Taylor Swift, une pop star qui booste l’économie mondiale et fait trembler l’Asie du Sud-Est et l’Amérique de Trump
La pop star américain a pris tout le monde de court vendredi en sortant non pas un mais deux nouveaux albums. On lui prête un impact et une influence folle. Mais il convient de nuancer, surtout sur le plan économique.
- Publié le 19-04-2024 à 18h50
- Mis à jour le 19-04-2024 à 19h25
The Tortured Poets Department et The Tortured Poets Department: The Antholoy sont sortis simultanément sur les plateformes d'écoute en ligne vendredi à 6 heures du matin. L'un comme l'autre sont promis à tous les records. D'ailleurs, le succès de Taylor Swift est tel qu’on lui prête des conséquences bien au-delà de la seule sphère musicale, chose plutôt rare. C’est le cas avec sa tournée The Eras et les quelque 2 milliards de dollars de recettes qu’elle va générer. Lorsque la chanteuse a posé ses valises en Australie pour y donner une série de concerts, il s’est dit qu’elle avait eu un impact important sur l’économie locale en stimulant l’horeca, le secteur des hôtels, le tourisme, etc. Et ce n’est pas le seul endroit où cela se serait produit. L’an dernier, le patron d’une société d’étude de marché affirmait que “si Taylor Swift était une économie, elle serait plus grande que celle de 50 pays”, ni plus ni moins. Dan Fleetwood, de Question Pro, avait calculé que The Eras Tour pourrait même rapporter près de 5 milliards de dollars à l’économie mondiale. Bloomberg parlait d’une création de richesse de 6 milliards pour les seuls États-Unis ! Même le président de la Fed, la banque centrale américaine, y est allé de son petit mot en disant qu'” il y a clairement un effet Taylor Swift sur les dépenses des consommateurs, parce que les gens ont dépensé pour le concert, l’hôtel, tout cela a été un phénomène important”.
Fantasme ou réalité ? Pour Forbes France, tout cela est largement surestimé, car rien ne n’assure que les montants avancés proviennent de l’épargne, par exemple. Autrement dit, il pourrait s’agir de transfert de dépenses, ce qui ne constitue pas une création de richesse. “Les fans de la chanteuse ont certes dépensé des sommes importantes pour assister aux concerts de leur idole, se loger et se restaurer. Mais il est probable que ces dépenses se soient traduites par une baisse sur d’autres postes de dépense (effet d’éviction)”, a observé le cabinet Asterès dans une étude.
Par contre, ce qui est certain, c’est que la venue de la chanteuse en, concert en Asie du Sud-Est a semé la zizanie entre plusieurs pays de la région. En cause, le contrat d’exclusivité passé par Taylor Swift avec Singapour qui a accueilli les six concerts programmés dans la zone. Prix payé : 3 millions de dollars par show. Privés de la pop star, les Philippines, la Thaïlande et l’Indonésie ont vécu cela comme une humiliation. Le Premier ministre thaïlandais a dévoilé la clause du contrat, obligeant son homologue de Singapour de s’expliquer publiquement. Du jamais vu à ce niveau.
Enfin, il ne faut pas non plus oublier le pouvoir d’influence que la chanteuse peut avoir sur la politique américaine. Un phénomène redouté par les partisans de Donald Trump. Taylor Swift ne cache pas vers où penchent ses idées et ce n’est pas du côté de l’ex-président désireux de revenir à la Maison-Blanche. Si elle est plutôt réservée sur le sujet, il a suffi qu’elle s’exprime pour voir bondir les inscriptions sur les listes électorales en septembre dernier. De quoi redouter un impact sur le scrutin en novembre pour Trump et ses soutiens.