La DH a écouté “The Tortured Poets Department”, le nouvel album de Taylor Swift : voici notre verdict
Il fallait se lever bien tôt ce vendredi pour découvrir le 11e album studio de la chanteuse américaine. Café serré à portée de main, la DH a savouré les 16 titres qui composent ce disque résolument construit sur les ruptures de la pop star américaine. Une fois de plus !
- Publié le 19-04-2024 à 08h04
- Mis à jour le 19-04-2024 à 08h10
Réveil en fanfare ce vendredi matin avec, à 6 heures sonnantes, la sortie du nouvel album de Taylor Swift, The Tortured Poets Department. C’est assurément l’événement musical du jour, voire de l’année, tout simplement, avec la parution de Cowboy Carter de Beyoncé le 29 mars dernier. Premier constat : celle qui est aujourd’hui la reine incontestable de la pop mondiale peut tout se permettre, comme déroger à la règle qui veut que les albums soient disponibles à minuit. Dans le cas de The Tortured Poets Department, il fallait donc attendre 6 heures du matin, les fans étant livrés partout dans le monde au même moment.
Généreuse Taylor Swift
Taylor Swift livre à nouveau un album copieux, riche de 16 titres, avec une chanson bonus pour chacune des quatre versions différentes du disque prévues ! Soit 65 minutes de musiques au format pop. C’est à se demander quand la chanteuse de 34 ans dort. Elle a trouvé le temps d’enregistrer tout ça entre les réenregistrements de ses albums précédents – pour couper l’herbe sous les pieds de ceux qui ont acquis, contre son gré, son catalogue – et sa monstrueuse tournée The Eras qui n’a pas encore fait étape en Europe..
Après le succès phénoménal de The Midnights sorti il y a moins de deux ans, l’attente était évidemment énorme de la part des fans mais aussi des critiques. Rappelons que lorsque la pop star a publié sur Instagram la pochette de ce nouvel album, sa publication est devenue la plus rapide à compter un million de Like dans l’histoire du réseau social.
Un album de rupture, sa marque de fabrique
Taylor Swift a fait sienne la spécialité de consacrer des chansons à ses histoires d’amour, celles qui finissent mal. Ici, c’est tout un album qu’elle dédie à son ex. On pense tout de suite au comédien britannique Joe Alwyn avec qui elle a vécu pendant 6 ans. Les titres semblent l’indiquer : “So Long, London” (Au revoir Londres), “I Can Fix Him (No Really I Can) (Je peux le changer (vraiment, je peux) ou le très sarcastique “The Smallest Man Who Ever Lived” (Le plus petit homme qui ait jamais existé) et “I Can Do It With a Broken Heart” (Je peux le faire, même avec le cœur brisé). D’ailleurs, le nom de l’album viendrait d’un groupe de discussion, The Tortured Man Club, auquel Joe Alwyn participait.
Mais la chanteuse n’a pas son pareil pour parfois nous entraîner sur des pistes qui conduisent à d’autres réalités. Sa fugace romance l’an dernier avec Matty Healy, du groupe 1975, par exemple. In contestablement, elle apparaît à plusieurs reprises dans les morceaux du disque.
Confirmation à l’écoute de l’ensemble : il s’agit bien d’un album de rupture. Même si Taylor Swift a depuis retrouvé la flamme dans les bras du joueur du football américain Travis Kelce, vainqueur du Super Bowl cette année, on est loin des “Shake It Off” et autres titres pop imparables dont elle nous a déjà gratifiés. Cette fois, la blessure au cœur s’exprime au travers de chansons mid tempo et mélancolique.
Il n’y a pas sur ce onzième album studio de la native de Pennsylvanie une météorite telle que “Flowers” sorti par Miley Cyrus l’an dernier, également sur le thème de la rupture. Il faut attendre la fin du disque pour avoir une rythmique plus élevée avec le morceau “Iomi” sur lequel on entend la chanteuse rire. Mais dès le titre suivant, on en revient à cette mélancolie ambiante avec “I Can Do It With a Broken Heart” et ce cri qui clôture la chanson : “Je suis si malheureuse et personne ne le sait”.
Post Malone et Florence + The Machine
The Tortured Poets Department propose deux collaborations. La première ouvre l’album avec la présence de Post Malone (”Fornight”) dont Taylor Swift se dit grande fan. La seconde donne lieu à un des grands moments de ce disque avec une orchestration impressionnante sur le refrain, à savoir la chanson “Florida !!!”, sur laquelle elle est accompagnée par Florence + The Machine. Dans les deux cas, ces invités se montrent au service de Taylor Swift, aucun ne tire à lui la couverture.
Disque de rupture donc, sans un tube imparable, mais un remarquable album tout au long duquel la chanteuse montre qu’elle maîtrise aussi parfaitement le registre mélancolique. N’allez cependant pas croire que The Tortured Poets Department est triste de bout en bout. À l’écoute de certains textes, on se délecte des traits d’humour, d’autodérision parfois – comme sur “But Daddy I Love Him” – et des flèches que Taylor Swift décoche contre ceux qui l’ont blessée. C’est ça aussi la marque des grands.
L’album de la maturité
Il n’est pas exagéré de dire que The Tortured Poets Department est l’album de la maturité pour Taylor Swift. Alors qu’elle pulvérise record sur record – à l’heure d’écrire ces lignes ce vendredi matin, les serveurs de Spotify ont tenu le coup contrairement à ce qui était arrivé pour la sortie de The Midnights… mais pour combien de temps encore ? – et qu’elle triomphe à l’échelle planétaire avec sa tournée The Eras, la pop star américaine ose un disque profond. Un pari audacieux mais gagnant. Il s’écoute comme un tout, chose devenue de plus en plus rare à l’heure des singles rois couronnés par les plateformes de streaming.
À l’écoute, on ne s’ennuie pas. On plonge avec bonheur dans les récits de la chanteuse, dans les méandres de ses histoires d’amour qui finissent… mal mais dont elle se relève à chaque fois plus forte. On se met à penser qu’on écrirait la même chose lorsqu’on est passé par des états d’âme identiques aux siens. Plus que jamais, Taylor Swift, malgré le gigantisme qu’elle est devenue en tant qu’artiste, semble rester cette girl next door, cette voisine de palier accessible comme au premier jour. Ça aussi, ce n’est pas un mince exploit.