Pourquoi Sané tarde à faire son trou en sélection allemande
L’ailier allemand tarde à faire son trou en sélection.
- Publié le 13-10-2018 à 14h54
- Mis à jour le 13-10-2018 à 14h57
L’ailier allemand tarde à faire son trou en sélection. 22 ans, 14 buts et 19 passes décisives et un titre de champion d’Angleterre. Avec un tel CV, Leroy Sané aurait dû être l’une des attractions de la Coupe du monde. Las, l’ailier gauche de Manchester City n’a même pas vu la Russie. Étonnant ? Oui et non. Si ses états de service avec les Skyblues sont impeccables, on sentait venir cette non-sélection. Car en équipe nationale, on n’a pas vraiment l’impression que sa carrière ait réellement débuté.
Appelé pour la première fois lors du funeste amical au Stade de France le 13 novembre 2015, le joueur n’a jamais marqué et a surtout joué par intermittence sous le maillot allemand. Onze petites minutes disputées lors de l’Euro 2016, trois apparitions seulement en qualifs pour le Mondial, pas de Coupe des Confédérations 2017, pas de Russie, voilà qui est bien peu pour se tailler une place à part au sein de l’un des effectifs les plus pléthoriques du monde.
À chaque fois ou presque, Sané a pourtant eu des excuses à faire valoir. L’Euro en France ? Il était encore tout jeune et surtout barré par un Julian Draxler encore au top des espoirs allemands. Les éliminatoires ? Il a raté plusieurs matches, car il était repris avec les Espoirs. La Coupe des Conf’? Il a préféré se faire opérer du nez plutôt que de risquer de cramer son début de saison avec City.
Un choix moyennement apprécié outre-Rhin, qui a pu lui coller l’image d’un gamin parfois trop gâté. En septembre dernier, c’est Toni Kroos, l’un des patrons de la Mannschaft, qui l’avait taillé en conférence de presse. "Qu’il gagne ou qu’il perde, il affiche toujours le même langage corporel : il doit changer cela, avait dit le milieu de terrain du Real. Il a tout pour être un joueur de classe mondiale, mais parfois, tu dois lui dire de mieux performer."
Absent contre le Pérou (il a quitté le groupe pour assister à la naissance de sa fille), Sané a donc fait son retour dans un noyau qui affrontera deux gros morceaux dans le cadre de la Ligue des Nations : les Pays-Bas et la France. Deux équipes dans le dur en ce moment, un peu à l’image de Leroy, qui a déjà vu Marco Reus, un concurrent potentiel à gauche, relégué sur la touche en raison d’une énième blessure.
Il faudra encore se coltiner Draxler, qui a pris de l’ampleur en sélection depuis… la Coupe des Confédérations, le rendez-vous loupé par Sané, mais pas par le Parisien. Le Citizen va donc devoir faire preuve de patience et de motivation pour gagner sa place chez les Allemands. "J’ai beaucoup réfléchi pendant la trêve estivale, déclarait le principal intéressé il y a peu. J’essaye de m’améliorer de façon à ce que Löw ne puisse plus se passer de moi."
Cela passe notamment par un travail tactique. Cela peut paraître paradoxal lorsqu’on bosse au quotidien avec un mage comme Pep Guardiola, mais c’est bien dans ce domaine que Sané manque encore un peu de discipline. "Il a la qualité, le pied gauche, le rythme", rappelait Kroos il y a quelques semaines.
Quand il aura plus de rigueur, Draxler aura du souci à se faire…