qui l’affirment, un gage de qualité.
- Publié le 24-04-2024 à 11h40
Résignés, les fans de Jean-Jacques Goldman le sont. Ils ne se font plus guère d’illusion quant à un retour scénique de leur idole. Cela fait bientôt 25 ans qu’il a raccroché son matériel de tournée et qu’il ne propose plus d’albums sous son nom. Une aubaine pour Christophe Celen et son groupe Goldmanmania qui propose de revenir en live sur l’ambiance et les émotions des concerts faiseurs de tubes de la chanson française. Car il le répète en toutes circonstances : si Goldman était toujours en activité ou venait – chose improbable – à remonter sur scène, son projet s’arrêterait instantanément.
Ce samedi 27 avril, Goldmanmania a rendez-vous avec son public pour une date importante. Ce devait être la dernière du quatrième spectacle monté par le groupe, avec une prestation dans une salle emblématique : le Cirque Royal à Bruxelles. “Au départ, c’était ça. Mais comme la tournée s’est très bien déroulée, on a, à chaque fois ou presque, ajouté une date partout où nous sommes passés. On dédouble tout, ça fait plaisir”, indique le chanteur Christophe Celen.
Vous donnez l’impression d’être étonné de ce succès ?
”Je relativise beaucoup parce qu’au départ, le succès c’est celui des chansons de Jean-Jacques Goldman. Je ne vais pas dire que ce qui nous arrive n’est pas mérité mais on joue avec ça. Ceci dit, si ce n’était pas bien fait, les gens ne viendraient pas nous voir. Le sentiment est donc mitigé. Il y a d’une part l’impression d’être un peu un usurpateur dans la mesure où ce n’est pas moi qui ai écrit et composé les chansons, de l’autre, si les gens reviennent, c’est qu’ils sont contents.”
D’autant que vous n’êtes pas le seul coverband de Jean-Jacques Goldman…
”Notre spécificité, c’est d’avoir monté ce projet parce que nous sommes fans de l’artiste. Sans dénigrer quiconque, je pense qu’il y a beaucoup de coverbands qui ont une autre démarche. Ils font un coverband parce que Goldman, ça marche bien. Étant fan de l’artiste et l’ayant beaucoup vu en concert, je sais ce qu’un fan de Goldman peut attendre d’un spectacle qui lui rend hommage. Je crois que nous avons les bons ingrédients parce que je me fais plaisir à moi-même.”
On n’est pas dans le clonage ?
”Dans ce spectacle-ci, on joue les versions telles que Jean-Jacques Goldman les proposait mais on se permet des petits clins d’œil. On commence par une certaine version pour terminer par une autre. On ajoute parfois une transition extraite d’une de ses tournées. On s’amuse tout en restant fidèle aux instrumentaux que lui proposait.”
N’est-ce pas prendre des risques vis-à-vis des fans ?
”S’il y a prise de risque, c’est par rapport aux autres coverbands plus généralistes qui ne proposent que les tubes. Dans le spectacle, je souhaite que nous allions aussi chercher d’autres titres, que ça puisse servir les albums un peu moins connus et des chansons restées dans l’ombre. J’y tiens beaucoup. Dans ce spectacle, par exemple, on joue une bande originale qu’il a faite pour Astérix. Les gens sont surpris.”
Interpréter du Jean-Jacques Goldman, est-ce facile ?
”C’est une musique populaire et efficace, elle paraît donc simple à première vue. Mais c’est aussi très bien fait et pas évident du tout à reproduire. Il y a plein de subtilités. Après un concert, notre batteur sort épuisé. Et moi, je ne saurais pas rechanter une heure après. Vocalement, il faut monter dans les aigus, ça demande de la puissance, je le sens physiquement. C’est pour ça que pendant le concert, il y a des passages instrumentaux, afin que je puisse récupérer un peu. On a déjà essayé des enchaînements de titres auxquels on a dû renoncer parce que c’était infaisable. Quand Jean-Jacques Goldman dit qu’il n’est pas un chanteur à voix, c’est de l’humilité de sa part. C’est du costaud ! On nous a déjà demandé de jouer deux fois dans la même journée mais c’est impossible.”
Vous êtes toujours enseignant. Vu le succès remporté par Goldmanmania, vous n’avez pas envie d’en faire votre métier ?
”Il faudrait tourner beaucoup plus et je n’ai pas envie de ça. Pour la moitié des musiciens du groupe, c’est leur métier. Je vois qu’ils sont parfois obligés de faire de la musique qu’ils n’aiment pas trop parce qu’il faut bien vivre. Ils donnent des cours, etc. Moi, je veux garder ma liberté et le plaisir que je retire avec Goldmanmania.”
C’est votre quatrième tournée avec Goldmanmania. Il y a matière à en faire une cinquième ?
”Physiquement, si ça suit, oui. Et si le public suit aussi, bien évidemment. Dans ma tête, elle se construit déjà. J’ai des idées d’éclairages, de séquences vidéo. On va plancher là-dessus cet été.”
Après le Cirque Royal, Forest National, salle que Jean-Jacques Goldman a littéralement squattée pendant sa carrière ?
”Qui sait ? En 2027, Goldmanmania aura dix ans d’existence. Pourquoi pas…”