L’Américaine n’a pas raté l’occasion de retrouver une finale de Grand Chelem Qui pouvait bien douter que Serena Williams, avec un tableau en mode boulevard, atteigne la finale de Wimbledon ?
L’Américaine a logiquement décroché la victoire jeudi face à l’Allemande Julia Goerges (6-2, 6-4) dans un match qui n’a eu d’intérêt que pendant les quatre premiers jeux (2-2), puis de 5-2 à 5-4 dans le deuxième set.
Autrement dit, pendant les seuls moments où il y a eu match. Pour avoir un espoir, Goerges devait bien servir : elle ne l’a pas fait. Dicter le jeu avec son coup droit : elle ne l’a pas fait. Tenir l’échange : elle ne l’a pas fait.
Williams n’a eu à jouer que face à ses émotions, mais ce match-là aussi, elle l’a gagné. Toujours portée par son service et sa puissance dévastatrice en fond de court, elle a tout dicté. À 6-2, 5-2, son bras a un peu tremblé mais pas suffisamment pour la faire dévier longtemps de sa route. À 36 ans, l’ex-numéro un mondiale s’est qualifiée pour la 30e finale de Grand Chelem de sa carrière et sa 8e à Wimbledon.
"Il n’y a encore pas si longtemps, je ne pouvais même pas marcher jusqu’à ma boîte à lettres. L’accouchement a été très difficile, il y a eu tellement d’opérations que j’ai cessé de compter après quatre. Avec mes soucis de circulation, c’était vraiment critique. Alors cette place en finale, je ne l’ai jamais prise pour acquise. Et en même temps, je m’attendais aussi à mieux jouer plus tôt, donc c’est bizarre."
Elle peut espérer décrocher dimanche un 24e Majeur qui égalerait le record de Margaret Court. Dix mois après son accouchement, elle a retrouvé tout ce qui faisait d’elle avant la patronne du circuit : absolument rien n’a changé, et c’est exceptionnel. Williams, habituée des retours fracassants, est une force de la nature et une championne qui n’évolue plus dans la même dimension. "Je ne veux pas me poser de limites, je veux gagner autant de matches que possible. Et dans ce tournoi, il m’en reste un."
Peut-elle perdre ce remake de la finale de 2016 face à Angelique Kerber ?
Oui, car l’Allemande sait comment la battre.
Non, car l’impression laissée par l’Américaine reste celle d’une femme en mission.