Mondial 2018: qui seront les 11 Tsars de la campagne de Russie?
Gros plan sur les joueurs les plus attendus du tournoi.
- Publié le 13-06-2018 à 14h14
Gros plan sur les joueurs les plus attendus du tournoi.
Manuel Neuer: le gardien qui revient de loin
Porter le brassard de capitaine de la Mannschaft tout en étant considéré comme le meilleur spécialiste de la planète à son poste vous offre quelques privilèges. Manuel Neuer en a pleinement profité. Blessé au pied depuis septembre, le gardien n’a repris l’entraînement normalement que très tardivement. Mais les trois mi-temps qu’il a pu disputer en Autriche puis face à l’Arabie saoudite ont suffi à balayer les éventuels doutes : "Manu est totalement prêt", a lancé son sélectionneur Joachim Löw, qui n’a jamais douté. Pas plus que le principal intéressé : "J’ai toujours eu le Mondial comme objectif, je suis convaincu que je vais pouvoir tenir mon rang, il n’y a aucun risque pour que je rechute".
Lionel Messi: l'ultime opportunité
Le compteur tourne et les occasions pour Lionel Messi de remporter un trophée avec l’Argentine deviennent de plus en plus limitées. La défaite en finale du Mondial brésilien il y a quatre ans a été suivie par deux autres échecs peut-être encore plus traumatisants en finale de la Copa America en 2015 et 2016, qui ont considérablement marqué le prodige, au point de le voir prendre sa retraite internationale l’espace de quelques semaines. "Nous venons de perdre trois finales consécutives, cela nous a fait vivre des moments difficiles avec la presse argentine parce qu’on a des divergences d’opinion sur ce que cela représente de faire ces trois finales", a-t-il reconnu dans Sport en s’interrogeant sur la suite de sa carrière avec la sélection, à bientôt 31 ans : "Cela dépend de jusqu’où nous allons aller."
Andrès Iniesta: pour une dernière danse
Un pan de l’histoire contemporaine du jeu va se tourner. À 34 ans, Andres Iniesta va sans doute vivre sa dernière compétition avec la Roja, lui qui a été un élément moteur des sacres européens de 2008 et 2012, mais qui reste surtout comme le buteur du titre mondial de 2010. S’il a avoué à AS qu’il "n’exclut pas de continuer", le milieu le fera "pas pour ce que j’ai accompli mais parce que je remplis les critères". Son ultime saison à Barcelone a rappelé que malgré les années qui passent, l’ancien complice de Xavi demeurait capable sur une inspiration de faire la différence. Et d’emmener son pays dans une folle dernière danse.
Cristiano Ronaldo: un pays à guider
Sa quête peut donc aussi être collective. Et le Portugal peut gagner sans lui. Cristiano Ronaldo a réussi là où Lionel Messi a toujours failli, en remportant un titre avec son pays, il y a deux ans en France, tout en étant privé de la finale sur blessure. Alors qu’il diffuse l’image d’un joueur avant tout préoccupé par les stats, le crack a démontré qu’il pouvait s’ériger en leader de jeu mais aussi de vestiaire. La génération émergente symbolisée par Gonçalo Guedes en a conscience : "Cristiano est essentiel car il nous aide toujours et il reste la référence de notre équipe qui peut nous amener loin". Le tout à 33 ans, pour sans doute sa dernière Coupe du Monde.
Antoine Griezmann: une revanche à prendre
Le grand malheureux de l’été 2016 s’avance revanchard. Il y a deux ans, Antoine Griezmann avait manqué un penalty en finale de la Ligue des Champions contre le Real Madrid puis n’était pas parvenu à reprendre cette frappe d’André-Pierre Gignac que le poteau portugais avait repoussé en épilogue de l’Euro. Deux actions qui auraient pu le transposer dans une autre dimension. "Si j’avais été bien physiquement, j’aurais marqué", a avoué dans L’Équipe en mars l’attaquant, déterminé à inverser le cours des événements. Son rôle majeur dans la conquête de la Ligue Europa avec un doublé contre Marseille dans une finale où il a été le meilleur joueur peut-il être vu comme un signe annonciateur ? Lui l’espère alors que les Bleus se cherchent encore une animation offensive…
Luis Suarez: retrouver du mordant
Après avoir fait parler de lui pour sa main en Afrique du Sud puis pour ses dents au Brésil, l’heure est venue pour Luis Suarez de laisser enfin s’exprimer ses pieds. Sa suspension de quatre mois qui avait suivi sa morsure à Giorgio Chiellini semblait appartenir à la préhistoire tant l’Uruguayen, depuis qu’il a rallié le FC Barcelone, promène l’impression d’avoir enfin vaincu ses démons intérieurs. Et le voilà déterminé à gommer ce qu’il qualifie volontiers "d’erreur". "J’ai une dette à régler envers moi-même et envers l’Uruguay pour essayer de montrer une bonne image", a souligné celui qui forme un drôle de duo avec Edinson Cavani.
Harry Kane: un espoir à incarner
L’échec brésilien où la sélection n’avait pas passé le premier tour dans un groupe avec le Costa Rica, l’Italie et l’Uruguay puis la terrible désillusion contre l’Islande en 8es de l’Euro français ont entraîné une vaste révolution propulsant Harry Kane au front. Successeur de Wayne Rooney à la fois en tant que capitaine et que leader, l’attaquant n’a cessé de le marteler : "C’est difficile parce que nous n’avons rien gagné depuis 50 ans mais le plus important est de croire que cela peut être différent. Nous avons notre propre équipe et notre propre identité." Que lui, plus qu’un autre, incarne.
Neymar: un traumatisme à effacer
De battre, le cœur de toute une nation s’est arrêté le 25 février dernier. Quand Neymar s’est tordu de douleur sur la pelouse du Parc des Princes, tout le Brésil a craint de voir son rêve s’envoler. Avant de réviser son anatomie et de soudain se découvrir une passion pour les fissures du métatarsien. En deux matches amicaux ponctués par autant de bijoux, le prodige a démontré qu’il avait totalement récupéré. "Je ne connais même pas ses limites", souffle son sélectionneur Tite au sujet d’un joueur qui avait terminé le Mondial 2014 blessé et en larmes et qui s’avance comme le leader technique d’une Seleçao qui a toutes les armes pour effacer le traumatisme d’il y a quatre ans.
Mohamed Salah: un pays à porter sur ses épaules
Inutile de chercher plus loin le meilleur joueur de la planète sur ce début d’année. Pour priver Kevin De Bruyne du titre de joueur de l’année en Angleterre, Mohamed Salah a poussé très haut et très loin le degré d’exigence. Magnifié par le style de Klopp en club, il apparaît en sélection comme l’élément déclencheur d’Hector Cuper. Comme celui qui doit porter sur ses épaules tout un pays alors qu’il continue de soigner la sienne, endommagée depuis la finale de la Ligue des Champions. Ce qui laisse planer un gros doute sur son état physique.
Eden Hazard: l'heure de la maturité
Lui-même parle "de maturité", trouve que "le moment est venu de faire quelque chose de grand". Eden Hazard a faim, très faim. Son appétit se retrouve à la fois aiguisé par cet Euro terminé en eau de boudin et décuplé par ce qu’il qualifie "de mauvaise saison" avec Chelsea. À 27 ans, le Brainois s’avance dans la force de l’âge, ni trop jeune, ni trop vieux. Avec suffisamment de vécu pour écrire l’histoire. Et son rendement actuel avec la sélection a démontré à quel point il pouvait mettre à profit cette liberté de mouvements accordée par Roberto Martinez pour tout faire exploser.
Luka Modric: un potentiel à exploiter
Au sein d’une telle concentration de talents, peut-être encore plus dense qu’en 1998 quand l’aventure des Suker, Boban et Asanovic avait débouché sur une demi-finale inattendue, la tête de Luka Modric dépasse un peu plus que celles d’Ivan Rakitic, Ivan Perisic ou Mario Mandzukic. L’enchaînement de sacres continentaux du Real Madrid a mis en lumière le talent protéiforme du milieu. Qui, à 33 ans, n’a plus de temps à perdre pour enfin réaliser quelque chose de grand avec une sélection au potentiel certain qui n’est pas sortie de son groupe il y a quatre ans et reste sur un triste huitième de finale à l’Euro.