Nos empreintes sur un revolver russe
- Publié le 04-07-2018 à 19h19
- Mis à jour le 04-07-2018 à 19h18
par Christophe FrankenQuelle surprise avons-nous eue, ce mercredi, en récupérant nos affaires dans le taxi qui venait de nous conduire à Dedovsk, au centre d’entraînement des Diables Rouges. Il faut dire que le coffre était bien rempli puisque nous partions ensuite directement pour l’aéroport le plus proche, direction Kazan.
En sortant nos valises et nos sacs à dos, un grand morceau de plastique a glissé dans le coffre, laissant apparaître un revolver. Après avoir vérifié que personne ne pouvait nous voir, surtout pas le chauffeur, la tentation était grande de savoir si l’arme était bien réelle. Sans réfléchir plus que ça, nous avons donc touché l’arme du bout des doigts pour la faire glisser sur la moquette du coffre et ainsi tester son poids mais aussi la matière dans laquelle elle était constituée. Verdict : nous ne sommes pas experts en la matière mais il s’agissait bien d’un véritable revolver. Une fois notre méfait commis, on a vite pensé qu’il n’était sans doute pas très malin de déposer nos empreintes sur une arme, mais trop tard, notre curiosité de journaliste avait pris le dessus.
On ne saura jamais si l’arme de notre chauffeur était là uniquement pour qu’il se défende, ou s’il l’utilise à des fins plus… criminelles, mais il devrait, lui aussi, être un peu plus prudent.
Ce mardi, déjà, nous avions goûté à la paranoïa de la banlieue moscovite. En nous baladant dans les rues avoisinant l’hôtel de la presse belge, à la recherche de locaux qui avaient vu Belgique-Japon. Le but ? En savoir plus sur leur enthousiasme à propos des Diables Rouges. Nous avions rencontré un jeune homme quelque peu bipolaire. Très sympathique au premier abord, il nous expliquait en anglais (un miracle, en Russie) que nous n’étions pas "au bon endroit pour filmer des gens". Hors caméra, il nous expliquait alors qu’il ne s’enthousiasmait pas vraiment pour les autres nations que la sienne. Quelques minutes après notre entretien, il nous retrouvait dans la rue pour nous poser une question assez sèche : "Pourquoi m’avez-vous demandé mon nom ?" Après lui avoir expliqué que nous ne connaissions pas son nom, il a demandé à vérifier notre enregistrement sur notre dictaphone. Après l’avoir réécouté entièrement, il s’est excusé : "Désolé, j’étais sûr que vous l’aviez demandé. Mais c’est mieux que vous ne l’ayez pas." Ambiance…