Une peur bleue des Diables
- Publié le 09-07-2018 à 21h57
L’équipe belge aborde ce rendez-vous historique avec une telle confiance qu’elle est même parvenue à rendre les Français prudents… On a une bonne histoire belge à vous raconter. C’est celle d’une équipe d’un petit pays qui se qualifie pour la finale de Coupe du Monde, face au grand voisin.
Cette histoire, beaucoup de Français n’y croient pas une seconde. Dans les médias et l’opinion publique de l’Hexagone, on a senti une énorme confiance, frôlant parfois l’arrogance. Au sein des journalistes suiveurs des Bleus en Russie et au sein même de l’équipe de France, le ton est très différent : on se méfie énormément des Diables. On sent, depuis quelques jours, que les joueurs de Deschamps sont très prudents. Pas pour jouer le rôle du faux modestes, mais parce qu’ils ont compris que cette équipe belge était taillée pour leur faire mal. "Selon moi, c’est la nation la plus complète du tournoi", explique Hugo Lloris. "Elle sait défendre, attaquer, faire mal en contre et être performante dans les airs ou au sol. Il y a tout ce qu’il faut pour devenir une grande équipe. C’est une génération fantastique et nous devrons réaliser un tout gros match pour provoquer notre réussite. Les Belges, eux seront en pleine confiance après avoir battu le Brésil, qui était le grand favori à la victoire finale, et il sera donc essentiel d’être concentré pendant chaque seconde de cette rencontre."
Didier Deschamps a lui aussi flairé le danger. Il a suivi avec la plus grande attention le plan tactique mis en place par Roberto Martinez face au Brésil. Cette flexibilité belge va même contraindre le technicien français à prévoir plusieurs plans d’attaque. "Oui, nous serons préparés à différents cas de figure. La Belgique a fait un grand match au tour précédent, en prenant quelques nouvelles mesures au niveau de sa disposition sur le terrain. Et c’est probable qu’elle le fasse également contre nous, tout en gardant ses qualités, à commencer par sa capacité à jouer vers l’avant."
Nous étions presque étonnés qu’on parle autant des Diables dans le clan français. Car côté belge, il n’a pas été autant question de l’équipe de France.
Kevin De Bruyne en a un peu parlé, sans plus. Quant à Roberto Martinez, il s’est contenté de quelques phrases : "En termes d’individualités, la France est assez similaire au Brésil", analysait-il. "Face à une telle équipe, vous savez que vous devez être concentrés 90 minutes. Nous respectons cette équipe."
Interrogé sur la capacité de N’Golo Kante à effacer la star adverse, le sélectionneur a eu une réponse qui traduisait très bien l’état d’esprit de ses joueurs, en refusant de parler de l’adversaire : "La clé de notre Coupe du Monde, c’est notre groupe. Il est très costaud."
Les Diables sont sûrs de leurs forces. Ils sont persuadés qu’ils ont les moyens de battre la France. À raison. La Belgique a rendez-vous avec son histoire et elle doit aborder cette rencontre avec confiance. Sans euphorie. Maintenant, aux armes !
B. D. et M. F.