Pourquoi l'Allemagne a tout intérêt de gagner son duel contre les Pays-Bas

Les hommes de Joachim Löw joueront leur dernier match en Nations League contre les Pays-Bas lundi soir.
L'année 2018 a été catastrophique pour l'Allemagne, c'est un euphémisme. Éliminée piteusement au premier tour de la Coupe du monde, la nation européenne la plus titrée de l'histoire se remet tout doucement de la gueule de bois qu'elle a connu après le fiasco russe. En Nations League, les hommes de Joachim Löw ne se sont pas rassurés du tout. Avec un minable 1/9, la Mannschaft est dors et déjà reléguée dans le deuxième groupe. L'Allemagne peut sauver les apparences en décrochant un succès face aux Pays-Bas ce lundi soir à Gelsenkirchen. Et elle aurait intérêt le faire pour diverses raisons.
Une défaite et les Teutons iront dans le pot 2
Le tirage au sort des éliminatoires du prochain Euro aura lieu le 2 décembre prochain. Il y aura dix groupes à tirer avec, par conséquent, dix têtes de série. Pour choisir les dix équipes qui formeront le pot 1, l'UEFA a décidé de se baser sur les performances des douze nations européennes versées dans la Ligue A de la Nations League. Les deux dernières équipes seront dès lors renvoyés dans le pot 2. Pour le moment, l'Islande est bonne dernière avec 0 point. Les Allemands sont classés en 11e position. Ils sont donc potentiellement menacés de devoir se farcir une grosse nation dans l'optique de la qualification pour l'Euro 2020. Afin d'éviter de s'infliger une campagne stressante, l'Allemagne se doit d'aller chercher des points contre les Pays-Bas. Etre versé dans le pot 2 serait en plus un terrible camouflet pour le triple champion d'Europe.
Une nouvelle dynamique à lancer
Exit les Özil (pour raisons extrasportives), Müller, Khedira, Hummels, Boateng du 11 de base, pour le moment. Lors du match contre la Russie que l'Allemagne a survolé (3-0), il ne restait que deux champions du monde dans l'équipe-type: Manuel Neuer et Matthias Ginter. Löw a opté pour un 3-4-3 très offensif axé sur la vitesse de ses avants. Sané devient, de plus en plus, une valeur sûre de l'effectif. Le milieu de terrain était tenu par Kimmich et par le jeune Kai Havertz. La pépite du Bayer Leverkusen a rayonné. "Kai a rendu une copie remarquable", a noté son compatriote et compère au centre du jeu, Joshua Kimmich. Gnabry a inscrit un but tandis que Kehrer et Süle ont marqué des points en réalisant une bonne prestation. Globalement, l'Allemagne a montré un visage très positif face, il est vrai, à une Russie bis.
Des victoires face à des nations fortes du foot, même en amical, permettraient de mettre en confiance un groupe qui a vécu sur ses acquis depuis quelques années.  Les jeunes ouailles de Löw ont besoin de ce genre de match référence afin de se remettre dans la bonne direction. Le potentiel est présent, il reste juste à confirmer contre les plus belles équipes du monde. 
Un prestige à conserver
L'Allemagne et les Pays-Bas cultivent une rivalité historique, marquée par quelques duels de légende. Personne n'a oublié la victoire au Mondial 1974 des Allemands face au "football total" de Johan Cruyff. Sous l'égide de Rinus Michels, les Néerlandais avaient réalisé un parcours de rêve avant d'arriver en finale en tant qu'archi-favoris. La défaite surprise contre des Teutons bien appliqués et rigoureux s'est révélé être une véritable plaie encore ouverte à ce jour pour les Oranje. En 1988, ils ont pris une petite revanche en éliminant en demi-finale de l'Euro l'Allemagne (1-2) grâce à des buts de Koeman et Van Basten. C'est à cette occasion que Ronald Koeman, l'actuel sélectionneur des Bataves, avait élégamment glissé le maillot allemand entre ses fesses vers les supporters germaniques à la fin de la rencontre.
Par la suite, en compétition officielle, ils se sont encore affrontés à quatre reprises. Trois fois lors du premier tour de l'Euro (1992, 2004, 2012). Bilan: un match nul et une victoire de chaque côté. Et à une reprise en Coupe du monde. C'était en 1990 et les Allemands avaient éliminé en 1/8 de finale les Pays-Bas sur le score de 2-1.