Perisic: "retrouver la France qui nous a battus en 1998 va nous apporter encore plus de motivation"
Le Croate va retrouver en finale un pays avec qui il entretient une drôle de relation.
- Publié le 13-07-2018 à 14h09
- Mis à jour le 13-07-2018 à 14h26
Le Croate va retrouver en finale un pays avec qui il entretient une drôle de relation.
"Il y a 20 ans, j’étais chez moi à Omis. Je supportais la Croatie avec le maillot de la sélection sur le dos. Je n’aurais jamais rêvé de le porter en vrai et de marquer l’un des buts les plus importants pour nous envoyer en finale."
Ivan Perisic sourit. Prix d’homme du match sous le bras, le Croate savoure. Ne cache que le fait de retrouver "la France qui nous a battus en 1998 va nous apporter encore plus de motivation". Et lui permettre de prendre une petite revanche. Pas sur les Français, non. Mais sur le sort.
"Même si je n’ai pas joué, ces deux ans en France restent un excellent souvenir pour moi. Personne ne peut être plus heureux que moi de jouer contre la France en finale", expliquait-il ce mercredi.
L’histoire de son échec à Sochaux est connue. Au moins autant que celle de son explosion à Roulers et au FC Bruges. Les raisons qui l’ont poussé à rejoindre l’Hexagone sont en revanche plus mystérieuses.
Flash-back. Été 2006. La Croatie bruisse d’une rumeur. L’Hadjuk Split recèle en son sein une nouvelle pépite. Ivan Perisic a 17 ans. Tout un club le voit comme le successeur du maestro de l’époque, Niko Kranjcar. Rêve de voir les deux hommes associés. Perisic est à deux doigts de passer pro avec son club formateur. Ce qu’il ne fera jamais. Une foule de courtisans s’est amassée au portillon. Le plus prompt dans l’histoire se nomme Sochaux.
Le club français entend parler de l’attaquant grâce à Josip Skoblar, à l’époque recruteur pour l’OM mais qui ne parvient pas à convaincre son club. Au contraire d’Alain Perrin, l’entraîneur sochalien qui échange avec Perisic et ses proches jusqu’à lui proposer de sauter directement dans le jet privé du club français à la fin du dîner qu’ils partagent dans un restaurant croate. Perisic accepte la proposition. Sa mère et sa sœur l’accompagnent en France. Pas son père.
Dans un journal local en 2014, Ante lèvera un coin du voile sur ce départ précipité dont il porte la paternité. Alors que son élevage de poulets battait de l’aile, il a poussé pour que son fils accepte l’offre sochalienne afin d’éviter la banqueroute. Et lui est resté au pays pour sauver son exploitation.
"Partir à Sochaux était la meilleure décision pour la famille", a-t-il justifié. "Je voulais qu’ils partent loin de moi et de ma tristesse." La suite est connue, avec trois saisons passées en réserve avant le rebond spectaculaire en Belgique. Et elle offre un savoureux épilogue qui peut permettre à l’attaquant devenu l’égal de Davor Suker en termes d’impact statistique en phase finale de grands tournois (comme lui il est impliqué dans 10 buts lors des Coupes du Monde et des Euros) de prendre sa revanche. En plumant des coqs ?Jonathan Lange