Sandy Walsh, l’homme aux six nationalités (et au passé mauve)
Passeports surchargés et promesse sur lit de mort : l’histoire du défenseur genkois Sandy Walsh n’est vraiment pas banale.
- Publié le 12-09-2015 à 19h42
- Mis à jour le 13-09-2015 à 10h28
Passeports surchargés et promesse sur lit de mort : l’histoire du défenseur genkois Sandy Walsh n’est vraiment pas banale L’histoire récente regorge de joueurs qui ont dû prendre la douloureuse décision de trancher entre deux nations. Faut-il opter pour le pays dans lequel on a grandi ? Faut-il privilégier le pays de ses origines ? Des questions auxquelles les réponses sont toujours difficiles à apporter. Choisir, c’est renoncer, paraît-il…
Mais que doit dire alors Sandy Walsh ? Le jeune défenseur de Genk (20 ans), longtemps formé à Anderlecht, peut choisir entre… six nationalités différentes. Comment est-ce possible ? Il nous le raconte en la faisant courte. "Ma maman est née en Suisse de parents indonésiens mais a grandi aux Pays-Bas. Mon père, lui, est un ancien joueur professionnel de squash anglais dont le papa était Irlandais. Et moi, je suis né de ce couple à Bruxelles."
Sandy Walsh est une tour de Babel à lui tout seul. Très bon défenseur même si Peter Maes le confine à un rôle de remplaçant jusqu’à présent, il a déjà été courtisé par différentes fédérations. "Mais je n’ai finalement jamais hésité , coupe-t-il. J’ai opté pour l’équipe nationale néerlandaise."
N’y voyez pas une question de calcul ou d’ambition. Sandy Walsh en avait juste fait la promesse à son grand-père. "Il me l’a demandé sur son lit de mort et je ne trahirai pas ça. Ce sont les Pays-Bas qui m’ont appelé en premier et le style de football néerlandais me convient le mieux, selon mon grand-père. Il voulait que je reste fidèle aux Oranje et à la philosophie de beau jeu offensif ."
Pas le choix le plus simple pour percer en équipe nationale A mais Walsh n’a pour l’instant jamais regretté d’avoir respecté la dernière volonté de son grand-père. "J’ai même été champion d’Europe chez les moins de dix-sept ans grâce à ça , sourit-il. C’était en Slovénie en 2012 et cela reste un très grand souvenir."
Pour l’instant, Walsh n’est pas allé plus loin que les U19 néerlandais. Si le choix d’une nationalité parmi six possibilités n’a finalement pas été si compliqué, celui de son club l’a été un peu plus. Né à Bruxelles, ce défenseur central capable de jouer comme arrière droit a longtemps défendu les couleurs d’Anderlecht. "J’ai débuté au Tempo Overijse et au ERC Hoielaart en Brabant Flamand puis j’ai été repéré à huit ans par le Sporting" , se souvient-il.
Durant huit saisons, il va côtoyer Praet, Heylen, Dendoncker and co avant d’opter pour Genk. "J’avais seize ans et j’ai pu y signer un contrat professionnel (NdlR : un premier contrat prolongé en janvier dernier pour trois saisons de plus) . J’ai pu rapidement monter dans le noyau A. C’est une belle opportunité."
C’est un entraîneur … néerlandais qui lui offrira ses premières minutes de jeu en D1. Sur la pelouse du stade Constant Vanden Stock ! "Un moment que je n’oublierai jamais. C’était pile un an après mon départ du Sporting et Mario Been m’a fait monter dans les arrêts de jeu. Je n’avais que dix-sept ans. Le score était déjà acquis : 2-2. C’était vraiment bizarre d’affronter Anderlecht. J’étais venu admirer les vedettes du club tellement de fois le week-end durant ma jeunesse… Mais ce fut très agréable tout de même. J’ai croisé de nombreux entraîneurs de jeunes du Sporting après la rencontre et tous sont venus me féliciter."
Depuis lors, Sandy Walsh n’a pas pu accumuler tout le temps de jeu qu’il désirait, notamment à cause d’une blessure au pied la saison dernière. "J’espère continuer ma progression et montrer mes qualités" , conclut celui qui a le secret espoir de succéder à un certain Kara dans la défense limbourgeoise.
Son cousin joue à Anderlecht et a choisi… l’Irlande
Sandy Walsh a quitté Anderlecht en 2011, juste avant son seizième anniversaire. Il reste encore un membre de la famille au Sporting : Robin, son cousin.
Il évolue avec les U19 anderlechtois depuis plusieurs années. Sa génération a été championne dans sa catégorie la saison passée.
Contrairement à son cousin Sandy, Robin n’a, lui, pas opté pour les Pays-Bas. Il défend depuis quelques mois les couleurs de l’Irlande. Il avait été repéré par la fédération locale tout comme Liam Bossin, le quatrième gardien du Sporting qui possède, lui aussi, des racines irlandaises.
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