"Suspendu pour ne pas avoir serré des mains"
- Publié le 25-08-2018 à 06h45
En un an, Acheampong s’est déjà bien intégré en Chine Voilà un an qu’Acheampong joue en Chine. Il est devenu un vrai phénomène, pas seulement sur le terrain. "Les gens à Tjanjin m’aiment bien", dit-il. "Il n’y a pas beaucoup d’Africains, donc je tape à l’œil. Quand je vais au magasin, ils me prennent en photo ou je donne des autographes. Et certains d’entre eux touchent mes cheveux crépus. Ils trouvent cela si bizarre… (Rires) Mais ils sont vraiment sympathiques. Il n’y a pas du tout de racisme."
Acheampong vit sans sa famille à Tjanjin. "Ma femme et ma fille habitent encore en Belgique (à Roosdaal, près de Ninove). Ils ne reçoivent un permis de séjour que pour un mois. Ils vont venir en octobre; le championnat se termine en novembre."
Heureusement, il a Obi Mikel et… des étudiants ghanéens. "Il y en a cinq à six, ici à Tjanjin. On prie ensemble, on mange ensemble, on parle ensemble. Je suis plus âgé qu’eux, mais ce n’est pas grave. Grâce à eux, je me sens un peu dans mon pays."
Le football chinois, lui, est différent du football européen. "Quand j’ai signé ici, je sais que des gens ont dit que mon niveau allait baisser. Je ne vais pas juger mes prestations moi-même, mais je vous invite à voir mes matches. L’équipe nationale du Ghana fait encore appel à moi. Et est-ce que Witsel serait à Dortmund si le championnat chinois ne valait rien ?"
L’appréciation d’Acheampong pour Witsel (contre qui il a gagné 3-2 et a marqué les 3 buts) est énorme. "On s’est parlé deux fois. Il était super sympa. Et il m’a donné de bons conseils. Vraiment, je prie auprès de Dieu pour qu’il réussisse à Dortmund. Si je compte le suivre dans un grand championnat européen ? Seul Dieu le sait. Mais maintenant, je suis très bien à Tjanjin Teda."
Acheampong a toutefois dû s’habituer à certains rituels. Avant chaque match de championnat, l’hymne national chinois est entonné. "Je ne connais pas les paroles, mais je montre mon respect pour l’hymne. C’était déjà une tradition en Thaïlande, où je jouais avant d’aller à Anderlecht."
Et quid de cette suspension pour non-respect des règles du fair-play ? Le Ghanéen rigole tout haut. "Cela date de mes débuts. Après un match, j’étais rentré au vestiaire. Le lendemain, j’ai appris que la Fédération m’avait suspendu pour une journée. Je n’avais pas serré la main à l’arbitre et à tous les adversaires. C’est une obligation en Chine, mais je l’ignorais."
Acheampong est bien payé à Tjanjin, mais il n’a pas droit à l’erreur. "Chaque club peut avoir quatre joueurs étrangers dans son noyau. (Hormis Obi Mikel et lui, il y a l’Allemand Bastians et le Brésilien Jonathan.) Seulement trois étrangers peuvent figurer sur la feuille de match. Il faut donc répondre présent à chaque match."
Y. T.