Mogi Bayat se serait fait de l'argent sur le dos de ses joueurs avec une arnaque à la TVA sur des montres de luxe
Mogi Bayat est soupçonné de fraude dans différents transferts. Il est aussi poursuivi pour une arnaque à la TVA sur des montres de luxe
- Publié le 11-10-2018 à 20h07
- Mis à jour le 12-10-2018 à 08h18
Mogi Bayat est soupçonné de fraude dans différents transferts. Il est aussi poursuivi pour une arnaque à la TVA sur des montres de luxe
Si le premier volet de l’enquête concerne de possibles matches truqués, le second relève plutôt de la fraude. Et c’est là que le nom de Mogi Bayat apparaît. En lettres grasses.
Le plus célèbre agent de Belgique est soupçonné d’avoir manipulé des transferts pour maximiser ses commissions. Et cela dans le dos des joueurs concernés.
Les transferts de Sofiane Hanni (d’Anderlecht au Spartak Moscou) et d’Henry Onyekuru (d’Eupen à Everton avant un prêt à Anderlecht) sont cités. Un troisième transfert serait aussi visé par les enquêteurs.
Interrogé jusqu’à quasi 16h jeudi, Mogi Bayat s’est défendu en expliquant qu’il n’y avait rien d’illégal dans ces transferts. Il a été présenté dans la soirée au juge d’instruction.
Selon l’enquête, Mogi Bayat aurait mis en place des constructions financières pour cacher ces manipulations. Il aurait eu recours à des agents complices et des personnes morales en France, en Angleterre et au Luxembourg.
C’est à ce moment de l’enquête que le nom de Laurent Denis, le bras droit de Mogi Bayat dans son business d’agent, apparaît. Une grande partie des flux d’argent générés semblait transiter par un compte au nom de l’avocat bruxellois. De l’argent que Denis aurait ensuite récupéré en cash.
L’enquête contient également des indications selon laquelle Mogi Bayat aurait acheté des montres de luxe pour les utiliser comme cadeaux dans ses activités d’agent. Le problème : ces montres auraient été frauduleusement dédouanées à plusieurs reprises, histoire de récupérer le montant de la TVA.
Au cours de l’enquête sur le sol belge, des montres de luxe, des bijoux et de l’argent liquide ont été saisis. Des boîtes vides ayant contenu des montres de luxe d’une valeur totale de 8 millions d’euros ont également été trouvées.
Le prix d'une montre de luxe peut grimper jusqu'à dix-sept millions d'euros
Le prix d'une montre de luxe peut grimper jusqu'à dix-sept millions d'euros
Le parquet fédéral l’a précisé ce jeudi après-midi : dans le dossier qui éclabousse l’univers belge du ballon rond, plusieurs montres de luxe ont été saisies.
Pour un total de huit millions d’euros. Ce n’est pas rien. Et pour huit millions d’euros, on peut déjà avoir des dizaines de montres de luxe puisque le prix de ces dernières démarre en général aux alentours des mille euros. "Le prix des montres de luxe, c’est comme le prix des voitures. Cela peut varier entre mille euros et dix-sept millions d’euros. On en trouve à 600.000, à 350.000 euros, à tous les prix !" s’exclame une employée de la célèbre boutique de montres de luxe Le Collection’Heure, située avenue Louise.
Les montres saisies dans ce vaste dossier de fraude et de blanchiment auraient donc pu servir comme monnaie d’échange ou cadeaux de remerciement.
On ignore encore chez qui des protagonistes ces montres ont été saisies, chez ceux qui avaient l’intention de les offrir, ou chez ceux qui les avait déjà reçues. Impossible à dire à ce stade. Le parquet fédéral n’a fait aucun commentaire supplémentaire sur les coffrets et bijoux saisis lors des perquisitions menées dès l’aube mercredi matin.