Muet depuis 3 ans en sélection, Sterling s'est racheté contre l'Espagne
L’attaquant a inspiré la victoire anglaise en Espagne avec son doublé, lui qui n’avait plus marqué depuis trois ans en sélection.
- Publié le 16-10-2018 à 14h40
L’attaquant a inspiré la victoire anglaise en Espagne avec son doublé, lui qui n’avait plus marqué depuis trois ans en sélection
Son index s’est planté juste derrière son oreille. Comme pour mieux la tendre en réponse aux critiques qui ne l’ont pas épargné. “La frustration, la pression, tout est ressorti”, a convenu en souriant Raheem Sterling en réponse à cette célébration de but finalement relativement retenue après une telle période de privation.
Quand lui répète “qu’il n’y a rien de mieux que de marquer avec le maillot de la sélection”, il faut y voir le plaisir retrouver d’une sensation trop longtemps perdue éprouvée à nouveau en Espagne. Que la cruauté de certains chiffres à exhumer permet de mieux appréhender.
Sterling n’avait plus marqué en sélection depuis le 9 octobre 2015 contre la Lituanie. 27 matches, 1102 jours ou 1810 minutes. Retournées dans tous les sens, ses statistiques faisaient mal. Une autre, plus fine, situait un peu mieux le malaise : sur la période, l’attaquant n’avait cadré que 4 de ses 34 tentatives au but, naviguant très loin de ses standards en club. Et en l’espace d’une douce soirée, lui a multiplié par deux son capital buts, le faisant passer de deux à quatre avec son doublé le soir de sa 46e sélection.
Son premier but, inscrit après une action à 17 passes où tous les joueurs anglais ont touché le ballon, a marqué les esprits par le côté clinique de sa finition avec cette frappe imparable dans la lucarne espagnole.
Il dit tout aussi de son évolution. Collective parce qu’après avoir bâti un 3-5-2 qui visait d’abord à avoir le contrôle du ballon en Russie, Gareth Southgate a dessiné un 4-3-3 plus séduisant qui valorise les qualités de contre-attaquant de son trio Kane – Rashford – Sterling. Individuelle aussi.
Si le Citizen répétait encore et encore que “les buts vont arriver”, qu’il croyait en lui, cette confiance affichée ne l’a pas exonéré d’une remise en question. “J’ai analysé mon jeu pour être plus présent dans la surface et marquer”, a-t-il avoué au micro de Sky. “C’est mon boulot à mon poste de le faire ; j’ai besoin que cela continue.” Ce que son sélectionneur espère aussi : “je suis ravi pour lui. Je ne pense pas qu’il n’ait jamais manqué de confiance mais, parfois, vous avez des occasions et vous réfléchissez trop. Là, il était prêt à faire mal très vite.” Pour mieux s’offrir cette rédemption que tout un pays lui a offerte.