Yulu-Matondo: "Au Crossing par amour du football"
L’ex-Brugeois Jeanvion Yulu-Matondo a fait le pari de la P1 Brabant et du Crossing Schaerbeek pour tenter de se relancer
- Publié le 17-01-2018 à 17h55
- Mis à jour le 17-01-2018 à 17h58
L’ex-Brugeois Jeanvion Yulu-Matondo a fait le pari de la P1 Brabant et du Crossing Schaerbeek pour tenter de se relancer. Beaucoup de joueurs auraient baissé les bras, raccroché les crampons, jeté l’éponge avec une carrière pleine de hauts et de bas. Mais Jeanvion Yulu-Matondo n’a pas déserté le front de l’attaque qu’il occupe depuis cette mémorable après-midi du 20 février 2005. Le public des Blauw en Zwart découvre alors le jeune Belge sur la pelouse du Jan Breydel face à l’ennemi et voisin du Cercle.
Le changement à la 70e pour la légende du Club, Gert Verheyen, n’est pas anodin et fait preuve d’une certaine symbolique. Le témoin semble donc être passé entre l’ancienne et la nouvelle génération.
Du petit inconnu au héros de la journée… avec un but il aura suffi d’un rien. L’histoire de cœur entre le Belge et le public de Venise du nord aura donc débuté avec quelques jours de retard sur la Saint-Valentin. Des beaux moments, Jeanvion en a connus. De ses titres avec le Club, de son goal face à la Juventus, de son transfert mérité à Roda JC à ceux moins reluisants en D3 anglaise, en Égypte ou en Roumanie…
Le néo-Schaerbeekois raconte son histoire, son club de P1, ses ambitions et son plan de fin de carrière, qu’il souhaite repousser un maximum.
Où en êtes-vous après ces pépins physiques qui vous ont éloigné des terrains depuis le début de saison ?
"Ma déchirure a traîné… Cela devenait un cercle sans fin. J’ai pu rejouer et même marquer en amical face à Binche. Mon dernier but ? Il date de mon époque à Alexandrie en 2014. Un petit temps s’est écoulé depuis mais je ne prends pas ce goal au sérieux." (rires)
Comment un joueur de votre calibre a-t-il pu atterrir au Crossing à seulement 31 ans ?
"C’est une connaissance qui m’a fait part du projet du Crossing et de ses bonnes structures. Pour un joueur n’ayant plus joué depuis deux ans, se remettre à niveau sur le plan physique et retrouver le terrain étaient des objectifs primordiaux à mes yeux. Beaucoup de choses sont réglées et gérées au sein du club, cela diffère peu par rapport aux pros. Mais ce qui m’a le plus fait accrocher, c’est le président ! C’est un gars à féliciter."
Ça vous fait quoi de repenser à tout ce que vous avez vécu ?
"Il ne faut pas croire, mais le Crossing reste un bon club ! Ceci dit, il est vrai que je ne me suis jamais levé à l’époque en me disant que j’allais atterir ici. Mais j’ai pu constater par moi-même que tout s’y passait bien. Ce n’est pas Bruges, pas le Levski Sofia, mais c’est une structure où je peux retrouver un cadre familial avec de bons coéquipiers."
Mentalement, ça doit être dur à accepter…
"C’est vrai que ce n’est pas facile quand je regarde derrière moi. D’autres peuvent dire que je suis mort mais je serai le seul à avoir le dernier mot. Tout dépend pratiquement de ma volonté. J’ai fait des mauvais choix et une carrière se joue sur des détails. Mais je les ai acceptés et j’ai décidé d’avancer. Si j’en suis ici aujourd’hui, c’est par amour du football."
Vous avez côtoyé de grands joueurs pendant plus de dix ans. Qui pourrait voir plus haut dans votre effectif actuel ?
"Deux gars m’ont vraiment tapé dans l’œil. Premièrement il y a Nicolas Vanderhaegen… quel joueur ! Il ne lâche jamais rien, apporte un plus sur tout le flanc gauche et est intelligent. Je rajouterais également Olivier Verdeyen. Même quand tout va mal, il est le seul à prester correctement. Il n’est jamais mauvais."
Hormis votre rôle d’attaquant, comment êtes-vous en coulisse ?
"Je ne me prends pas la tête ! Je suis le premier à me marrer avec les autres. D’ailleurs, ils rigolent d’Eric Matoukou et moi-même à longueur de journée. Sur le terrain, je conseille, donne des astuces quand je pense que c’est judicieux. À force d’avoir reçu tout au long de ma formation il est normal que je fasse de même avec les plus jeunes."
Pensez-vous que vous êtes à Schaerbeek pour du long terme ?
"C’est difficile à dire à l’avance… Je souhaite tout d’abord me refaire une santé physique mais je vois autre chose après. J’ai maintenant 32 ans, je ne peux pas me dire que je m’arrête là. Mon envie est de rebondir comme d’autres l’ont fait. Je veux retrouver le chemin des terrains et des buts. Je verrai plus loin dans six mois."