Mentissa, coach à "The Voice Belgique" : "Quand on a une voix, il faut l'utiliser"
À 25 ans, l'artiste est passée du stade candidate à artiste avant de devenir à son tour coach. Elle accompagnera Alexandre, son candidat, lors de la finale de The Voice Belgique ce mardi soir. Rencontre.
- Publié le 23-04-2024 à 17h27
Dans quelques heures seulement, la finale de The Voice Belgique sera diffusée sur RTBF avec comme invités, Helena Bailly, Vitaa, Patrick Fiori et Pierre de Maere. Parmi les coach, Mentissa sera là pour soutenir Alexandre, son talentueux candidat. À seulement 25 ans, l'artiste a déjà marqué de son empreinte le monde de la musique française. Après son premier single "Et Bam", écrit par Vianney, son ascension n'a fait que s'accélérer, accumulant les succès. Avant le grand dénouement de ce soir, la coach se livre pour la DH.
Qu'est ce que ça vous fait d'être coach à The Voice ?
"Cela fait qu'on apprend beaucoup de choses! (rires). Je trouve que c'est très intéressant parce que forcément on se pose plein de questions et on se demande si on va être à la hauteur. Petit à petit, je me suis rendue compte que quand on vient avec une volonté d'aider, on ne peut qu'être à la hauteur. Et puis en apprenant des choses à mes talents, finalement, je les apprends à moi-même aussi. Cette émission m'apporte beaucoup; grâce à elle, je suis obligée de sortir de ma zone de confort, même quand je ne suis pas confiante, c'est donc très intéressant pour moi."
Entre candidate et coach, c'est quoi le plus difficile ?
C'est coach ! Parce que quand tu es candidate, tu n'as pas le contrôle de ton destin. Tu viens, tu fais ton truc, et c'est très facile. Tu passes, tu ne passes pas, tu as fait ton truc. Le fait d'être coach te donne justement ce pouvoir de contrôle. C'est moi qui décide, c'est moi qui doit prendre les décisions pour la suite de l'aventure. Après, c'est le jeu; il faut essayer de prendre du recul. Je suis très empathique et puis je l'ai vécu aussi. Donc je sais parfois à quel point ça peut être très dur et brutal, en fait, l'arrêt du jeu. Ce n'est pas forcément le fait de sortir mais c'est le fait que tu étais dans une bulle, dans un cocon; et, puis, du jour au lendemain, ça s'arrête. Donc tu retournes à ta vie normale et, pour certains, c'est assez dur à gérer."
Vous êtes la preuve vivante qu'il ne faut pas forcément gagner pour réussir...
"Exactement ! Et j'essaie toujours, à chaque fois, j'essaie de leur dire ça; en sortant de l'émission, de faire les bons choix, de bien s'entourer; et, au final, tout est possible. La victoire ne veut rien dire ! Claudio Capeo s'est arrêté au battle et pourtant... Être éliminé de The Voice n'est pas une fin en soi; le plus important, c'est qu'est-ce que tu fais à la sortie; les premières décisions que les candidats vont prendre sont importantes."
Vianney, qui était votre coach à l'époque, vous a écrit "Bam"; pourriez-vous, à votre tour, écrire pour un de vos talents ?
"Bien sûr ! Après, je pense que c'est quelque chose qui se fait spontanément. Si, demain, je discute avec un candidat et qu'il me raconte quelque chose qui lui est arrivé, ou qu'il me parle d'un sujet qui me parle aussi, bien évidemment pourquoi pas ! Mais je ne me dis pas Comme Vianney l'a fait, ce serait bien que je le fasse aussi. Non, je me dis que si à un moment donné, je parle avec un talent et que ce talent m'inspire, ça se fera naturellement."
Vous cumulez les titres, qui deviennent tous des succès, comment vous l'expliquez ?
"Je ne sais pas! Je pense que ça ne s'explique pas. Tous les artistes, aujourd'hui, un peu émergents ont eu des parcours différents, que ce soit une personne qui commence à chanter de sa chambre, et qui émerge grâce aux réseaux sociaux, ou que ce soit moi, grâce à un télécrochet, ou encore qui signe avec une maison de disques, on peut tous y arriver mais on ne sait pas forcément tous comment y arriver, et en même temps, c'est ça qui est excitant, parce que du coup, en fait, toutes les portes sont ouvertes, et qu'il y a plein de chemins possibles; mais je ne saurais pas expliquer."
Vous avez également très vite rejoint "les Enfoirés". Est-ce que c'était une volonté de votre part ?
"On me l'a proposé et je ne me voyais pas dire non. C'est une expérience qui ne se refuse pas. Déjà par le fait que cette cause existe depuis tellement d'années et qui donne toujours de l'espoir quand même en l'humain mais aussi parce que le fait de s'engager quand on est artiste, c'est important. Moi, je suis contente de pouvoir m'engager pour les Restos du Coeur. Il y a plein d'autres associations ou d'autres organisations pour lesquelles j'aimerais m'engager. Parce que je trouve que quand on a une voix, il faut l'utiliser. Pour moi, ce qui était vraiment important, c'est de me dire que si je peux contribuer à ma manière aux Restos du Coeur, c'est avec plaisir, évidemment."
Vous cartonnez pour l'instant avec votre reprise de "Power Of Love" avec le chanteur Jasper; c'est quoi l'histoire de cette collaboration ?
"C'est arrivé par hasard en fait. Belfius a lancé une campagne et ils cherchaient de nouveaux talents. Une personne du groupe est venue me voir en concert et ça s'est fait naturellement. À la base, c'était pour de la publicité; puis, j'ai croisé Jasper Steverlinck qui collaborait déjà avec eux, à un concert de Noël. Je ne le connaissais pas et je ne l'avais jamais entendu. Ensuite Belfius nous a parlé de cette fameuse campagne où ils voulaient relancer le message "Le pouvoir de l'amour". J'ai d'abord écouter la chanson, j'avoue que je ne connaissais pas la version de Frankie Goes to Hollywood. Je connaissais la version de Gabriel Aplin. C'est un peu le problème de cette génération. (Rires). Et, donc, je lui ai dit oui, carrément, faisons-le."
Comment vous avez trouvé la voix de Jasper ?
"Sa voix m'a carrément impressionnée. Je trouve que ce mec chante incroyablement bien. Et, donc, je trouvais que nos voix, qui sont très différentes, cela pouvait carrément matcher. Aujourd'hui, il y a une vraie amitié qui s'est installée, même en dehors de ce single. C'est une personne qui a déjà des années de carrière derrière lui. C'est une personne avec qui je parle beaucoup, il m'apprend plein de choses."