Tombés en héros
- Publié le 07-07-2018 à 23h40
- Mis à jour le 07-07-2018 à 23h39
Le rêve du pays hôte s’est brisé même si leur tournoi a été une vraie réussite La Russie est en larmes. Après avoir battu l’Espagne, tout un peuple s’était mis à croire à l’impossible dans un tableau plus ouvert que jamais. Pour beaucoup, la Croatie était même un adversaire à la hauteur des hommes de Stanislav Cherchesov. Il n’y aura finalement eu qu’un seul petit tir au but d’écart entre les deux équipes.
Mais les Russes quittent le tournoi la tête haute, avec le sentiment d’avoir fait vibrer tout un pays pendant trois semaines folles. En atteignant les quarts de finale, la nation organisatrice a déjoué tous les pronostics. La sélection russe est désormais devenue un motif de fierté pour des millions de Russes.
Leurs supporters les ont portés tels de véritables héros durant toute la compétition. Beaucoup se sont d’abord frotté les yeux après le carton du match d’ouverture face à l’Arabie Saoudite (5-0). Mais lorsque leur sélection a récidivé face à l’Egypte de Mohamed Salah (3-1), le peuple russe s’est mis à rêver. Le faux pas face à l’Uruguay fut rapidement gommé par la folie du succès contre l’Espagne. Une ferveur inimaginable s’est alors créée derrière cette équipe.
Et même lorsque les joueurs se sont retrouvés écroulés sur la pelouse et en larmes après le coup de sifflet final hier soir, les fans étaient présents pour les aider à se relever. "Si la Coupe du Monde avait eu lieu ailleurs et que nos supporters n’avaient pas été là, les résultats auraient peut-être été différents", admettait il y a quelques jours le milieu de terrain Roman Zobnin. "95 % du mérite leur revient. Ils nous poussent et ils nous encouragent depuis le premier."
Certes, la Croatie possède de véritables stars du ballon rond comme Modric ou Rakitic. Mais le collectif russe est resté soudé durant toute la partie. Comme face à l’Espagne, les protégés de Cherchesov ont comblé leur déficit de talent grâce à leur courage. Et lorsque Vida inscrivait le 1-2 dans la prolongation, ils ne se sont pas démobilisés. Que du contraire. Ils ont même contre-attaqué. Jamais dans son histoire la Russie n’avait inscrit un but si tardivement dans un match (115e).
"Je suis très fier de la façon dont l’équipe a joué durant ce tournoi", a commenté le sélectionneur Stanislav Cherchesov, élevé lui aussi au rang de héros national alors qu’il était sous le feu des critiques avant même que le Mondial ne débute.
S. Ha.