Granit Xhaka doit devenir le pilier de la Suisse
Xhaka doit réitérer ses performances en club pour faire monter la Nati en puissance
- Publié le 18-11-2018 à 13h50
- Mis à jour le 18-11-2018 à 18h36
Xhaka doit réitérer ses performances en club pour faire monter la Nati en puissance. La star de l’équipe nationale suisse, c’est Xherdan Shaqiri, son physique trapu, sa patate de dingue et ses célébrations polémiques. Mais celui qui devrait être son maître à jouer, c’est bien Granit Xhaka. À 26 ans, le milieu de terrain d’Arsenal est censé être le patron de l’entrejeu, lui qui est déjà le capitaine de l’équipe helvète.
Cette saison, le numéro 10 vit pourtant une période contrastée. Alors que tout va bien en club (les Gunners sont comme transfigurés depuis la prise de pouvoir d’Unai Emery), le Bâlois ne parvient pas à pousser sa sélection vers le haut, afin de franchir un pas dans la hiérarchie européenne.
Récemment, c’est même un véritable camouflet que la Suisse a subi, avec cette défaite honteuse à Lugano contre le modeste Qatar. Une rencontre certes amicale, certes disputée juste avant un rendez-vous crucial contre les Diables dans le cadre de la Ligue des Nations, mais une rencontre où Xhaka a livré une prestation "à la limite de la suffisance", selon le journal Le Matin. C’est une critique que lui adressait également l’ancien défenseur Stéphane Henchoz (ex-Liverpool, Celtic, entre autres) fin 2017, quand il expliquait que celui-ci devait élever son exigence et son niveau de jeu, la seule façon pour la Nati de grandir elle aussi. Et de faire mieux que les huitièmes de finale auxquels elle est abonnée depuis le Mondial 2014.
Pour cela, il faudrait que Xhaka parvienne à prendre la même ampleur en sélection que celle qu’il possède en club. Tout n’est pas perdu, car pendant tout un moment, on a cru le médian condamné à décevoir en Premier League également. C’était avant l’arrivée d’Emery.
Longtemps capable du moyen comme du médiocre, le Suisse semble avoir trouvé du mordant sous le commandement du Basque, un coach qui l’a aidé "à s’améliorer tactiquement", de l’aveu même du joueur. Plus précis, plus audacieux, plus fiable dans tous les secteurs du jeu, Granit a su devenir l’un des maillons forts d’un collectif en reconquête.
L’avantage, c’est qu’il dispose en Lucas Torreira d’un solide atout sur lequel s’appuyer. "Il est très important, car il sait quand avancer et quand rester en position, ce qui nous apporte beaucoup d’équilibre entre l’attaque et la défense", expliquait-il récemment, à propos de son équipier uruguayen.
En sélection, c’est lui qui est censé endosser ce rôle de patron, du haut de ses 68 matches internationaux. Un statut qu’il n’assume pas toujours face aux grands, avec pour conséquence une certaine stagnation de la Suisse sur l’échiquier footeux. Cet été, en Russie, elle avait une belle carte à jouer en huitièmes contre la Suède. On sait ce qu’il est advenu : les leaders, dont Xhaka, se sont montrés trop timorés, et c’est par la petite porte que la Nati est sortie.
Attention tout de même à la réaction d’orgueil dont pourraient faire preuve les Helvètes après leur déroute contre le Qatar. Surtout si Xhaka emmène avec lui sa forme londonienne…