Un globe-trotter du football nous raconte son périple: "Les plus petits clubs ont une histoire plus intéressante"
L’Anglais Matt Walker s’est lancé un défi complètement fou : assister à un match de D1 dans chacun des 55 pays membres de l’UEFA. Embarquement dans son fameux périple.
- Publié le 16-02-2018 à 14h43
- Mis à jour le 16-02-2018 à 16h05
L’Anglais Matt Walker s’est lancé un défi complètement fou : assister à un match de D1 dans chacun des 55 pays membres de l’UEFA. Embarquement dans son fameux périple. Heureux qui comme Matt Walker a fait un long voyage. Ou plutôt fait un long voyage. Celui de ce Londonien de 40 ans bat actuellement son plein. Ce week-end, Walker était à Malte où il s’est infusé cinq matches de championnat en cinq jours. Ce samedi, il sera dans les tribunes de la Mosson pour assister à Montpellier - Guingamp. La France sera la 39e étape de son tour d’Europe en ballon qui va l’emmener dans chacune des 55 nations affiliées à l’UEFA.
Cette idée loufoque qui a germé dans son esprit après avoir lu Stamping Grouds où l’écrivain Charlie Connelly documente la folle ambition de se qualifier pour la Coupe du Monde du… Liechtenstein. "Parfois, on m’a pris pour un fou; d’autres, on m’a dit que c’est génial", s’amuse Walker qui, par contre, est du genre organisé. Logique pour ce statisticien du ministère de la Justice et utile pour concocter son incroyable programme. "Il m’a fallu des mois pour le mettre en place", confirme celui qui n’a pas hésité à prendre un congé sabbatique de dix-huit mois pour mener à bien son projet.
"D’abord, il faut décider où aller en fonction des championnats et de leur rythme. Je suis d’abord allé dans les pays où le championnat se joue essentiellement l’été. J’ai pu organiser cela assez longtemps à l’avance car les calendriers sont publiés bien en amont. Ensuite, il faut planifier dans le détail, choisir les matches auxquels j’assiste en fonction des jours. Pour la Belgique, je savais qu’il y avait un match le vendredi soir à chaque fois et quand j’ai fait mon planning, je ne savais pas encore lequel allait être décalé quatre ou cinq semaines avant. Le planning évolue, il peut m’arriver de faire des réservations de vols, d’hôtels et de matches dans dix ou douze pays par jour. Je sais quand je vais aller en France, au Portugal, en Espagne et à Gibraltar, mais je ne sais pas quels matches je vais voir, il faut attendre."
Après le critère pratique entre en compte celui d’éviter les grandes villes. "Parce qu’elles ont tendance à être plus impersonnelles et présentent un reflet moins fidèle du pays", justifie-t-il en convoquant l’exemple de Londres, "une ville cosmopolite, pas vraiment anglaise".
"J’essaie d’éviter aussi parce que les clubs sont de grands clubs, qui ont beaucoup gagné et où vous n’êtes qu’un numéro parmi 40 ou 50.000 personnes", poursuit-il. "C’est plus facile d’aller dans des clubs moins grands pour rencontrer les gens et ils ont aussi une histoire plus intéressante, le rapport avec les supporters est vraiment enrichissant."
Il est source de rencontres, comme avec Eric qui a partagé sa cabine et quelques bières dans un train vers Taraz au Kazakhstan. Ce fan de Manchester United lui a ouvert des portes dans un pays où la maîtrise de l’anglais est aléatoire. "Ce n’est pas toujours simple avec la barrière de la langue de trouver des personnes qui parlent anglais. Comme je supporte la plupart du temps l’équipe qui joue à domicile, quand je l’explique aux supporters, je suis bien accueilli et ils sont contents. Il n’y a jamais d’hostilité, les supporters m’emmènent ensuite dîner ou boire un verre, on échange des écharpes."
Cette volonté affichée de naviguer hors des sentiers battus et des affiches de premier ordre sert aussi l’envie de celui qui se définit comme un globe-trotter du football de se nourrir de la diversité culturelle du Vieux Continent plutôt que de ses meilleures affiches.
"Le plus intéressant dans mon voyage, c’est qu’il permet d’appréhender la richesse des cultures européennes. Il y a tellement de langues différentes, des pays musulmans comme l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, juif comme Israël ou chrétien. Et on peut passer de l’un à l’autre en une journée. Le Kosovo et la Macédoine sont tellement différents par exemple. Pourtant, les gens regardent le même match. Partout, c’est du onze contre onze", souligne-t-il. "Ce projet ne fonctionnerait pas avec une autre discipline, il n’y a que le football qui est mondialisé de la sorte. On peut parler de football partout et on retrouve des points communs à cette passion. Quand vous demandez aux supporters pourquoi ils le sont, ils répondent souvent qu’ils le sont depuis toujours. On retrouve cela un peu partout."
La sienne lui a été transmise par son père, fan de Fulham dont il a vu seulement sept matches cette saison contre une vingtaine habituellement. Mais son voyage n’est pas près de s’arrêter. Alors…
Sur Internet Vous pouvez suivre l’incroyable aventure de Matt Walker sur son site http://55footballnations.com/, mais aussi sur les réseaux sociaux :
https ://twitter.com/55FtballNations/