Pourquoi les révélations autour de Cristiano Ronaldo tournent à l'affaire d’État
Les accusations de viol qui pèsent sur la star ont un impact considérable
- Publié le 10-10-2018 à 18h12
- Mis à jour le 10-10-2018 à 19h14
Les accusations de viol qui pèsent sur la star ont un impact considérable. Comme le mois dernier, le Portugal qui se déplace ce jeudi en Pologne en Ligue des Nations avant d’accueillir l’Écosse dimanche en amical devra composer sans Cristiano Ronaldo.
Laissé à disposition de son club pour parfaire son adaptation en septembre dernier, l’absence de la star n’a pas été officiellement justifiée par Fernando Santos. Mais elle apparaît forcément et fortement liée à la réouverture de cette sombre affaire d’accusations de viol en septembre dernier.
D’abord, les faits. Fin septembre : l’avocate de Kathryn Mayorga a déposé une plainte à la police de Los Angeles pour dénoncer un accord passé entre sa cliente et Ronaldo qui aurait versé 325.000 euros à la jeune femme en échange de son silence. Mais le camp de la plaignante entend l’annuler vu les conditions de fragilité psychologique de Mayorga au moment de sa signature.
Depuis, la machine judiciaire s’est enclenchée et un porte-parole de la police de Las Vegas a indiqué dans la presse anglaise "qu’à un moment, Ronaldo devra être entendu".
Les récentes révélations relayées par une interview choc dans Der Spiegel ont un impact colossal sur la star. Qui reste fidèle à sa ligne de conduite en clamant son innocence.
Mais parce que Ronaldo est plus qu’un simple joueur, tout un pays suit avec attention les développements de cette affaire. Jusqu’au plus haut niveau de l’État. Pour le Premier ministre Antonio Costa, "rien ne change concernant son image, Ronaldo a démontré qu’il était un grand pro, un footballeur exceptionnel qui a honoré le Portugal" quand le président de la République Marcelo Rebelo en a appelé à la présomption d’innocence, clamant : "Je ne change pas d’avis sur le rôle qu’il a joué pour notre pays. Que justice soit faite."
Fernando Santos reste persuadé de l’innocence de son capitaine. "Je crois ce que le joueur dit, pour lui, le viol est quelque chose d’abominable. Il l’a dit encore et encore, il est innocent et qu’il n’a rien à voir avec ces accusations. Je le connais bien, donc je crois ce qu’il dit", a insisté le sélectionneur. "Je sais qu’il ne ferait jamais cela. Je n’y crois pas. Je crois en sa parole et je peux témoigner de sa droiture."
Droiture ou pas, l’empire Ronaldo commence à vaciller sur ses bases. Selon Forbes, les revenus du troisième sportif le mieux rémunéré de la planète ont atteint 94 millions d’euros, un peu moins de la moitié provenant de ses contrats de sponsoring et de sa marque.
L’homme qui compte 320 millions d’abonnés sur les différents réseaux sociaux a notamment signé un contrat à vie avec Nike estimé à un milliard de dollars (soit 868 millions d’euros) et il est également lié à EA Sports.
L’équipementier suit avec attention l’évolution de ce dossier quand l’éditeur de jeux vidéo a retiré le Portugais de la bannière de son site. Signe du sérieux de l’affaire pour un joueur dont les sponsors sont majoritairement américains.
Les enjeux dépassent le simple cadre sportif : pour la Juventus qui va dépenser 340 millions d’euros sur quatre ans entre les salaires et l’indemnité de transfert de CR7, l’heure est venue de protéger son investissement. Qui, après lui avoir rapporté 52 millions d’euros de chiffre d’affaires lors des premières 24 heures qui avaient suivi sa signature, lui a coûté cher puisque l’action du club turinois a dévissé de 10 % à la Bourse de Milan…